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Dimitrov, Raonic : la révolte de la jeunesse attendra encore

Sébastien Petit

Mis à jour 05/07/2014 à 15:24 GMT+2

Des quatre tournois du Grand Chelem, Wimbledon n'est pas le lieu propice aux nouveaux lauréats. Grigor Dimitrov et Milos Raonic l'ont appris à leurs dépens, battus vendredi en demi-finale par Novak Djokovic puis Roger Federer.

Grigor Dimitrov et Novak Djokovic au sol en même temps, Wimbledon 2014

Crédit: AFP

Depuis 2003, quatre hommes trustent le simple messieurs à Wimbledon : Federer, Nadal, Djokovic, Murray. Et avec le sommet qui attend les spectateurs du Centre Court entre Federer et Djokovic, 2014 ne fera pas exception à la règle. Seuls deux joueurs ont essayé de casser cette dynamique : Andy Roddick, par trois fois (2004, 2005, 2009), et Tomas Berdych (2010), sans réussite. Wimbledon est même le tournoi majeur qui fait naître le moins de nouveaux lauréats en Grand Chelem (9, contre 11 pour l'Open d'Australie, 12 pour l'US Open et 21 pour Roland-Garros). L'ancien Big Four règne ici en maître, comme il le fait dans les autres tournois du Grand Chelem. Mais à l'inverse de ce qu'il s'est passé de façon exceptionnelle à Melbourne, avec la victoire finale de Stanislas Wawrinka, il n'y aura de nouvelles têtes en finale de Wimbledon.
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Mais Milos Raonic, tombeur du tombeur de Nadal, et Grigor Dimitrov, qui a poussé Andy Murray à rendre sa couronne en quart de finale, n'avaient pas les armes pour rivaliser avec l'expérience de leurs adversaires, qui n'ont pas montré beaucoup de défaillances. Les deux prétendants de cette année ont finalement déchanté assez vite, vendredi, au cours de leur première demi-finale en Grand Chelem. Si les deux joueurs n'ont pas vécu le même match, ils ont tout de même comme point commun d'avoir pris un mauvais départ qui les a plombés. Ensuite, le Canadien a été muselé par un tennis chirurgical de Federer. Et le Bulgare s'est montré friable au moment de pousser Djokovic dans ses derniers retranchements.
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Grigor Dimitrov, Wimbledon 2014

Crédit: Panoramic

Avec l'expérience, vous apprenez à gérer la pression dans ces moments, mais vous cogitez plus aussi
"Bien sûr que je suis frustré, a reconnu sans forcer Dimitrov. Je venais sur le court pour gagner. Malgré un départ assez lent, j'ai vraiment joué un bon tennis. J'ai mon temps fort dans le quatrième set, nul ne sait ce qu'il se serait passé si je l'avais empoché." Le Serbe le premier, qui a connu quelques absences inquiétantes dans ce match. "Pendant un match, on passe par bien des émotions, a expliqué Djokovic. Evidemment, à un moment, j'étais un peu frustré parce que j'ai permis à mon adversaire de revenir dans le match alors que j'avais un set et un break d'avance. Mes erreurs lui ont rendu espoir. J'ai identifié le problème, mais contre Roger, je ne peux pas me permettre ça. Avec l'expérience, vous apprenez à gérer la pression dans ces moments, mais vous cogitez plus aussi. Mais parfois quand vous êtes jeunes, vous ne faites pas attention, et vous jouez sans penser à tout ça."
Roger Federer n'a pas eu besoin de cogiter très longtemps. Il lui a fallu moins de deux heures pour assurer une qualification vers sa 25e finale de Grand Chelem, devenant au passage à 32 ans le plus vieux joueur à rallier ce stade de la compétition dans le tournoi londonien depuis Ken Rosewall en 1974 (39 ans). Avec des records à la pelle sur gazon, le Suisse reste une valeur sûr à Londres maintenant qu'il a retrouvé un physique à la hauteur de ses espérances. "C'est compliqué de jeter d'un coup comme ça le Top 4, soyons honnêtes, a affirmé l'Helvète. Peut-être un ou deux pouvaient se glisser jusque-là. Finalement il n'y en a aucun. Mais je suis content que Dimitrov, Raonic, tous ces types frappent à la porte plus régulièrement."

Federer-Djokovic, une deuxième finale majeure sept ans après la première

A l'image de la jeunesse montante sur le circuit depuis le débvut de la saison, Raonic et Dimitrov ont poursuivi le mouvement opéré par les Nishikori et autres Gulbis. Mais entre le Canadien et le Bulgare, c'est indéniablement le second qui a fait la plus grosse impression lors de son passage sur gazon. Entre son titre au Queen's, sa victoire en trois sets sur Andy Murray en quart de finale - son premier succès sur un joueur du Top 10 en Grand Chelem - et sa combativité face à Novak Djokovic, le Bulgare a démontré qu'il avait encore franchi un cap cette saison. "C'était ma première demi-finale en Grand Chelem, donc tout cela est tout de même positif pour moi, a voulu souligner le futur neuvième mondial. Je suis dans une bonne dynamique. C'est une sacrée expérience pour moi qui ai besoin d'affronter ce genre de joueurs pour m'améliorer. Ce match a été une bonne leçon. Je ne peux retenir que des choses positives de tous les rencontres que j'ai jouées en Angleterre."
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Roger Federer au filet face à Milos Raonic, Wimbledon 2014

Crédit: AFP

A défaut d'avoir du sang neuf dimanche, les spectateurs du court central auront droit à un classique... mais pas si fréquent que cela en finale majeur. S'ils se sont souvent affrontés sur le circuit (Federer mène 18-16), les deux cadors du tennis mondial se sont rarement rencontrés à ce stade de la compétition. La seule fois, c'était à l'US Open en 2007. Alors au sommet de son art, Federer s'était imposé en trois manches (7-6, 7-6, 6-4). A Wimbledon, même chose : une seule confrontation a eu lieu, en demi-finale en 2012. Pour les autres joueurs, il leur faudra attendre encore un peu avant de pouvoir bousculer les lignes. Il est vrai que le Big Four n'existe plus, Andy Murray étant relégué à la dixième place mondiale lundi prochain. Mais les trois autres ne sont pas encore prêts de laisser leur place.
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