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ParPeugeot Sport

Publié 10/03/2004 à 09:00 GMT+1

Co-pilote de Marcus Grönholm à bord de la Peugeot 307 WRC en Championnat du monde WRC, Timo Rautiainen explique la profonde mutation que va subir son métier à partir du Rallye du Mexique, disputé ce week-end. Entretien.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Vous allez découvrir, avec le Rallye du Mexique, la nouvelle règle FIA réduisant d'un jour la durée des reconnaissances. Votre avis ?
Timo Rautiainen : Parmi les dernières décisions des instances fédérales, celle-ci est de loin la pire pour un coéquipier. Mon métier suppose une charge de travail importante, que j'accepte complètement d'assumer, mais celui-ci devient difficile à exercer pour des raisons incohérentes. Le rythme des reconnaissances va être tendu à l'extrême, avec des journées trop longues : devoir rouler après le coucher du soleil est inquiétant. La réduction des passages nous avait conduit à enregistrer les spéciales en vidéo : prises de nuit, les images seront inutilisables. Sur la terre, rouler à la lueur des phares dans la poussière ne nous permettra pas de travailler correctement et prendre des notes à la hâte peut s'avérer dangereux, car, faute de temps, on peut mésestimer une difficulté qui nous piégera ensuite en course, d'autant plus que les ouvreurs sont désormais interdits.
Ne peut-on adapter sa vitesse à la nouvelle donne, avec une marge de sécurité accrue ?
T.R. : Cela semble difficile, car les rallyes sont aujourd'hui devenu des sprints. Comme le "timing" de plus en plus serré qu'on nous impose va parfois s'avérer impossible à tenir, on s'achemine, à mon sens, vers une réduction du kilométrage des rallyes qui va plutôt amplifier le phénomène : il ne va pas falloir lâcher le moindre dixième de seconde.
En fait, votre rythme en reconnaissances est devenu aussi serré que pendant le rallye lui-même...
T.R. : C'est d'autant plus vrai que, pour ma part, j'essaie de corriger mes notes à chaque temps mort de la journée, dans la voiture de reconnaissance, afin d'avoir un peu moins à faire le soir à l'hôtel. Dans un rallye tout nouveau comme le Mexique, je m'attends déjà à un déficit certain en heures de sommeil. Cela dit, je ne regrette rien, car découvrir de nouveaux horizons est toujours passionnant.
Est-il beaucoup plus facile de préparer un rallye que vous maîtrisez comme la Suède, que celui du Mexique que vous découvrez ?
T.R. : Tout dépend de combien de spéciales sont nouvelles au départ : en Suède, sur les 19% du parcours qui différaient de l'an passé, certaines portions dataient des années antérieures. Comme nous avons changé notre système de notes depuis 2000, je n'ai pu réutiliser que mes cahiers des éditions 2001 à 2003. Les compulser, puis les remettre en forme, a nécessité cinq heures de travail, chez moi, avant le départ. Et c'est un rallye facile, par rapport à d'autres, comme la Grèce, où il faut jongler avec une multitude de petites portions de route, empruntées à différentes spéciales des saisons précédentes : un casse-tête ! Ce problème ne se pose pas pour le Mexique, où il suffira d'emporter suffisamment de cahiers vierges...
Quid du calcul des temps d'assistance, des liaisons, des repérages sur le terrain ?
T.R. : A la limite, il y a plus de risque d'erreur dans une épreuve connue, où tel contrôle horaire, que vous savez à tel endroit depuis cinq ans, peut avoir changé d'emplacement, ou devoir être abordé en sens inverse. Pour ce travail là, il faut considérer que chaque rallye est nouveau et tout vérifier systématiquement. Avant de partir pour une épreuve inédite comme le Mexique, on calcule soigneusement, itinéraire en mains, combien de temps on aura entre chaque contrôle, entre une spéciale et l'assistance, etc. Ensuite, il faut vérifier sur place, pendant les reconnaissances, que la moyenne horaire prévue est cohérente, en intégrant le fait qu'en course, il faut parfois du temps pour vérifier la pression des pneus, intervertir des roues, voire effectuer une intervention mécanique... En outre, les connaissances acquises par l'équipe, grâce à la participation de Harri Rovanpera et Risto Pietilainen, ici même, il y a deux ans, seront bien utiles pour connaître la moyenne horaire des spéciales, l'altitude à laquelle on va grimper, la nature du terrain, entre autres indications techniques qui nous évitent d'évoluer complètement dans l'inconnu...
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