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Vendée Globe 2012-2013 - Gabart (Macif) : "J'ai beaucoup perdu"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/01/2013 à 17:55 GMT+1

Le leader du Vendée Globe, François Gabart (Macif), n'avait plus qu'une centaine de milles de marge sur Armel Le Cleac'h (Banque Populaire), vendredi à midi. A cause d'un Pot au noir exceptionnellement difficile pour lui. A présent, l'anticyclone des Açores est le dernier gros obstacle avant l'arrivée.

2012-2013 Vendée Globe Macif Gabart

Crédit: AFP

Quelles sont tes conditions actuelles ?
François Gabart : Je suis au près dans un alizé perturbé, compris entre 10 et 20 nœuds. Le vent, très instable, tourne beaucoup en direction, parfois jusqu'à 80 degrés, à cause d'une petite perturbation installée entre le cap Vert et le Pot au noir. Le ciel passe de voilé à gris très foncé et c'est très humide. La mer est plutôt calme, mais parfois pile dans l'axe de progression du bateau MACIF. Côté température, il fait toujours très chaud, mais vu que certains d'entre vous sont aujourd'hui sous la neige, je n'ai aucune crédibilité en vous disant que je souffre énormément de la chaleur (rires) !
Comment s'est passée ta traversée du Pot au noir ?
F.G. : Je savais qu'elle serait plus compliquée pour moi que pour Armel. Normalement, le Pot au noir est moins difficile à passer en janvier qu'en novembre, cela n'a pas été franchement le cas. Entre l'aller et le retour, je ne dois pas être loin du record de difficultés rencontrées ! J'ai eu le droit aux traditionnels grains avec le vent qui forcit de 5 à 40 nœuds en 5 minutes. J'ai surtout rencontré des petits airs très tôt, contrairement à Armel. Par 3° Sud, je progressais à 10-12 nœuds là où Armel, quelques heures plus tard, avançait à 15-16 nœuds. J'ai beaucoup perdu sur cette période, mais cela fait partie du jeu de la course au large.
Comment se présentent les dix derniers jours à venir et notamment l'anticyclone des Açores ?
F.G. : Il y a 36 heures, les prévisions étaient très mauvaises pour moi, avec une barrière qui m'empêchait de passer et permettait à Armel de revenir à une dizaine de milles. Aujourd'hui, les scénarios semblent un peu meilleurs, j'espère que cette bonne dynamique va se poursuivre. Je suis prêt à faire un peu de match-racing dans le Golfe de Gascogne, mais si je peux avoir un petit peu d'avance sur lui, cela ne me déplairait pas…
Plus que jamais, tu dois regarder sa trajectoire, comptes-tu adopter une stratégie de marquage en vue du sprint final ?
F.G. : Evidemment ! Depuis quelques jours, quand je fais mes points météo, je fais systématiquement tourner les routages pour moi et pour Banque Populaire, afin de voir quelle route il va emprunter a priori et adapter la mienne en fonction. Je ne vais pas me mettre à créer des écarts latéraux énormes, ce serait stupide.
Tu disais avant le départ que tu pensais au Vendée Globe tous les jours en te rasant, aujourd'hui, est-ce à la victoire que tu penses tous les jours ?
F.G. : Cela doit m'arriver une fois par jour, mais je pense plus à l'arrivée qu'à la victoire. C'est évidemment une source de motivation à une dizaine de jours de l'arrivée de penser au plaisir de terminer cette belle course. Mais je passe beaucoup plus de temps à m'occuper du bateau et de la météo qu'à penser à ce qui va m'arriver dans une dizaine de jours !
N'est-ce pas usant nerveusement d'être constamment concentré sur la course, de ne jamais pouvoir se relâcher ?
F.G. : Usant, je ne sais pas, mais exigeant, oui ! Cela fait plus de deux mois que cela dure et il reste dix jours pendant lesquels il va falloir être à fond, cela demande effectivement beaucoup d'énergie et de concentration.
La fin de course s'annonce-t-elle éprouvante physiquement ?
F.G. : Forcément. Depuis 36 heures, je change très peu de voiles, mais comme le vent est très instable, je règle Macif en permanence pour ne pas concéder un seul mille à Armel. Et cela va continuer jusqu'au bout, parce qu'à l'approche de l'anticyclone, il y aura du vent très variable qui m'obligera à être dessus constamment, puis, sur la fin, du vent assez fort qui nécessitera de la conduite. Mais je suis prêt et suffisamment frais pour affronter cela.
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