Cette année plus que jamais, entre Audi, Porsche et Toyota, impossible de dégager un favori

Aux 24 heures du Mans, l’inquiétude n’a jamais été perceptible chez Audi. Avec 13 victoires sur les 15 dernières éditions, la marque aux anneaux a installé une domination presque imperturbable depuis le début du millénaire. Seule Peugeot est parvenue à bousculer son hégémonie en 2009. En 2003, la victoire de Bentley n’était que le triomphe d’une Audi déguisée.

Leader du Championnat du monde d’Endurance, vainqueur des deux premières manches à Silverstone et Spa Francorchamps, Audi débarque dans la Sarthe avec le plein de confiance. La fiabilité des R18 et son trio de pilotes expérimentés (Marcel Fässler, André Lotterer et Benoit Tréluyer) vainqueur l’année dernière, font la force du constructeur allemand.

Mais le risque consisterait à les placer en favoris. D’abord parce que cette course mythique reste, malgré tout, indécise. Surtout, Porsche, son principal rival, impressionne, et préoccupe le vainqueur de la dernière édition.

Les plus optimistes diront que le jour où Porsche retrouvera la victoire aux 24 heures du Mans est inéluctable. D’autres diront simplement que toutes les séries, même celle d’Audi, ont une fin. Revenu en Championnat du monde d’Endurance l’année dernière après 16 ans d’abstinence, le constructeur de Stuttgart est arrivé avec un objectif majeur : remporter la plus prestigieuse des courses automobiles.

Pour la filiale de Volkswagen, un autre résultat qu’une victoire dans la Sarthe serait une énorme désillusion. L’année dernière, déjà, Porsche était passée tout près de la victoire finale. A deux heures du drapeau à damiers, Mark Webber, au volant de la 919 N°20, menait la course avant de devoir renoncer à cause d’une casse moteur.

Plus que son record de 16 succès sur le circuit des 24 Heures, Porsche mise sur sa puissance, sa vitesse. Les 919 hybrides ont dominé toutes les séances de qualification des cinq dernières manches. Et a survolé les essais ce mercredi.

Les années de frustration s’accumulent chez Toyota. Champion du monde d’endurance en titre, le constructeur japonais, qui vient de fêter ses 30 ans de participation à l’épreuve mancelle, n’attend plus qu’un triomphe dans la Sarthe pour être définitivement comblé.

Cette année, l’écurie nippone a suivi la ligne directrice de son bourreau Audi, en axant sa performance sur la fiabilité, au détriment de la vitesse. Avec un budget inférieur à ceux de ses rivaux allemands, seules deux prototypes TS 040 sont alignés en course, contre trois pour Audi et Porsche. Ajouter un bolide supplémentaire sur la grille aurait des répercussions trop importantes sur les coûts du constructeur nippon.

La direction de l’écurie considère que la recette du succès n’est pas forcément liée au nombre de monoplaces alignées, deux voitures suffisant à prétendre à la première marche du podium. Celle qui échappe encore et toujours à Toyota.