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Port-la-Forêt, l'ENA de la course au large

ParAFP

Publié 11/10/2012 à 16:19 GMT+2

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Eurosport

Crédit: Eurosport

Le futur vainqueur du Vendée Globe, dont le départ sera donné dans un mois, sera sans doute issu du pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt, centre unique au monde qui offre des prestations pointues aux meilleurs navigateurs et leur permet de se confronter.
Tel un grand lycée mettant en avant son taux de réussite au bac, +Portlaf'+ peut exhiber son palmarès: les trois précédents vainqueurs du Vendée Globe (Michel Desjoyeaux en 2001 et 2009, Vincent Riou en 2005) et les cinq premiers de la dernière édition y ont fourbi leurs armes.
A partir du 10 novembre aux Sables d'Olonne (Vendée), ils seront neuf skippers du pôle (sur 20 engagés) à tenter de boucler victorieusement le tour du monde en solitaire et sans escale.
Le succès ne coulait pourtant pas de source lors de sa création au début des années 90 autour d'un noyau de navigateurs locaux (Jean Le Cam, Desjoyeaux) en partant du principe que l'union faisait la force.
"Tout le monde nous prédisait un échec rapide, car les coureurs au large étaient vus comme des caractériels incapables de s'organiser en collectif", explique le directeur du centre Christian Le Pape.
Le doublé Desjoyeaux (1er) - Le Cam (2e) réalisé lors de la Solitaire du Figaro 1992 a fait taire les Cassandre, avant que le "canal historique", selon les mots de Le Pape, s'ouvre aux... Finistériens du nord, puis aux autres.
Devenu "la référence à battre", toujours d'après Le Pape, le centre national a depuis fait des émules régionaux.
Approche rationnelle
La recette? Ne rien laisser au hasard via une approche rationnelle en multipliant les confrontations à l'entraînement et en proposant des prestations pointues (stratégie météo, préparation physique, formation médicale...), moyennant 6.000 euros l'année par skipper.
"Les autres skippers vont vraisemblablement appréhender leurs atouts et leurs manques deux heures après le départ car ils n'auront pas été confrontés à la réalité. Les nôtres n'auront quasiment aucune surprise", explique Le Pape.
Ainsi, ceux-ci ont parcouru depuis septembre 2011 plus de 3.000 milles à l'entraînement, dont une virée jusqu'à Gibraltar pour reproduire les premiers jours de navigation.
"Emulation collective"
"Le fait de naviguer sur des parcours techniques, avec toujours un bateau à côté qui nous contraint dans nos trajectoires, ne remplace pas les 45/55 noeuds des mers du sud mais apporte une difficulté qui fait qu'on sera plus à l'aise pendant la course", souligne François Gabart (Macif), l'un des favoris.
"Comme dit (Jean) Le Cam, je préfère être moyen chez les bons que bon chez les mauvais. On sait que l'on s'étalonne par rapport au top niveau de notre série. L'émulation collective permet de progresser", note Riou (PRB).
Mais se préparer avec ses futurs adversaires ne pose-t-il pas problème? "Oui, on a tous quasiment les mêmes outils et schémas directeurs mais sur place la stratégie entre en compte. Cela ne se passe jamais comme dans les livres", déclare Le Cam (SynerCiel), ajoutant: "chacun essaie de cacher ses petits +plus+ mais tout le monde sait tout..."
Même en mettant tous les ingrédients, le succès n'est évidemment pas garanti. "On a fait le pari d'une approche rationnelle, explique Le Pape. Mais si on s'était trompé sur l'essentiel? Si, sur le Vendée, c'était au contraire le côté aventurier qui triomphait? On prendra peut-être une +taule+ et je ne peux anticiper la casse. Un quinquagénaire qui aura fait cinq sorties va peut-être gagner et là, on dira: c'est la faillite d'un système".
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