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Sodebo "à maturité"

ParAFP

Mis à jour 20/09/2010 à 17:55 GMT+2

Thomas Coville voit la prochaine Route du Rhum comme "l'engagement ultime", à bord d'un bateau "à l'aise dans le gros temps".

Eurosport

Crédit: Eurosport

Impressionnant de puissance, le trimaran Sodebo accélère, déjauge la coque centrale et monte sur le flotteur sous le vent... Thomas Coville, l'un des favoris de la Route du Rhum, a du mal à cacher sa satisfaction. "Le bateau est au point, il est arrivé à maturité..." A un mois et demi du départ -le 31 octobre de Saint-Malo (Ile-et-Vilaine)- de ce qui est devenu la "transat" en solitaire de référence, Thomas Coville est un skipper serein, qui peaufine sa préparation, enchaîne les sorties au large de La Trinité. "J'aime quand le bateau est quelque part entre deux éléments que j'aime, l'eau et l'air"... Lorsqu'il parle de son trimaran, Thomas Coville en deviendrait presque lyrique.
Mis à l'eau en juin 2007, long de 32 mètres et large de la moitié, Sodebo sera l'un des sept "monstres" présents sur la ligne de départ dans la catégorie "Ultime", avec notamment Groupama 3 de Franck Cammas, IDEC de Francis Joyon, Oman Air de Sydney Gavignet ou Gitana XI de Yann Guichard. Pour s'entraîner, Thomas Coville (42 ans) a traversé deux fois l'Atlantique cet été: en double à l'aller (9 jours), en solitaire au retour (8 jours et demi), poussant la conscience professionnelle jusqu'à aller reconnaître la ligne d'arrivée à Pointe à Pitre, en Guadeloupe.
La brise est soudain un peu plus soutenue, atteint une quinzaine de noeuds et le speedo flirte maintenant avec les 30 noeuds (54 km/heure), deux fois la vitesse du vent! La grande barre à roue devient un peu dure, un peu plus précise aussi. Des bruits sourds accompagnent le déplacement du chariot d'écoute de grand' voile, deux équipiers ahanent sur un "moulin à café" (winch) pour border le "solent" (foc, voile d'avant)... Le bateau vibre, le foil (dérive courbe) sous le vent soulage l'ensemble de la structure, réduisant la traînée hydrodynamique.
41 noeuds
A ces vitesses là, une attention de chaque instant est indispensable et les conversations se font plus rares. En équipage, pas de problèmes. En solo, l'exercice relève de la haute voltige. "Le multicoque, en solitaire, c'est l'engagement ultime, explique Coville. Si tu chavires, si tu te mets sur le toit, c'est la mort assurée". Les vitesses atteintes par un tel engin sont impressionnantes: lors de sa tentative de record du tour du monde à la voile en solitaire (trophée Jules Verne), en 2008-2009, Sodebo a atteint 41 noeuds (près de 74 km/heure), marchant des heures durant à 37/38 noeuds... Des vitesses que le plaisancier moyen ne peut imaginer même dans ses rêves les plus fous.
Dessiné par Nigel Irens et Benoît Cabaret, Sodebo est un cocktail de carbone et de titane, un concentré de haute technologie où le poids est l'ennemi. Pour améliorer le rendement du plan de voilure, le mât -haut de 35 mètres- tourne, bascule au vent de 9 degrés sur chaque bord grâce à des vérins et certaines grosses poulies du gréement sont carénées pour réduire la prise au vent. La grand' voile, d'une superficie de 240 mètres carrés, est en cuben fiber, une fibre hydrofuge.
Thomas Coville est serein mais ne sous-estime pas la concurrence. "Elle changera selon la météo, les routes suivies par les uns et les autres, estime-t-il. Dans le petit temps, certains seront plus rapides que Sodebo, dont le rapport poids (12 tonnes) - puissance n'est pas idéal. Mais nous serons à l'aise dans le gros temps". En 2006, lors de la dernière édition du Rhum, Lionel Lemonchois avait rallié Pointe à Pitre en 7 jours, 17 heures et 19 minutes. Avec son araignée d'eau géante, Thomas Coville a les moyens d'améliorer ce temps.
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