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Titiller les 17 titres de Federer, le défi pas si impossible de Djokovic

Sébastien Petit

Mis à jour 13/07/2015 à 08:26 GMT+2

GRAND CHELEM - Novak Djokovic a gagné son 9e titre du Grand Chelem à 28 ans, mais son 8e en quatre ans et demi. A ce rythme, d'ici 5 ans, le Serbe pourra viser le record de Roger Federer.

Novak Djokovic - Wimbledon 2015

Crédit: AFP

A 28 ans et des poussières, Novak Djokovic est un triple vainqueur de Wimbledon heureux. Il est entré dans le club fermé des nonuples vainqueurs en Grand Chelem. Ce n'est que le huitième joueur à le devenir dans toute l'histoire du tennis, après des monstres sacrés du tennis passés (Tilden, Laver, Borg, Emerson et Sampras) comme présents (Federer et Nadal). Ce n'est encore pas un aboutissement, mais c'est en tout cas une énorme fierté pour celui qui a mis du temps à émerger sur le circuit.
"C'est aussi un immense soulagement, a déclaré le Serbe après sa victoire de dimanche. C'est toujours mon premier sentiment. Surtout en Grand Chelem. Il n'y a aucune raison de ne pas être satisfait avec ce que j'ai accompli. Au contraire, je suis très fier de mes succès jusque-là. Si on m'avait dit à 14 ans, en Serbie, quand je cherchais ma voie, que je finirais comme ça à 28 ans, j'aurais signé des deux mains..."
A 28 ans et 51 jours, il est même le plus vieux joueur de l'ère Open à avoir remporté neuf titres du Grand Chelem. Bjorn Borg a été le plus jeune (24 ans et 2 jours), devant Rafael Nadal (24 ans et 101 jours), Roger Federer (25 ans et 33 jours) et Pete Sampras (25 ans et 167 jours). Le temps de passage de Djokovic est nettement en retrait par rapport à eux, mais avec ce qu'il démontre sur les courts depuis plusieurs années, tout laisse à penser que le Serbe continuera à étoffer son palmarès. Jusqu'à dépasser Nadal, Sampras voire Federer ?
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9e titre du Grand Chelem pour Novak Djokovic

Crédit: Panoramic

Avec une moyenne de deux titres majeurs par saison, il aura dépassé Nadal et Sampras d'ici 2018 et Federer d'ici 2020

Depuis la saison 2011, Djokovic a gagné 8 titres du Grand Chelem sur 19 disputés, soit 42% des majeurs en jeu. Il a aussi été présent dans trois finales sur quatre en cinq ans. S'il reste sur les mêmes bases, il n'est pas impossible qu'il puisse venir chatouiller les marques de Nadal et Sampras (14) et celle de Federer (17) dans les années à venir. Avec une moyenne de deux titres majeurs par saison, il aura dépassé l'Espagnol d'ici 2018 et le Suisse d'ici 2020, donc dans cinq ans, soit à 33 ans passés, comme un certain Federer. "Je ne me sens pas vieux, estime même Djokovic. Il me reste beaucoup de belles années devant moi, j'espère. Je vais essayer de repousser mes limites et voir où cela m'amène."
Le défi est quand même de taille. Il lui faudra conserver cette exceptionnelle régularité sur quatre ou cinq années supplémentaires. Arrivera-t-il à dominer encore outrageusement le circuit ATP pendant les cinq années à venir ? Pour cela, il faudra au moins trois conditions essentielles :
  • Garder un physique irréprochable. Régime sans gluten ou pas, le Serbe ne pourra pas enchaîner les victoires majeures si son corps recommence à le trahir comme cela a peut-être le cas dans ses premières années de carrière.
  • Compter sur une concurrence plus faible dans les années à venir. S'il n'en est qu'à 9 titres majeurs à 28 ans, c'est aussi parce que des joueurs comme Federer et Nadal ont longtemps fait main basse sur les trophées qui comptent le plus. Mais le Suisse ne jouera plus très longtemps et l'Espagnol peine mentalement à redevenir le monstre qu'il a été. Andy Murray reste, quant à lui, sur 11 défaites sur les 12 derniers matches face à Djokovic. Derrière le Big Four, il n'y a pas grand monde qui ressort du lot pour contrarier le Serbe dans les années à venir. Dans le Top 10 actuel, Wawrinka et Ferrer sont déjà trentenaires et Berdych le sera en septembre. Kei Nishikori, Milos Raonic et Grigor Dimitrov ne représentent pas encore une menace aussi forte que le Big Four. Peut-être auront-ils une fulgurance, comme Marin Cilic à l'US Open, mais sur la durée, rien ne dit qu'ils tiennent la cadence.
  • Avoir un meilleur taux de réussite en finale : Djokovic n'a gagné "que" 8 des 15 dernières finales qu'il a jouées. Et 9 sur 17 sur l'ensemble de sa carrière, soit 53% de réussite. C'est trop peu pour espérer finir à 17 ou 18. Il devra faire grimper ce pourcentage autour de 75%.
  • Parvenir à conquérir Roland-Garros. Après trois échecs en finale, le Serbe fera un pas de géant lorsqu'il aura conquis Paris. Lors des deux dernières éditions, le coup n'est vraiment pas passé loin. En 2016, ce sera peut-être la bonne. En empochant le dernier titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès, la tâche sera sans doute plus facile. Sans cela, on l'imagine mal rejoindre ou dépasser Federer.
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Djokovic avec son 3e trophée à Wimbledon

Crédit: Imago

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