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Dopage et corruption : le procès Diack renvoyé pour des problèmes de procédure

ParAFP

Mis à jour 13/01/2020 à 15:25 GMT+1

Le procès de Lamine Diack, ancien patron de l'athlétisme mondial, a été renvoyé lundi au moins jusqu'au mois de juin par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris en raison de problèmes de procédure, a annoncé la présidente Rose-Marie Hunault peu de temps après son ouverture.

Lamine Diack en 2015

Crédit: AFP

Le procès Lamine Diack devait démarrer ce lundi. Mais il a finalement été reporté au mois de juin par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris en raison de problèmes de procédure. Le procès, qui porte sur un système de corruption voué à protéger des athlètes russes dopés, est renvoyé notamment parce que le Sénégal a fait parvenir "très récemment" des actes d'enquête qui avaient été demandés par les juges d'instruction en 2016 et auxquels Dakar n'avait jusque-là jamais répondu, a-t-il été précisé.
Parmi ces éléments, une audition du fils de Lamine Diack, l'ancien puissant conseiller marketing de l'IAAF Papa Massata Diack, réfugié à Dakar depuis le début des investigations, et qui n'a jamais répondu à la justice française. "PMD" est un acteur clé de l'affaire et il devait être jugé en son absence à partir de lundi. "Ces pièces, nous les avons reçues physiquement ce matin (...) n'avons pas pu les étudier", ni les communiquer aux autres parties, a constaté l'un des procureurs financiers, Arnaud de Laguiche, en montrant aux juges une lourde pile de dossiers.
"Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n'existaient pas
"Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n'existaient pas", a-t-il ajouté. L'autre procureur financier présent à l'audience, Eric Russo, a soulevé un second problème procédural dans le mandat d'arrêt international qui avait été décerné par la justice française contre Papa Massata Diack. A 86 ans, le Sénégalais Lamine Diack, qui a régné de 1999 à 2015 sur l'IAAF, devait répondre des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Il risque jusqu'à dix ans de prison et une lourde amende.
Arrivé au bras d'un proche lundi en milieu de journée, Lamine Diack, n'a pas fait de déclaration aux journalistes en rentrant dans la salle d'audience. La présidente de la 32e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris a émis l'hypothèse que le procès se déroule désormais du 3 au 22 juin prochain. A 86 ans, le Sénégalais, qui a régné de 1999 à 2015 sur l'IAAF, doit répondre, devant les juges de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Il risque jusqu'à dix ans de prison et une lourde amende.

Papa Massata Diack absent

Depuis son arrestation à Paris en novembre 2015, les scandales se sont multipliés : la Russie a été accusée de dopage institutionnel et Lamine Diack est aussi mis en examen pour corruption, soupçonné d'avoir monnayé son influence dans les processus d'attribution des Jeux olympiques de Rio-2016 et Tokyo-2020 et des Mondiaux d'athlétisme 2015 à Pékin, ainsi que pour Doha, qui a obtenu les Mondiaux-2019 après un échec pour 2017. Des soupçons qu'il réfute.
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Lamine Diack

Crédit: Getty Images

L'ancien patron de la fédération russe d'athlétisme, Valentin Balakhnitchev, manquait à l'appel. Tout comme l'ancien entraîneur national des courses de fond, Alexeï Melnikov, soupçonnés d'avoir soutiré des sommes à sept athlètes en échange de leur protection contre des sanctions, pour un total évalué à 3,45 millions d'euros.

Passeport biologique

Début des années 2010 : l'arrivée du passeport biologique, qui permet de déceler des variations sanguines anormales, met la pression sur la Russie. En novembre 2011, l'IAAF dispose de 23 noms d'athlètes suspects.
Mais Lamine Diack, Habib Cissé et Papa Massata Diack multiplient les voyages à Moscou et les dossiers disciplinaires traînent en longueur, permettant à plusieurs athlètes de participer aux JO de Londres-2012, et pour certains d'être médaillés, comme les marcheurs Sergey Kirdyapkin et Olga Kaniskina ou Yuliya Zaripova (3.000 m steeple). Leurs titres seront retirés pour dopage.
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Echantillons sanguins pendant un contrôle anti-dopage

Crédit: AFP

Durant l'enquête, Lamine Diack a reconnu que les sanctions ont été échelonnées pour ne pas plomber l'image de la Russie, sur fond de négociations sur les droits télé et le sponsoring de la banque d'Etat VTB pour les Mondiaux de Moscou de 2013. "Il fallait différer la suspension des athlètes russes pour obtenir le contrat VTB", a-t-il convenu devant les enquêteurs.

Politique

L'ancien maire de Dakar a aussi concédé qu'il avait obtenu 1,5 million d'euros de la Russie pour faire campagne en 2012 à la présidentielle sénégalaise contre le sortant Abdoulaye Wade. Mais pour ses avocats, les athlètes russes ont bien été sanctionnés (la plupart en 2014) et Lamine Diack cherchait avant tout à sauver l'IAAF de la faillite. Ils réfutent tout lien entre le jeu diplomatique de Moscou et les dossiers sportifs.
"Concomitance ne veut pas dire contrepartie", assurent à l'AFP William Bourdon et Simon Ndiaye. L'enquête a permis de retrouver la trace d'un virement de 300.000 euros, provenant d'un compte singapourien associé à Papa Massata Diack, en faveur de la marathonienne Liliya Shobukhova, en guise de "remboursement" après sa suspension en 2014.
Lamine Diack est aussi jugé pour avoir permis à son fils de s'approprier d'importantes sommes dans les négociations avec les sponsors, en imposant ses sociétés comme intermédiaires, ou via des commissions "exorbitantes". L'IAAF, rebaptisée World Athletics et présidée par Sebastian Coe, réclame 24,6 millions d'euros sur ce volet, sur un préjudice estimé à 41 millions.
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