Bouchard, une volonté de fer derrière un regard de velours

On n’arrête plus Eugenie Bouchard. Demi-finaliste en début de saison à l’Open d’Australie avant d’enchaîner par une deuxième à Roland-Garros, la jeune Québécoise jouera la finale de Wimbledon, sa première en Grand Chelem, samedi face à la Tchèque Petra Kvitova, lauréate du tournoi en 2011. Pour parvenir à ce stade de la compétition, la leader du tennis canadien n’a pas perdu le moindre set depuis le début du tournoi. Calme et déterminée, la tête de série N.13 a traversé le tableau comme une fusée. Il ne lui reste désormais plus qu’un match pour terminer sa "mission".

Ce jeudi en demi-finale, Bouchard a validé, face à la récente finaliste de Roland-Garros Simona Halep, son ticket pour la finale (7-6, 6-2). Grande première dans sa jeune carrière. Et pourtant, elle n’a montré pratiquement aucune émotion au moment de la balle de match. "Pour être honnête, ce n'est pas une surprise pour moi. Ces résultats, je les attends. C'est juste un pas dans la bonne direction. Je ne m'étais pas fixée d'objectif particulier ici mais je me suis toujours sentie bien pendant ces deux semaines. Après avoir été bonne lors des derniers Grands Chelems, j'ai cru dès le début que je pouvais aussi faire quelque chose de bien ici", a-t-elle déclaré en conférence d’après-match.

Elle qui est devenue la première Canadienne, tous sexes confondus, à accéder en finale d’un Majeur, ne s’enflamme pas pour autant. Elle veut décrocher la victoire et rien d’autre : "Je vais profiter un peu de cette victoire mais il sera rapidement temps de se reconcentrer. J'essaye de garder mes oeillères et de regarder devant moi, même si j'essaie aussi d'apprécier ce que j'ai fait avant. Je suis encore dans l'histoire du Canada. Mais le boulot n'est pas fini". La petite coupe ? Elle ne semble même pas y penser.

Grâce à cette victoire face à Halep, l’enfant de Montréal continue d’écrire l’histoire de son pays en étant assurée de devenir dès lundi la septième joueuse au classement WTA, un rang jusqu'ici jamais atteint par une Canadienne. Comparée à Maria Sharapova ou encore Anna Kournikova pour son physique, la jeune joueuse de 20 ans est flattée mais prend aussi ses distances : "Je vois cela de deux façons. C'est un compliment d'être comparée à une grande championne comme Sharapova. Mais je veux aussi être une personne à part entière. Je ne veux pas être le prochain quelqu'un, mais le premier moi". Un caractère bien trempé qui lui servira pour aborder le premier grand rendez-vous de sa jeune carrière. Avec son talent, son ambition et sa plastique, Bouchard a tout pour marquer les esprits et devenir la prochaine vedette du tennis mondial.