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Jérémie Beyou: "La machine, c'est ta carapace, ta maison, il faut qu'elle tienne"

ParAFP

Publié 31/12/2016 à 13:50 GMT+1

VENDEE GLOBE - Le 31 décembre est synonyme de fête, mais pas pour les skippeurs du Vendée Globe. Jérémie Beyou raconte la solitude, l'absence de contact avec la terre ferme. Le skippeur de Maître CoQ évoque aussi le stress quotidien sur le bateau, "la carapace" de ces aventuriers des mers.

Jérémie Beyou sur Maitre Coq durant le Vendée Globe 2016

Crédit: AFP

Alors que la terre entière célèbre samedi soir le passage à la nouvelle année, seul en mer, Jérémie Beyou (Maître CoQ) n'en a que faire. "Le nouvel an n'a aucun sens pour moi", confie à l'AFP l'actuel 3e du Vendée Globe.
Nous sommes le 31 décembre. Est-ce que cela a du sens pour vous?
Jérémie Béyou : Non, aucun. Déjà, je ne suis pas du genre gros adepte du réveillon du 31 décembre. Et puis, là, il y a un tel décalage par rapport aux gens qu'on aime, on est tout seul. Mais la solitude ne me pèse pas, je la ressens très peu. C'est ma compagne. Bien sûr, il y a des gens qui me manquent, des choses de la terre qui me manquent. Et je suis face à mes doutes, j'aimerais quelques fois pouvoir partager avec quelqu'un certaines choses à faire. Mais sinon je suis bien tout seul. C'est hyper satisfaisant quand on arrive à faire seul quelque chose de bien. Par contre, en ce moment j'ai des problèmes de connexions et j'avoue que j'aimerais bien recevoir des photos de mes enfants et je ne peux pas. Le contact visuel avec la terre me manque.
On ne se dit pas: "dans 54 jours on sera où?"
Cela fait 54 jours que vous êtes seul en mer. Arrivez-vous à réaliser?
J.B. : Non pas trop. On est dans un espèce de mécanisme. On fait les choses, parfois on n'a pas envie de les faire parce que c'est dur, il fait froid, ça fait peur. Et on surmonte tout ça tous les jours, tout le temps. Ca devient une habitude et au bout d'un moment on se rend compte que ça fait 54 jours qu'on fait ça. On ne se dit pas: "dans 54 jours on sera où?" Et oui, parfois on a peur. Peur quand il y a un coup de vent qui arrive, une voile qui reste un peu bloquée, c'est stressant. Parfois, le bateau va très vite dans des mers très fortes, on se demande si tout ça va tenir, ça fait flipper. Le stress est beaucoup lié à la machine, va-t-elle tenir. La machine, c'est ta carapace, ta maison, il faut qu'elle tienne.
Pensez-vous à l'arrivée?
J.B. : J'y pense mais là j'avoue que je pense surtout à me retrouver dans des latitudes plus cool, d'ici 2 jours. Et dans 4/5 jours, ce sera les alizés du sud, l'une des deux zones les plus cool du tour du monde. J'ai hâte, j'attends ça impatiemment. La météo n'est pas très favorable pour moi depuis quelques jours. Il faut rester zen et réussir à faire avancer le bateau au mieux et ne pas prendre de retard et rater l'ascenseur suivant. Ca fait beaucoup de manoeuvres, je n'ai pas dormi depuis quelques temps.
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