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Le dragon endormi

ParAFP

Publié 19/05/2006 à 19:00 GMT+2

La Coupe Louis-Vuitton reste difficile pour China Team, qui manque de moyens.

Le dragon rouge qui orne la coque dorée du voilier China Team est du plus bel effet sur les eaux de Valence où se poursuivent les pré-régates de la Coupe Louis-Vuitton mais le monstre marin tarde à cracher le feu attendu.
Bon dernier de l'acte 10, et seul équipage à n'avoir décroché aucun succès sur les 12 régates, China Team, qui a fait mieux en terminant 9e de l'une des régates en flotte vendredi, ne se fait guère d'illusions. "En s'entraînant si peu et avec du matériel qui date, nous ne pouvons pas rivaliser, on ne s'attendait pas à autre chose", explique son skippeur Pierre Mas qui, avec l'état-major de l'équipe, a passé une partie de l'hiver en Chine.
Aux côtés de Xavier de Lesquen et Luc Gellusseau, Mas poursuit l'aventure du Défi français présent à Auckland (Nouvelle-Zélande). Mais alors que leur ex-partenaire Areva les a abandonnés pour ensuite choisir le projet français de Stephane Kandler (devenu Areva Challenge), les trois hommes ont convaincu un homme d'affaire chinois, Chaoyang Wang de lancer pour la première fois de l'histoire le pays le plus peuplé au monde dans un défi pour la Coupe de l'America.
Redoubler d'efforts
"Aujourd'hui, nous cherchons encore des financements" , confie le skippeur du bateau soutenu par Lladro (porcelaine) et Tag Heuer (horlogerie), "mais la construction du bateau est assurée" . Le premier Class America chinois sera construit à Dong Guan, une ville industrielle située à 150 km au nord de Hong Kong, dans le cadre d'une coentreprise entre un chantier chinois spécialisé dans les matériaux composite et le chantier australien McConnaghy, spécialiste des grandes unités et qui compte plusieurs Class America à son actif.
La construction effective débutera "en juillet pour une mise à l'eau à Valence en février 2007", précise Mas. Soit seulement trois mois avant le début de la Coupe Louis-Vuitton, un délai très court. "Nous allons expérimenter le maximum de choses sur le bateau actuel et au niveau du design nous ne prendrons pas de risque, le nouveau bateau ne sera pas un bateau extrême".
China Team devra donc redoubler d'efforts pour tenter d'éviter d'être lâché l'an prochain. "Même si on a largement amélioré le bateau, l'un de nos gros points faibles est le mât, l'un des rares sur les 12 bateaux qui date de 2003. L'année prochaine nous ne serons pas dénués d'ambition, car les six ou sept dernières places sont ouvertes".
Communication
L'une des gageures du défi chinois est de rendre possible et intelligible la communication à bord entre une douzaine de Français, quatre Chinois et un Polonais sur un bateau d'un niveau très élevé de technologie et de complexité. "Je suis un peu le relais entre les Français et les Chinois", explique dans un français parfait Wearn Haw Tan, 28 ans, Chinois de Singapour, qui a effectué une partie de ses études d'aéronautique à Lyon et occupe le poste de navigateur. "A bord on essaie de parler anglais, mais souvent je suis obligé de traduire en chinois".
Recrutés lors de tests à Shenzen en association avec la Fédération chinoise de voile, les marins chinois qui n'ont connu jusqu'à maintenant que les séries olympiques découvrent tout de la Coupe de l'America. "Ce qui m'étonne le plus, c'est le très haut niveau des équipages, et puis la technologie, et aussi tout cet argent qu'on dépense, 10 ou 15.000 euros dans un spi, ça représenterait pas mal de petits bateaux pour s'entraîner en Chine", conclut le navigateur.
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