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Serena-Sharapova, c'est l'histoire d'une fille qui en martyrise une autre

Sébastien Petit

Publié 09/07/2015 à 07:36 GMT+2

WIMBLEDON - Serena Williams est heureuse de retrouver Maria Sharapova en demi-finale. Et pour cause : elle reste sur 16 succès de suite face à la Russe. Mais ce n'est pas la pire série du circuit féminin.

Sharapova hugs Serena, 2004

Crédit: Imago

Serena Williams face à Maria Sharapova. Cette affiche entre deux des plus grandes championnes des années 2000 a tout d'une finale avant l'heure. Et pourtant, y avait-il pire adversaire à rencontrer pour la Russe ? Sur le papier, non. A Londres comme ailleurs. C'est simple, depuis la saison 2005, la Sibérienne n'arrive plus à battre l'Américaine. Cela fait plus de dix ans que ça dure et cela pourrait bien se poursuivre, si l'on en croit les dires de son entraîneur Patrick Mouratoglou.
"Pour moi, Azarenka (son adversaire battue en quart mardi, NDLR) est bien meilleure que Sharapova, il n'y a pas de discussion là-dessus, a déclaré l'entraîneur de la numéro un mondiale au New York Times. Maria est une grande championne, elle a de grandes qualités, elle se bat énormément et a un gros mental. Mais à un certain moment, son niveau de jeu atteint un plafond. Cela dit, Serena n'est pas à l'abri de faire un mauvais match et toutes les séries ont une fin."

Blocage psychologique ? Pas pour Patrick Mouratoglou

Car la série a quoi de faire pâlir la plus blanche des robes de la collection de la Sibérienne : 16 défaites de rang. Alors à l'idée de la retrouver en demi-finale, Serena ne pouvait qu'être détendue. "J'adore jouer Maria, s'est-elle exclamée après sa victoire difficile sur Victoria Azarenka en quart de finale. Elle arrive à tirer le meilleur de moi-même. Je ne pense pas avoir la moindre pression avant le match. On a été rapidement éliminées en 2014 (au troisième tour pour Serena, en huitièmes pour Sharapova, NDLR) et on profite toutes les deux du moment." "Assurément, il n'y a aucun secret entre nous deux, a reconnu de son côté Sharapova. Je n'ai pas beaucoup de victoires contre elle, j'aimerais bien que ça change".
Pourtant, Sharapova a remporté son premier titre majeur à 17 ans face à Serena à Wimbledon avant qu'elle ne devienne son pire cauchemar. La raison peut s'expliquer de différentes manières, celle qui ressort désormais naturellement serait d'ordre psychologique. A l'Open d'Australie 2005, Maria a perdu 8-6 dans le troisième set de leur demi-finale. Cet échec, qui a annihilé un troisième succès de rang de la Russe, a cassé son ressort. S'en est suivie une improbable série digne des plus grandes fessées de l'histoire du tennis dans l'ère Open. "Pour moi, elle ne fait pas de blocage psychologique contre Serena, insiste Patrick Mouratoglou, Serena joue simplement bien mieux qu'elle."
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US player Serena Williams serves to Belarus's Victoria Azarenka

Crédit: AFP

29-0, record à battre ?

Même si ses défaites d'affilée face à Serena commencent à s'allonger, elle n'est pas la seule à connaître pareille série. Parmi les plus martyrisées par l'Américaine, d'autres joueuses ont aussi une place de choix dans ce "palmarès" : Na Li a connu 10 défaites de rang, Victoria Azarenka, Lucie Safarova et Sara Errani 9, Agnieszka Radwanska et Maria Kirilenko 8, Caroline Wozniacki, qui est quand même restée sa grande copine, 7. Et quatre autres joueuses ont pointé avec 6 revers d'affilée : Flavia Pennetta, Jelena Jankovic, Daniela Hantuchova et Amélie Mauresmo. Mais aucune à plus de 16.
Pour retrouver au moins 16 défaites de suite entre deux joueuses du circuit WTA, il faut remonter un peu plus loin dans le temps. Sandrine Testud s'en souvient peut-être : elle a été battue par Martina Hingis 16 fois en 16 matches. Virginia Wade, ex-N.1 mondiale dans les années 70, a été le souffre-douleur de Chris Evert en étant dominée 40 fois en 46 rencontres, et notamment 17 fois de suite.
Autre "strike" mémorable connu par une Française : Nathalie Tauziat, éliminée 21 fois sur 21 par Steffi Graf. L'Allemande, recordwoman de victoires en Grand Chelem dans l'ère Open, en a d'ailleurs martyrisé plus d'une au cours de sa carrière, comme Helena Sukova (21 succès de suite), Natasha Zvereva (18), Marie-Joe Fernandez et Manuela Maleeva (17). Mais la palme revient à Martina Navratilova. L'Américaine en a fait voir de toutes les couleurs à Pam Shriver, N.2 mondiale dans les années 80, battue 33 fois sur 34, dont 29 fois de suite. Maria Sharapova a encore de la marge.
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