Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

"Latvala meilleur qu'Hirvo

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/09/2011 à 22:03 GMT+2

Christian Loriaux, directeur technique de Ford WRT, n'attendait pas son pilote Mikko Hirvonen à 15 points de Sébastien Loeb (Citroën) après dix rallyes. Néanmoins, Jari-Matti Latvala reste selon lui le plus rapide de l'équipe.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Christian Loriaux est comme on dit un "bon client". Esprit libre, volubile, le Belge n'hésite jamais à aller aux frontières du politiquement correcte pour livrer sa pensée. Ainsi, il se demande comment Mikko Hirvonen peut encore être dans la course au titre cette année, à la tête de 181 points, coincé entre les duettistes de Citroën WRT, le n°1 mondial Sébastien Loeb (196) et le n°3 mondial Sébastien Ogier (167). Pour lui, il s'agit d'une situation flatteuse et il est urgent de ne pas s'emballer. "Je ne dis pas qu'on fait une croix sur le championnat. Si Seb [Loeb] abandonne sur l'un des trois derniers rallyes et que Mikko le gagne, Mikko se retrouvera en tête. Mais bon, à la régulière, avec deux rallyes sur asphalte, Seb sera champion...", tranche le directeur technique de Ford WRT.
Concrètement, comment en est-on arrivé là ? "C'est simple, Mikko se retrouve à 15 points de Loeb car Citroën n'a pas nommé de pilote n°1. Ogier a donc pris des points à Loeb ", explique-t-il. Depuis le Rallye d'Allemagne, c'est réglé. Ou presque, car une crevaison a finalement rangé Loeb derrière Ogier. Mais en Australie, ce dernier a bien fait allégeance; s'inclinant pour offrir la 10e place et le point qui va avec. Sait-on jamais, il aura peut-être son importance à l'heure des comptes.
"Des pilotes impossibles à calmer comme Latvala et Ogier"
"Il faut annoncer une stratégie claire avec des positions hiérarchiques 1 et 2, et c'est ce qu'ils font", reprend Christian Loriaux. "La preuve, nous avons gagné le championnat Constructeurs en 2006 (Citroën non engagé officiellement) et en 2007 car Mikko a laissé Marcus [Grönholm] tranquille. Il a levé le pied quand il fallait car il savait que c'était sa mission. En 2008 et 2009, c'est sûr qu'on aurait été champions en gardant Marcus et Mikko. En 2008, Mikko nous a surpris en prenant la suite de Marcus, sauf que Jari-Matti avait aligné une liste de boulettes longue comme le bras. Il s'était jeté dans un ravin au Portugal, avait explosé des ballots en Allemagne, tapé dans la super spéciale en Pologne. On avait une et deux minutes d'avance sur le 3e, et il nous avait annoncé vouloir absolument taper Mikko dans la dernière ! Jari-Matti avait abandonné et donné des points à Loeb, qui avait gagné le titre pour un point. Même notre cuisto, en marche arrière dans la super spéciale, aurait ramené le titre cette année-là !"
picture

2011 Rallye de France Ford Hirvonen

Crédit: Ford WRT

Victorieux à la régulière en Suède, héritier de la malchance des Français sur un sol australien très piégeur, Hirvonen compte donc deux succès contre quatre chacun à l'Alsacien et au Gapençais. A-t-il fait des prouesses ? Loin de là, aux dires du technicien à l'Ovale bleu : "Mikko n'a pas eu tellement de malchance cette saison, au contraire de Jari-Matti, qui pour moi a été plus rapide, quasiment partout si vous regardez bien. C'est vrai, il a aussi fait des erreurs. C'est comme ça : il y a des pilotes impossibles à calmer comme Jari-Matti, Sébastien [Ogier] et probablement Tanak. Mais vous savez, Marcus était un mec absolument fantastique au volant, très charmant dans la vie, qui mettait le casque et parfois disjonctait. Comme en Irlande, en 2007 (il est en tête et tape alors que Loeb roule avec un amortisseur cassé). Ce sont des gars hyper compétitifs qui veulent tout gagner..."
Latvala et ses 15 paires de lunettes
Latvala est donc un esprit bouillonnant, qui change moins radicalement son set-up qu'auparavant, pour un oui ou pour un non. Mais il demeure rongé par l'indécision, jusque dans des détails cocasses. "Il y a deux ans, ici, il avait quinze paires de lunettes à verres teintés et se posait la question de savoir lesquelles prendre pour courir. Je lui disais : Oublie, roule !", raconte l'employé de l'équipe de Cumbria.
Pour en revenir à cette fin de Mondial, le meilleur atout d'Hirvonen s'avère être la régularité, comme en 2009, lorsqu'en marquant à tous les rallyes il avait poussé Loeb dans un final hitchcockien au pays de Galles. Mais depuis, le Finlandais ne semble plus exactement le même homme. La faute à une "niaque" qui le quitte trop souvent, après une saison 2010 complètement ratée. Néanmoins, le garçon continue d'étonner. "Sur des rallyes, on l'appelle encore 'Sunday times', car au plus fort de la bagarre il se met à faire des super chronos. C'est très bizarre", remarque Christian Loriaux.
picture

2011 Rallye de France Ford Latvala

Crédit: Ford WRT

La conclusion de 2011 reste à écrire et le Francophone ne désarme pas. "Ici, on peut faire de bons temps", prévient-il. "La voiture est plus compétitive sur l'asphalte qu'en 2009 et en 2010 (avec la Focus). Mais Loeb est spécialiste de cette surface - il est spécialiste partout en fait - et on va avoir du mal. Nos réglages en Allemagne n'étaient pas bons. Ce qui fait gagner, c'est la régularité : un pilote peut être plus rapide à un endroit et se louper deux virages plus loin. A la régulière, celui qui gagne n'est pas celui qui est forcément le plus vite quelque part, mais le deuxième plus vite partout." C'est aussi celui qui sait refreiner ses ardeurs, éviter par exemple de couper les virages. En Allemagne, Latvala avait été l'un des trois pilotes à concentrer près de 60% des crevaisons. A cause de ce travers, mais aussi d'un pneu "plus faible" que l'an passé. Et Loriaux de se demander si le Nordique a bien retenu la leçon : "Les Finlandais roulent de plus en plus propre, comme tout le monde aujourd'hui. Mais sur la longueur du rallye, je crois qu'on prendra plus de crevaisons que les autres."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité