Loeb passe à la 6e

[14/11/04] - Une victoire probante et un goût d'inachevé. Sébastien Loeb (Citroën Xsara) a incontestablement franchi un cap en remportant son plus beau succès sur la terre, en Australie. Le Français, qui avait hérité en mai du Rallye de Chypre par le déclassement de Marcus Grönholm (Peugeot 307), puis confirmé en juin en Turquie, une épreuve toute aussi lente et cassante, s'est imposé dans les plus rapides enchaînements du bout du monde, dont les standards se rapprochent beaucoup plus du rallye type 'terre'.

"Même si je préfère les rallyes terre où l'on peut dessiner ses propres trajectoires, le pilotage très propre nécessaire ici est intéressant. Par moments, la précision demandée rappelle celle indispensable sur asphalte", a déclaré le styliste.

Vainqueur également à Monte Carlo, en Suède et en Allemagne, l'Alsacien a donc enlevé sa sixième victoire de la saison. Ce nombre égale celui du record de son compatriote Didier Auriol, qui avait mené sa Lancia Delta six fois sur la plus haute marche du podium, en 1992. Mais on ne peut parler véritablement de record égalé. Auriol avait atteint cette cote en 14 courses seulement, contre 16 à son illustre successeur aujourd'hui.

Ce que regrettera le pilote de la Xsara WRC, c'est le peu d'adversité offerte une fois consommé l'abandon de Marcus Grönholm lors de la première spéciale de samedi. Markko Märtin (Ford Focus) et Petter Solberg (Subaru Impreza) avaient renoncé depuis la veille, et Carlos Sainz (Citroën Xsara) même pas pris le départ. Le Français reçu dès lors la consigne de lever le pied. Solberg, revenu virtuellement dans la partie samedi par l'entremise du SupeRally, lui a offert une opposition symbolique.

Grönholm, qui a bénéficié du même aménagement réglementaire dimanche pour mener une journée d'essais grandeur nature (avant l'interdiction en la matière), ne s'est malheureusement pas mêlé au jeu. Pire, il a terminé par spectaculaire accident dans l'avant-dernière spéciale. "Ce qui m"est arrivé est vraiment dommage. La hauteur de caisse était un peu basse et nous avons touché le dessous entre les rails et n"avons pas pu redresser l"auto et sommes sortis. Je suis vraiment déçu parce que la 307WRC avait le potentiel pour gagner ici" , a déclaré le double champion du monde finlandais. Un air bien connu cette saison.

"Bien que les deux titres soient joués, l'équipe a montré une fois encore son potentiel et son professionnalisme. Elle a su garder intacte sa motivation. Je suis vraiment fier d'elle !", s'est félicité Guy Fréquelin, le directeur de Citroën Sport.

Il ne fallait commettre aucune faute pour voir l'arrivée, ce que Sainz, Märtin, Solberg et Grönholm n'ont pu se prévaloir. Pour Loeb, le sentiment de frustration d'avoir pu contrôler facilement les assauts de Harri Rovanperä (Peugeot 307), François Duval (Ford Focus) et du pale sinon transparent Mikko Hirvonen (Subaru Impreza), respectivement 2e, 3e et 4e sur les dernières voitures WRC officielles, est quand même compensé par un succès qui lui avait échappé de justesse l'an dernier; lorsque Solberg l'avait battu dans les toutes dernières spéciales.