"Presqu'un suicide"

Mehdi Baala : "Ce n'était pas le Mehdi des grands soirs. Avant la course, j'étais serein. Au réveil, j'avais eu une petite douleur mais rien de sérieux. Pendant la course, je me sens plutôt bien, mais à 300 m de l'arrivée, je sens que je suis à fond alors que la course n'est pas lancée. Se qualifier au temps n'était pas jouable. Même si le niveau était moindre que celui auquel je m'attendais, je joue le podium dans l'absolu. Même en demi-finale, je n'aurais pas été sûr de courir. J'avais le pied gonflé après la course".

M.B. : : "Je me suis préparé 4 ans et je me blesse 9 jours (le 11 août) avant les Jeux. Pendant la course, je n'ai pas senti de douleur mais je n'étais pas prêt physiquement pour cette échéance. Il y a eu le facteur +stress+, des heures d'incertitudes. On a joué au «yoyo» pendant neuf jours. A partir de la blessure, je savais que ce serait tout bon ou tout mauvais. J'ai essayé de ne pas me prendre la tête. Par moment, j'étais déprimé, par moment j'étais bien. D'habitude, je me mets dans la compétition bien avant. Et là, j'ai laissé des plumes, avec les soins et tout. J'étais fatigué, je dormais beaucoup. En fait, c'était presqu'un suicide mais il était important de venir. Ce sera un moteur pour l'avenir".

M.B. : : "Je rentre. Je laisse la place aux autres. Je ne veux pas mettre du négatif dans un cercle positif. Les JO d'Athènes seront une déception toute ma vie. Je ne fais plus rien cette saison. Des vacances. Dans cinq mois, il y a la saison hivernale. Il faut savoir réagir et sortir de la déception. Christine (Arron) est championne d'Europe en 1998, pendant six ans, elle ne fait rien et là elle est en finale du 100 m".