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Paul Meilhat (SMA) : "Je commence à sentir la solitude"

ParAFP

Publié 12/12/2016 à 17:35 GMT+1

VENDEE GLOBE - Paul Meilhat (SMA) s'accroche à la troisième place derrière Armel Le Cleac'h (Banque Populaire) et Alex Thomson (Hugo Boss), alors que les conditions de course sont rudes et qu'il commence à sentir la solitude depuis l'océan Indien.

Paul Meilhat (SMA) avant le départ du Vendée Globe, le 2 novembre 2016

Crédit: AFP

Dans quel état d'esprit êtes-vous à mi-parcours de la course?
Paul Meilhat : J'en suis à un point où certains moments sont difficiles, je commence à sentir la solitude, le fait d'être longtemps en mer. L'océan Indien, il y fait très gris, c'est surtout la monotonie qui est difficile. Les bons moments sont exceptionnels, et un bon moment c'est quand on arrive à faire de bonnes manoeuvres, que le bateau va bien. Mais les moments durs sont encore plus durs. Cela fait plus de 15 jours que c'est comme ça et il en reste encore à peu près 15 jours.
Ensuite ce sera le Cap Horn. Vous y pensez déjà?
P. M. : Le Cap Horn, on y pense parce qu'on souhaite revenir dans des terrains plus agréables. Mais c'est dans longtemps. Je suis passé près de la Tasmanie, de la Nouvelle-Zélande mais au final on ne voit rien de tout ça, on ne voit aucune île. Je n'ai pas vu la terre depuis que je suis parti, j'ai juste vu le cap Finistère le lendemain du départ et depuis, plus rien. Ce serait une bonne surprise d'apercevoir le Cap Horn. Et je devrais en être proche au moment de Noël, ce sera un moment sympa.
Si vous ne voyez jamais la terre, que vous arrive-t-il de voir? D'autres bateaux?
P. M. : J'ai vu Jérémie Beyou (Maître Coq, 4e de la course) il y a une semaine, on était côte à côte. Sinon, le dernier bateau croisé, c'était au large du Brésil il y a 3 semaines. C'est vraiment le monde où il n'y a rien. A part quelques oiseaux. Heureusement, je n'ai pas vu de baleines, et je n'ai pas envie d'en voir! Même si c'est magnifique, c'est vraiment l'angoisse, c'est dangereux. A part ça, la mer change tous les jours, les bateaux vont tellement vite. Il n'y a que quand les conditions sont calmes qu'on peut profiter de l'extérieur. Sinon, c'est sans cesse recouvert d'eau, le pont sous les vagues, alors on est trempé, il fait froid.
Paul Meilhat (SMA) avant le départ du Vendée Globe, le 2 novembre 2016
Avez-vous des coups de blues?
P. M. : Je ne suis pas quelqu'un qui extériorise beaucoup. Mais c'est vrai qu'il y a des moments difficiles. Par exemple, il y a 4-5 jours, j'ai fait un vrac avec le bateau, il s'est rempli d'eau et tout s'est retrouvé trempé à l'intérieur, j'ai mis énormément de temps à tout faire sécher. Tout ça pour quelque chose qui a duré 2, 3 secondes. Si on fait la moindre petite erreur, ça peut être dramatique.
Vivez-vous avec la peur?
P. M. : La peur, on l'a tout le temps. Dès qu'on va faire une manoeuvre, on sait que c'est très dangereux. Quand je me déplace dans le bateau aussi, parce que les mouvements sont très brutaux, on peut facilement se faire projeter et se faire une petite blessure, ce qui s'avèrerait dramatique dans notre cas. Mais la peur nous sert à fixer des limites.
Vous évoquez beaucoup de moments difficiles. Mais qu'est-ce qui vous rend heureux?
P. M. : Déjà, naviguer sur des bateaux comme ça, c'est incroyable. Ce sont des bateaux puissants avec une vitesse d'accélération exceptionnelle. Pouvoir surfer à 30 noeuds, c'est génial, c'est très grisant. L'autre satisfaction, c'est de faire une belle course, de pouvoir me bagarrer avec les autres. Et de me dire aussi qu'on a déjà fait la moitié! Je suis super fier d'avoir fait la moitié du Vendée Globe. Et je mesure que c'est encore plus difficile de faire la seconde partie.
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