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Tillie : "On n'est pas les plus grands ni les plus puissants, il faut qu'on soit les plus malins"

ParAFP

Publié 13/10/2015 à 22:03 GMT+2

EURO 2015 - Avec un six majeur culminant à près d'1,99 m de moyenne, les volleyeurs français ne peuvent plus passer pour petits, même dans leur monde de géants, mais ils aiment toujours autant embêter les plus grands qu'eux grâce à leur discipline en défense et à leur technique irréprochable.

Antonin Rouzier et Nicolas Le Goff (France) face à l'Italie - Euro volley 2015

Crédit: AFP

"Franchement, je crois qu'ils avaient les boules!". C'est par cette expression que le passeur Benjamin Toniutti a résumé l'impuissance des grands Italiens pendant les trois derniers sets de leur défaite face aux Bleus (3-2), dimanche à Turin, dans le dernier match de poule de l'Euro.
Essayant de taper toujours plus forts, au service comme à l'attaque, les cogneurs de la Nazionale n'en pouvaient plus de voir les ballons remonter toujours. "Si on les empêche de faire des aces, ils vont commencer à s'énerver", avait prévenu Earvin Ngapeth. Et c'est exactement ce qui s'est produit, les Italiens finissant le match avec seulement deux points directs au service. Symbole de cette frustration, le très redouté Ivan Zaytsev, auteur de six fautes directes à l'attaque et cinq au service, beaucoup trop pour le fer de lance offensif de l'équipe. "On les a écoeurés", a dit l'entraîneur Laurent Tillie.

Défendre comme si la vie en dépendait : le fond de commerce des Bleus

Cette stabilité en réception, fruit de fondamentaux techniques irréprochables, et cette envie de faire vivre la balle à tout prix en défense, de se dépouiller pour l'empêcher de tomber, a toujours été la marque de fabrique du volley français, depuis Philippe Blain dans les années 1980 jusqu'à Jenia Grebennikov, Earvin Ngapeth et Kevin Tillie aujourd'hui. C'est en défendant comme si sa vie en dépendait que la génération précédente, celle de Stéphane Antiga et d'Hubert Henno, a glané ses médailles (bronze mondial en 2002, argent européen en 2003 et 2009) et nul ne songe à renier cet héritage chez les récents vainqueurs de la Ligue mondiale.
"Il n'y a qu'à regarder les statistiques. On a été l'équipe qui a défendu le plus et qui a réceptionné le mieux à la World League", rappelle Ngapeth, un spécialiste des sauvetages spectaculaires. "C'est notre fond de commerce, la base de notre jeu. On dépense beaucoup d'énergie en défense, en soutien (ndlr: pour récupérer les attaques contrées) et en réception. On part du principe qu'on n'est pas les plus grands ni les plus puissants et qu'il faut qu'on soit les plus malins", confirme l'entraîneur Laurent Tillie.
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Le Roux (France) face à l'Italie - Euro volley

Crédit: Panoramic

On a été l'équipe la plus performante au service, un domaine où pourtant on était particulièrement mauvais avant
Ce qui a changé, c'est que si les Bleus ne sont toujours pas les plus lourdement armés athlétiquement, ils se sont très nettement rapprochés du peloton. Le central Kevin Le Roux (2,09 m) et ses extraordinaires services résume cette nouvelle dimension. "Avant, on avait des centraux petits", explique Ngapeth, voulant dire par là "de moins de deux mètres". "Maintenant on arrive à rivaliser physiquement en étant toujours aussi bons en défense et en réception."
Toniutti souligne lui aussi le "compromis" enfin trouvé entre la technique et le physique dans le collectif bleu. "Nos deux tours au centre (Le Roux et Nicolas Le Goff, 2,06 m) mettent de la pression. On a gardé ce qui était traditionnel en ajoutant de la puissance", dit-il. Laurent Tillie avance pour preuve, encore une fois, les chiffres de la Ligue mondiale. "On a été l'équipe la plus performante au service, un domaine où pourtant on était particulièrement mauvais avant", souligne le sélectionneur, qui dispose d'une palette varié entre les flottants de Le Goff ou de son fils Kevin et les smashés de Ngapeth et Rouzier.
Alors, tout pour plaire le volley français? C'est ce qu'ont commencé à montrer les victoires de cet été et le beau succès de dimanche sur l'Italie. Restent trois étapes pour le confirmer par un premier titre continental. La première mercredi contre la Serbie, en quarts de finale de l'Euro.
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