Demi-finales du Masters Londres 2013 - Wawrinka retente sa chance face à Djokovic

Stanislas Wawrinka était resté sur sa faim. Et c'est le moins que l'on puisse dire. Après deux matches en cinq sets en Grand Chelem et une demi-finale vite expédiée au Masters 1000 de Paris-Bercy, le Suisse n'a que trop goûté à la défaite face à Novak Djokovic cette saison après humé le parfum de la victoire. Mais les faits sont là : le Serbe reste intouchable, à tel point qu'il mène désormais leur face-à-face par quatorze victoires à deux, dont treize à la suite. Une série dans la lignée d'autres encore en cours : celle face à Nadal (12-0 sans inscrire le moindre set) ou encore celle face à Federer (11-0 depuis 2009, 13-1 en tout), pour ne prendre que les joueurs qui sont aussi en demi-finales du Masters de Londres. Pour viser la finale, Wawrinka n'avait pas de meilleur tirage au vu de ces statistiques.

Pourtant, il a prouvé à Londres qu'il n'était pas là par hasard. Pour sa première participation au Masters, il a remporté deux victoires de prestige face à David Ferrer (6-7, 6-4, 6-1) et face à Tomas Berdych (6-3, 6-7, 6-3) pour porter à quatre ses victoires face aux membres du Top 10 depuis l'US Open (où il a dominé Berdych et Murray en huitièmes et quarts de finale de Flushing Meadows) et à huit sur l'ensemble de la saison. Une très nette amélioration par rapport à la saison passée (deux succès face à Tipsarevic et Ferrer), à 2011 (trois succès face à Berdych, dominé deux fois, et Roddick) ou encore 2010 (deux succès face à Murray et Söderling) au point que sa présence au Masters soit la conséquence directe de cette hausse significative de résultats.

"Cette demi-finale, c'est comme gravir un échelon supérieur. Ce serait incroyable, déclarait-il avant de savoir qu'il allait se qualifier. Quand je pense au Masters, je pense à toutes les fois où j’ai regardé ce tournoi, les fois où Roger (Federer) l’a joué et l’a gagné, les fois où Pete Sampras l’a gagné. C’est le tournoi mythique auquel tout le monde espère participer. Alors, si je peux encore être là dimanche pour disputer une demi-finale, ça prouve que j’essaie de casser toutes les barrières qui sont devant moi." Des barrières déjà cassées en Grand Chelem où il est allé pour la première fois de sa carrière au-delà des huitièmes de finale deux fois de suite cette saison : à Roland-Garros (quart de finale) et à l'US Open (demi-finale). Cette demi-finale de Masters n'est que le moyen idéal de prolonger encore un peu la meilleure saison de sa carrière pour lui qui a remporté un titre (Estoril) et joué trois autres finales dont une au Masters 1000 de Madrid.

Cela dit, il manque encore un élément pour rendre cette saison vraiment inoubliable : une victoire de prestige sur un joueur du Top 2 mondial. Face à Nadal, croisé en poule, cela n'a pas pu être possible. Sa défaite après deux jeux décisifs a même passablement énervé le Suisse qui s'en est pris au coaching à peine dissimulé de Tonton Nadal lors de leur rencontre. "Je ne suis pas d'accord avec l'arbitre qui aurait dû faire quelque chose et qui n'a rien fait seulement parce qu'en face c'est Rafa. J'étais là et on a tous vu : avant chaque point, il essayait de le coacher. Encore une fois ce n'est pas contre Rafa ou Toni : ce sont les règles et l'arbitre aurait dû agir. Quand c'est trop, c'est trop." Une polémique vite éteinte par Rafael lui-même qui s'est dit "désolé" pour Wawrinka avec qui il s'entend très bien hors du circuit. La preuve en est : ce tweet du Suisse aussi heureux que libéré après la victoire de Nadal sur Berdych vendredi qui lui ouvert les portes des demi-finales.

Alors face à Djokovic, le Suisse trouvera-t-il sa meilleure performance de l'année au bout de cette demi-finale ? "Je sais que je peux le battre, j'ai le jeu et les armes pour ça", assurait Wawrinka à Bercy avant une nette défaite en 1h20 en quart de finale (6-1, 6-4). "Mon niveau de jeu est très élevé et c'est jouable même si, évidemment, ce sera très difficile de battre Novak, comme toujours." Une phrase qui sera encore d'actualité dimanche soir. Depuis l'US Open, le numéro deux mondial est sur son nuage avec trois titres alignés à Pékin, Shanghai et Paris-Bercy et 19 victoires de suite, sa meilleure série de la saison, ou encore 25 succès en 26 matches. S'il ne peut plus viser la place de numéro un mondial pour la fin de saison, le Serbe mène un rythme d'enfer pour voler jusqu'à sa troisième victoire au Masters. Le voir stopper sa série face à Wawrinka serait la surprise de cette fin de saison pour lui qui n'a perdu que neuf matches cette saison, dont trois face à Nadal. Mais Wawrinka a encore des barrières à briser.