Gasquet - Tsonga, l'heure des retrouvailles

Le tirage au sort leur avait fixé rendez-vous en huitièmes de finale. Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga, tous deux anciens doubles demi-finalistes du tournoi, ne l'ont pas raté. Et ce n'était pas gagné, surtout pour le second. Blessé à Rome puis à Roland-Garros, Tsonga est arrivé à Wimbledon sans match dans les jambes depuis un mois et sans garantie quant à son physique. La présence de John Isner sur sa route avait également de quoi inquiéter. Finalement, le corps va bien et Isner a été écarté, non sans mal, c'est le moins que l'on puisse dire.

Tsonga confirme que, quand il n'est pas freiné par son corps, il est d'une formidable régularité en Grand Chelem. C'est aussi le cas de Richard Gasquet depuis un petit bout de temps. Après son excellent Roland-Garros, il a tourné au ralenti. Il a été sorti dès son premier match au Queen's, et n'a pas été impérial non plus au cours de ces trois premiers tours, lâchant un set à Granollers et un autre à Ramos Vinolas, pas franchement deux terreurs de la terre battue. Mais on le sent malgré tout en contrôle et, dans les grands rendez-vous, Gasquet a désormais cette dose de confiance et de sérénité qui permet d'avancer sans accroc.

Désormais tous deux dans la trentaine, Gasquet et Tsonga ont passé l'âge de considérer un huitième de finale comme une fin en soi. Ils ont probablement, aussi, passé l'âge de se laisser perturber par un duel face à un compatriote. Ce type de match est toujours un peu particulier mais c'est loin d'être une première, pour l'un comme pour l'autre. Au bout, il y aura un quart de finale, potentiellement contre Andy Murray, un joueur qui a causé beaucoup de soucis à Gasquet comme à Tsonga en Grand Chelem en général, et à Wimbledon en particulier…

Difficile de faire plus équilibré. Huit matches, quatre victoires de chaque côté. En Grand Chelem, en revanche, petit avantage à Jo-Wilfried Tsonga : trois rencontres, et deux succès à un pour le Sarthois. La seule fois qu'il y a perdu contre son compère, c'était à Wimbledon (8es de finale) en 2007. Il s'était ensuite imposé lors de l'Open d'Australie. Reste que Tsonga et Gasquet n'avaient plus croisé le fer depuis trois ans et demi et le huitième de finale gagné par JWT à l'Open d'Australie. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.

Jo-Wilfried Tsonga

Richard Gasquet

14. Dans l'ère Open (depuis 1968), c'est la 14e fois que deux Français vont s'affronter en deuxième semaine dans un tournoi du Grand Chelem, la troisième à Wimbledon.

80. Longtemps, Richard Gasquet fut le maudit des huitièmes de finale. Le Biterrois a échoué 15 fois sur 16 à ce stade de la compétition jusqu'au milieu de l'année 2013. Mais depuis, il a passé le cap. Lors de ses cinq derniers huitièmes, le Biterrois s'est imposé quatre fois, soit un taux de réussite de 80%.

87. Jo-Wilfried Tsonga a remporté 87% des points derrière sa première balle depuis le début du tournoi (217 sur 250). Dans ce domaine, seul Marin Cilic (91%) a fait mieux que lui pour l'instant.

Pas d'ascendant psychologique particulier entre ces deux joueurs très proches. La fraicheur pourrait s'avérer importante. Tsonga a joué quatre heures et demie entre samedi et dimanche face à Isner. Mentalement, ce type de match use beaucoup également. Globalement, Gasquet a aussi été plus régulier ces derniers mois et il a prouvé à Roland-Garros qu'il savait élever son niveau de jeu contre les "gros". Ce type de victoire fait défaut à Tsonga depuis un petit moment. Léger avantage au Biterrois, donc. Mais si la première balle de JWT file droit, elle suffira à le maintenir à flots et compliquera la tâche de Gasquet.