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Hirvonen peut-il le faire

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/11/2011 à 20:02 GMT+1

Régulier et même volontiers attentiste cette saison, Mikko Hirvonen (Ford WRT) a promis de se déchaîner vendredi matin sur la boue galloise. Avec l'intention de pousser Sébastien Loeb (Citroën WRT) à la faute pour le détrôner enfin.

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Crédit: Eurosport

Le jour de la 50e victoire de Sébastien Loeb en Mondial, à l'issue d'un duel "norvégien" phénoménal, en 2009, Mikko Hirvonen avait confié craindre finir sa carrière avec cinquante deuxièmes places. Pour la 11e fois en WRC, il venait de perdre une bagarre pour la victoire ; pour la 6e fois contre l'as français. Il redoutait que la boutade n'en soit pas une. Vérification faite, elle annonçait bien une tendance, lourde... En effet, le ratio s'est depuis considérablement aggravé : le pilote Ford WRT affiche aujourd'hui 19 places de dauphin, dont 13 contre son rival de Citroën WRT... A l'inverse, il n'a obtenu que trois de ses 14 succès contre l'as alsacien.
Pour sa part, l'as d'Haguenau a bien échoué sur la 2e marche du podium à 26 reprises, mais 67 victoires-record l'ont bien aidé à digérer tout ça. Et puis, il a conclu triomphalement toutes ses campagnes mondiales depuis 2004, dont deux comme bourreau de Mikko Hirvonen. Si en 2008 le pilote à l'Ovale bleu n'avait pas franchement existé dans la course au titre, il avait acculé "Seb" en 2009. Il y avait crânement poussé son rival tricolore, tenu de le devancer, à aller au-delà du raisonnable ; à sortir du sacro-saint cadre de ses notes. La joute d'une intensité extraordinaire dans les ultimes kilomètres gallois s'était soldée par un coup de théâtre, lors d'une énième brutale réception sur une bosse. Stoppé une minute pour refixer le capot de sa Focus, battu mais pas abattu, il avait fait preuve d'une certaine fierté selon Christian Loriaux, le directeur technique de Ford, à travers un inutile scratch dans le dernier chrono.
"Prendre des risques"
Aujourd'hui, le beautiful loser nordique de 31 ans, qui a mis six ou sept ans pour apparaître comme un pilote de tout premier plan, se déclare encore prêt à défier Loeb. Avant le départ, il s'est même amusé de l'attitude faussement décontracté du Frenchie. "S'il n'est pas nerveux, il faut qu'il consulte un spécialiste, car ce n'est pas normal", a-t-il rigolé. "Moi, je me sens bien, plutôt décontracté. Je serai peut-être un peu nerveux quand le rallye va commencer, mais surtout parce que la première spéciale est plutôt piégeuse. Je suis très confiant et peut-être que ça ne suffira pas si je remporte le rallye et la power stage, donc on verra bien. Cette power stage (ES23, 36 km), si elle est décisive pour le titre, sera peut-être l'une des spéciales les plus importantes de toute l'histoire du rallye. C'est seulement si quelque chose d'inattendu arrive à Loeb que je n'aurai pas besoin de gagner. En attendant, la seule chose que je peux faire, c'est rouler à fond. C'est maintenant, je n'ai plus le choix". L'allusion aux reproches venus de son camp est à peine voilée : c'est vrai qu'il n'a pris aucun risque en cette fin de championnat, jusqu'à rouler franchement en épicier. En assurant en Australie (victoire) après les fracas des deux Français, en roulant "au milieu de la route" en France (3e après la disqualification de P. Solberg). Et presque le coude à la portière en Espagne (2e avec le sacrifice de Latvala), dans un seul but : conserver une chance d'être champion en Grande Bretagne, un de ses rallyes fétiches. Le tout avec deux victoires au compteur avant la 13e et dernière levée, contre cinq chacun à Loeb et Ogier...
En son for intérieur, "Hirvo" sait que Loeb a gagné les deux derniers rallyes de la saison ces quatre dernières années. Après avoir traversé jeudi les ES1 et 2 comme un survivant ("Content qu'elles soient derrière moi") et la 3, il va passer vendredi matin en mode "maximum attack" comme aimait le dire Marcus Grönholm, dernier Finlandais champion du monde (2000, 2002). Bref, un nouveau rallye va commencer vendredi. "Quand on va arriver dans la forêt, ce sera tout ou rien", a-t-il prévenu. "Au pays de Galles, tout dépend beaucoup des conditions. Si elles ne sont pas bonnes, il faut faire confiance aux notes et prendre des risques, même quand on ne voit pas très bien devant nous. C'est là qu'on peut vraiment faire la différence, mais parfois c'est vraiment 'ça passe ou ça casse'. Ça ne me dérangerait pas qu'il pleuve, parce que quand les conditions sont mauvaises, il y a plus de chances qu'il se passe des choses inattendues".
Comme l'accident de Sébastien Ogier (Citroën WRT), qui a privé Sébastien Loeb d'un sérieux atout dès l'ES1. Le Gapençais avait carte blanche. En gagnant, il aurait pu empêcher Hirvonen de créer un différentiel de 7 points par rapport Loeb. Sur les 8 séparant les deux hommes avant le départ. Avec l'espoir d'en reprendre deux dans la Power stage pour réaliser son rêve "depuis près de 15 ans". Ogier victorieux, Hirvo ne pouvait prendre plus de trois points à Loeb s'il terminait juste devant lui. Le scenario a tourné court. Hirvonen a tous atouts pour créer la surprise de l'année : se couronner à la régularité (13 rallyes dans le top 4), en ayant profité du seul souci de fiabilité de Loeb de la saison, une casse moteur pour son épreuve à domicile, en Alsace.
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