Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Championnats d'Europe - 1500 m : Les Ingebrigtsen, ou le rêve d'un podium en famille

ParAFP

Publié 09/08/2018 à 23:43 GMT+2

BERLIN 2018 - Ce pourrait être la belle histoire de ces championnats d'Europe. En tout cas, ils rêvent de l'écrire. Les trois frères Ingebrigsten sont en quête d'un incroyable triplé lors de la finale du 1500m vendredi soir. Entraîné par leur père, Henrik (27 ans), Filip (25) et le petit prodige Jakob (17) ont tout pour réaliser cet exploit. Qui serait forcément immense.

Jakob, Filip et Henrik Ingebrigtsen vont prendre part à la finale du 1500m des championnats d'Europe de Berlin 2018

Crédit: Getty Images

C'est un rêve un peu fou qui peut se réaliser : la fratrie norvégienne des Ingebrigtsen veut faire un casse historique. Celui d'un triplé aux championnats d'Europe de Berlin, sur 1500m vendredi. Jakob est le petit dernier de la fratrie issu de Stavanger, ville du sud-ouest de la Norvège. Il est à l'évidence le plus doué, multiple champion d'Europe et double médaillé mondial chez les juniors alors qu'il n'a pas encore 18 ans. Surtout, il possède la 2e performance européenne de l'année (3'31''18) derrière ... son grand frère Filip (25 ans), qui n'est autre que champion d'Europe en titre.
Reste Henrik, l'âiné à la belle moustache et au look à part (27 ans). Il n'est pas un manche non plus puisqu'il a décroché l'or européen en 2012. Et en 2016, il avait partagé le podium avec Filip en décrochant le bronze. Avec le renfort de leur frère cadet, ils peuvent pour la première fois rêver de triplé.
picture

Les Norvégiens Filip (1er) et Henrik Ingebrigtsen (3e) étaient montés ensemble sur le podium des championnats d'Europe d'athlétisme d'Amsterdam en 2016. Ils rêvent cette fois d'être accompagnés par leur frère cadet, le jeune prodige Jakob

Crédit: AFP

Ils sont tous entraînés par le père, Gjert, qui a commencé avec Henrik sans être préparé à ses nouvelles fonctions. "C'est beaucoup d'entraînement. Nous travaillons vraiment dur", explique Jakob Ingebrigtsen, dont la courbe de progression est d'un niveau jamais vu jusqu'à présent pour un athlète de cet âge, même en Afrique de l'Est.
Les tests physiologiques qu'il a passés récemment ont stupéfait les médecins. Selon Filip, le patrimoine génétique a été plutôt transmis par la maman, Ingrid. À trois dans la course, une stratégie d'équipe a évidemment été envisagée. "Mais Filip veut faire sa propre course. Aussi, chacun fera la sienne", prévient Jakob. Et les trois frangins remettront le couvert dimanche sur 5000m.

L'exemple des Dibaba et des Borlée

Une saga en chasse d'autres. Les Dibaba régentent le demi-fond depuis dix ans. Avec Tirunesh dans un premier temps, triple championne olympique et quintuple championne du monde (entre 2003 et 2013), qui s'est reconvertie sur le marathon. Et désormais sa soeur cadette Genzebe, championne du monde du 1500m en 2015. Ces deux-là avaient déjà couru sur les traces de Ejegayehu, leur soeur aînée (vice-championne olympique du 10000m en 2004), et de la cousine Derartu Tulu, double championne olympique du 10000 m (1992 et 2000).
L'histoire norvégienne rappelle aussi celle de la famille belge des Borlée, mais version sprint. Les jumeaux trentenaires Kevin et Jonathan Borlée, sur la pente descendante, se contenteraient d'une médaille pour deux en finale du 400 m, vendredi soir aussi. Il aurait même pu y avoir trois Borlée en finale. Mais le frère cadet, Dylan (25 ans), a échoué en demies. Les trois frères pourront néanmoins courir ensemble lors du relais 4x400m, où ils seront favoris pour conserver leur titre, acquis ensemble en 2016 avec Julien Watrin. Ils seront accompagnés cette fois-ci par Jonathan Sacoor, champion du monde du junior... lui aussi entraîné par Jacques Borlée, père de la fratrie !
picture

Accompagné par Julien Watrin (à gauche), les frères Kevin, Jonathan et Dylan Borlée avaient été sacrés champions d'Europe du 4x400m à Amsterdam en 2016

Crédit: AFP

Une histoire de culture et de génétique

Pour Jacques Borlée, dont l'épouse Edith de Martelaere était une spécialiste du 200 m, la culture du sport de haut niveau a nourri l'aventure. "Les gènes, c'est 20 %. Tout le reste c'est de la volonté, du travail et de l'organisation", avait martelé en 2010 le papa, né dans l'ex-Congo belge et de nombreuses fois champion national sur toutes les distances du sprint.
Même sa fille Olivia avait été emportée par cette force de l'athlé au sein du clan, décrochant des médailles mondiale et olympique avec le relais 4x100 m. Les statistiques l'attestent : le sport devient de plus en plus une affaire de famille, en particulier l'athlétisme. Une histoire de culture et de génétique. Avec aussi une raison financière. Il y a huit ans, Jacques Borlée avait en effet averti: "en Belgique, les athlètes sont souvent des enfants d'anciens sportifs et du système."
C'est sur cette pente que le sport s'est engagé et pas seulement en Belgique. Au point que certains imaginent, dans un avenir proche, des écuries familiales. Sur le modèle des chevaux de course, dont la sélection est le premier critère.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité