Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Murray et Lendl n'ont qu'un but : ruiner le Grand Chelem calendaire de Djokovic

Sébastien Petit

Mis à jour 27/06/2016 à 09:52 GMT+2

Le retour d'Ivan Lendl ne pouvait pas être une meilleure nouvelle pour Andy Murray au moment de partir à la reconquête de Wimbledon. Avec l'Américain, le Britannique reforme le duo qui l'a transformé en vainqueur en Grand Chelem il y a trois ans, afin d'aller chercher Novak Djokovic au sommet du tennis mondial.

Es ist aus zwischen Murray und Lendl

Crédit: AFP

Ivan Lendl n'a jamais battu Boris Becker en finale de Grand Chelem. Ni en tant que joueur, il a subi la loi de l'Allemand à Wimbledon en 1986, l'US Open en 1989 et l'Open d'Australie 1991. Ni en tant que coach. Si sur le premier point, il ne peut rien changer, sur le second, l'Américain a encore son mot à dire. Après une première pige en 2012 et 2014, Lendl a fait devenir Andy Murray un vainqueur de Grand Chelem, et surtout un lauréat de Wimbledon à l'été 2013. Après deux ans de pause, le revoici avec un nouveau but : faire du Britannique un numéro un mondial en détrônant Novak Djokovic, protégé de son ancien adversaire. Et la première pierre de cet édifice important pourrait bien être posée dès la quinzaine londonienne.
Lorsque Lendl quitte le team Murray en mars 2014, fatigué de suivre son poulain à travers le monde, Becker est tout nouveau dans celui du Serbe. Si l'apport de l'Américain dans le jeu du Britannique s'est fait très vite ressentir, celui de l'Allemand a mis plus de temps à se rendre visible. A tel point que certains observateurs voyaient son arrivée comme un cheveu sur la soupe, l'ex-numéro un mondial ayant surtout fait ses classes au poker, où "Boum-Boum" aurait cumulé quelques dettes, plutôt qu'en tant que fin conseiller tennistique.
Mais l'an passé, tout a changé. Et ce grâce à un doublé de Novak Djokovic à Londres, qui plus est face à Roger Federer. A l'issue de cette double victoire, le Serbe était allé jusqu'à dire : "Ce Wimbledon, c’est le trophée de Becker autant que le mien. Boris, je t’aime !" Après des échecs à Melbourne en 2014 et à Roland-Garros en 2014 et 2015, cela n'était pas fait par hasard. Depuis, le duo est lancé et les mauvaises langues se sont tues. Djokovic enchaîne les grosses performances au point de détenir désormais les quatre trophées du Grand Chelem dans ses mains en même temps. Un exploit que ni Federer ni Nadal n'ont réalisé. Un Grand Chelem en carrière qui fait languir Murray.
picture

Serbia's Novak Djokovic (L) and Britain's Andy Murray

Crédit: AFP

Je ne crois pas qu'il y a aura un autre jour où quelqu'un détiendra les quatre trophées sur une seule année calendaire.
"En tennis, il y a le Grand Chelem en carrière, il y a les quatre titres à la suite, il y a le Grand Chelem sur une saison et le Grand Chelem en or (avec les JO, NDLR). Il (Djokovic) a une chance de le faire cette année. Et évidemment, Andy et moi aimerions bien ruiner ses plans de le faire.Si vous regardez en arrière, quand Don Budge gagne en 1938 et quand Rod Laver gagne en 1962 et 1969, ils le font sur une seule année. C'est un exploit phénoménal qui n'a plus été réalisé depuis bientôt 50 ans. Et je ne crois pas qu'il y a aura un autre jour où quelqu'un détiendra les quatre trophées sur une seule année calendaire."
Ces phrases, signées Ivan Lendl dans The Guardian, illustrent parfaitement l'état d'esprit dans lequel Murray va arriver à Londres : en mode reconquête. Et s'il y a un homme capable de faire d'Andy Murray un nouveau vainqueur de Wimbledon, c'est bien l'Américain.
Lors de leurs deux premières années de collaboration, leur union avait permis de réaliser des miracles. Alors, après sa séparation d'avec Amélie Mauresmo, c'est presque naturellement qu'Andy est retourné vers celui qui l'avait transformé. "J'ai eu deux années pleines de succès avec Ivan, avait souligné le dauphin de Djokovic au classement ATP, à l'issue de Roland-Garros. Il est déterminé et sait ce que ça implique de gagner des grands titres. Je suis impatient de le voir revenir dans l'équipe et m'aider à atteindre à nouveau mes objectifs".
Nous savons qu'Andy a ça en lui désormais.
Après Jamie Delgado, qui avait pris en main l'intérim, Lendl a repris du service dès le début de la saison sur gazon. Et son retour est déjà couronné d'un succès au Queen's avec Murray, le cinquième du nom. Une victoire historique qui fait passer l'Ecossais au rang de plus grand vainqueur de ce tournoi. Pendant que Djokovic a repris le parti de se reposer pendant trois semaines, le Britannique, lui, aiguise ses raquettes pour mieux préparer sa réplique.
Après deux échecs à l'Open d'Australie et Roland-Garros, un troisième de suite en finale majeure serait une frustration encore plus grande. Car s'il y a un endroit où Murray peut battre le Serbe, c'est bien à Londres, comme il l'a fait par le passé. C'est là où la "botte secrète" Lendl prend tout son sens. "Jusqu'à ce que vous en gagniez un, vous ne savez pas que vous avez ça en vous. Nous savons qu'Andy a ça en lui désormais. La question est : peut-il le refaire ? Je pense que c'est une question plus facile que "Peut-il le faire tout court ?"
Si la période Mauresmo l'a vu clairement évoluer, notamment sur terre battue où il a obtenu des résultats jamais vu auparavant, la nouvelle ère Lendl pourrait bel et bien lui permettre de gravir de nouveaux échelons pour contrarier la suprématie de Novak Djokovic. Cela passe forcément par la case Grand Chelem. Et s'il y a un moment pour le faire, ce sera à Londres, là même où il a remporté deux titres essentiels dans son parcours : les J.O. de 2012 et Wimbledon en 2013. Avec Lendl à ses côtés.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité