Semenya gardera son titre

La Sud-Africaine Caster Semenya, championne du monde du 800 m, conservera son titre et sa médaille quel que soit le résultat des tests sur son genre sexuel, qui seront maintenus secrets en accord avec l'IAAF, a affirmé jeudi le ministère sud-africain des Sports. "Nous sommes heureux d'annoncer que le gouvernement (sud-africain) et les avocats de Caster sont parvenus à un accord total avec la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) sur les points suivants", a indiqué le ministère dans un communiqué.

"Parce que Caster est innocente de tout délit, elle conservera sa médaille d'or, son titre de championne du monde du 800 m (et) son prix", a-t-il précisé. "Nous sommes également convenus avec l'IAAF que tout examen scientifique mené légalement dans le cadre des régulations de l'IAAF serait traité comme un sujet confidentiel entre patient et médecin", a ajouté le ministère. "Il n'y aura donc aucune annonce publique sur ce qu'aura trouvé le groupe de scientifiques", a-t-il conclu. "Nous exhortons tous les Sud-Africains et les autres peuples à respecter cette façon éthique et morale de traiter ce sujet." L'IAAF avait annoncé le 19 août, le jour même de la finale du 800 m dames des Mondiaux-2009 à Berlin, dominée par Semenya, qu'elle avait nommé un groupe d'experts pour enquêter sur le genre de l'athlète prodige. La décision avait scandalisé l'Afrique du Sud qui avait exigé des excuses de la Fédération internationale.

L'IAAF a répondu ainsi, selon le ministère sud-africain: "Il est extrêmement regrettable que des informations confidentielles aient pu être mises sur la place publique. L'IAAF maintient ne pas en avoir été à l'origine." La Fédération internationale avait indiqué mercredi dans un communiqué avoir "engagé des discussions" avec "le Ministère sud-africain des Sports et des loisirs ainsi que les représentants de Caster Semenya (...) en vue de trouver une solution concernant la participation de Caster Semenya aux compétitions d’athlétisme".

"L'IAAF ne fera aucun commentaire portant sur les questions médicales liées au cas Semenya. Les examens médicaux de l'athlète doivent être complétés", avait indiqué la Fédération internationale. "Nous devons maintenant clore ce chapitre", a affirmé le ministère, estimant qu'il revenait à chacune des instances impliquées d'examiner le sujet dans le cadre de ses propres régulations. En Afrique du Sud, la Fédération nationale d'athlétisme (ASA) et son président, Leonard Chuene, avaient été suspendus pour avoir fait pratiquer en secret des tests de féminité sur Semenya quelques jours avant son départ pour les Championnats du monde, puis avoir menti sur ce point. "La prochaine étape, continue le communiqué du ministère, sera que des scientifiques du monde, y compris d'Afrique du Sud, se penchent sur le sujet afin, nous l'espérons, d'aider les instances sportives à établir des règles sur le genre et l'égalité dans leurs compétitions."