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Rallye d'Australie - Sébastien Ogier et Julien Ingrassia (VW), le tandem parfait

ParAFP

Publié 13/09/2015 à 17:10 GMT+2

WRC - Sébastien Ogier est le meilleur pilote du monde sans doute parce que Julien Ingrassia est le meilleur navigateur. Depuis 2013, il forme un duo parfait.

Julien Ingrassia, Sébastien Ogier (VW) au Rallye d'Australie 2015

Crédit: AFP

Sébastien Ogier et son impeccable copilote Julien Ingrassia se complètent à merveille depuis 2006 : ils constituent un tandem 100% provençal soudé et efficace, improbable à l'origine mais désormais intouchable et assuré d'un troisième titre de champion du monde des rallyes.
Sébastien, 31 ans, est né à Gap, dans les Hautes-Alpes, le 17 décembre 1983. Devenu moniteur de ski à Orcières-Merlette, il a été repéré en gagnant "Rallye Jeunes", l'opération de sélection organisée par Peugeot et la Fédération française du sport automobile (FFSA). C'est chez Citroën qu'il a remporté ses premiers rallyes, en 2010, aux côtés de la référence absolue, Sébastien Loeb.
Julien, 35 ans, est né à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, le 26 novembre 1979. Il a fait une école de commerce en Avignon puis vendu des boissons gazeuses, des aliments pour bébé et même des voitures... dans une concession Citroën.

66% de victoire depuis 2013

Les deux compères, souvent souriants mais parfois énervés, car un peu perfectionnistes sur les bords, sont toujours aussi affamés de temps scratch et de victoires. La preuve, ils ont remporté avec panache ce Rallye d'Australie où ils auraient pu se contenter de gérer.
Dans leur association couronnée de succès, il y a beaucoup de points communs avec le tandem improbable constitué par un Alsacien affûté, Sébastien Loeb, et un Monégasque enrobé, Daniel Elena. D'abord le côté professionnel, cette capacité à remplir des centaines de pages de notes, en reconnaissances, et regarder des heures de caméra embarquée.
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Sébastien Ogier (VW) au Rallye d'Australie 2015

Crédit: Volkswagen Motorsport

En plus du travail, il y a aussi le talent et les statistiques, effrayantes : Loeb-Elena ont gagné 78 fois en 169 rallyes WRC, soit 46% de réussite. Ogier-Ingrassia ont gagné 31 fois en 94 rallyes (34%), mais le rythme augmente chaque année : deux en 2010 et cinq en 2011, pendant l'apprentissage chez Citroën, aucune en 2012 dans une petite Skoda Fabia qui n'était pas une WRC, puis la razzia depuis 2013.
Sur les trois dernières saisons, couronnées chacune par un titre mondial, on arrive à 24 victoires en 36 rallyes : neuf en 2013, huit en 2014 et déjà sept en 2015 alors qu'il reste trois manches au calendrier. Ça fait donc 66% de réussite, comme si Ogier et Ingrassia mettaient les bouchées doubles pour rattraper le retard, au palmarès seulement, sur leurs glorieux aînés.

Ingrassia permet à Ogier "d'être dans sa bulle"

Pour ce qui est de la manière, du panache, Ogier n'a pas à rougir de la comparaison avec Loeb. A la fin des années Loeb, une règle obligeait "Seb 1" à balayer la piste le vendredi, en tant que leader du championnat. Depuis l'avènement d'Ogier, la règle a doublé, pour ménager le suspense: "Seb 2", son surnom des débuts, doit balayer vendredi et samedi, comme ce week-end en Australie, et ça rend la victoire encore plus improbable.
Au début, Ogier râlait, comme Loeb. Maintenant, en redoutable compétiteur, il prend cette double peine comme un défi supplémentaire, une source de motivation. Il doit piloter encore mieux, il n'a pas le choix, et faire moins de fautes, sur des pistes ultra-glissantes. A la fin, il est encore plus content de son résultat.
Dans le baquet de droite, il y a donc Ingrassia, qui dispose d'un préparateur physique à l'année, pour "se maintenir en forme" et "gainer ses abdominaux". Car pour lire les notes à 180 km/h entre deux sauts, il faut "se maintenir le plus droit possible dans la voiture, pour ne pas se faire casser les reins et redresser la tête".
Le rôle du copilote est ingrat mais Ingrassia, accueilli à bras ouverts par Elena quand le duo provençal a débuté chez Citroën, défend sa profession : "Etre copilote, c'est aussi s'imprégner de la règlementation, permettre au pilote d'être 'dans sa bulle' et de se concentrer sur le pilotage".
"Julien, c'est un bosseur", résume Ogier. "Il est très sérieux, rigoureux, mais après la course, il se lâche". Après ce 3e titre mondial, le duo n'a pas pu se lâcher, car un jet privé l'attendait et il devait rentrer en Europe de toute urgence pour une journée de promotion au Salon de l'Auto de Francfort. C'est dur, la vie d'artistes.
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