Mondiaux Pékin - Chances de médailles françaises : La France a plus que jamais besoin de Lavillenie

Discipline : Saut à la perche
Age : 28 ans
Les Mondiaux et lui : 3 médailles (2 bronze, 1 argent)
Sa saison : N.1 mondial (6,05m)

Renaud Lavillenie est LA superstar de l'athlé français. Le seul à occuper le rang de N.1 mondial incontesté dans sa discipline. Compte tenu des absences de Mekhissi, Tamgho ou Diniz, l'équipe de France a plus que jamais besoin d'un Lavillenie au top. Champion olympique et d'Europe en titre, recordman du monde, il ne peut envisager rien d'autre qu'une médaille d'or à Pékin. Tout autre résultat constituerait pour lui un échec. Son coup  de moins bien au début de l'été est à double tranchant. Il peut avoir ouvert une brèche ou servi d'avertissement salutaire. Mais à son meilleur niveau, personne ne viendra le chercher.

Discipline : 110m haies
Age : 23 ans
Les Mondiaux et lui : -
Sa saison : N.4 mondial (13"06)

Il fut la grande déception des Championnats d'Europe 2014. Passé à côté de sa finale, Pascal Martinot-Lagarde est donc en appel cette année à Pékin, dans un contexte nettement plus relevé. Ses 13"06 à Eugene fin mai font de lui un candidat au podium. S'il sort LA course le Jour J, tout peut se passer. Mais il a aussi manqué de régularité dans la performance. Son deuxième meilleur chrono 2015 est à 13"18 quand un David Oliver a couru 8 fois à 13"17 ou moins. Reste que sur le potentiel pur, il est sans doute la meilleure chance de médaille française derrière Lavillenie.

Discipline : Lancer du disque
Age : 36 ans
Les Mondiaux et elle : 1 médaille (1 argent)
Sa saison : N.8 mondiale (65,04m)

Il y a deux ans, à Moscou, Melina Robert-Michon avait connu la consécration en décrochant à 34 ans la médaille d'argent aux Mondiaux. Elle a confirmé avec une nouvelle deuxième place en 2014 à l'Euro zurichois. Elle se connait et ne nourrit plus de complexe. Si son meilleur jet 2015 (65,04m à Montreuil début juin) ne suffira sans doute pas à lui procurer un troisième podium international de rang, son expérience joue pour elle. Elle est capable de sortir une perf' autour de 66-67m en finale, là où se jouera la boite.

Discipline : Lancer du marteau
Age : 21 ans
Les Mondiaux et elle : -
Sa saison : N.4 mondiale (74,05m)

Voilà un des nouveaux visages et un des nouveaux noms de l'athlétisme tricolore. 6e des Championnats d'Europe 2014 en Suisse, la Haut-Savoyarde a franchi un sacré cap cette saison sous la houlette de son entraineur à l'Insep Walter Ciofani, en battant le record de France de Manuela Montebrun et en s'adjugeant la 4e meilleure perf' 2015. Si la Polonaise Anita Wlodarczyk parait intouchable, la course au podium reste ouverte. Un joli joker pour l'équipe de France.

Discipline : 100m
Age : 23 ans
Les Mondiaux et lui : 0 médaille
Sa saison : N.4 mondial (9"86)

Un Français sur le podium de l'épreuve-reine de l'athlétisme ? Ce serait une révolution. Jamais, aux Jeux Olympiques ou aux Championnats du monde, un sprinter tricolore n'a réussi à se hisser sur le podium du 100m. Les 9"86 de Jimmy Vicaut au Stade de France le 4 juillet ont apporté un fol espoir. Nouveau co-recordman d'Europe, le Francilien arrive à Pékin avec le 4e temps 2015, juste devant Usain Bolt (9"87). Mais prudence. Le contexte ultra-concurrentiel du 100m et la forte densité de sprinters sous les 10 secondes font peur. Face aux armadas U.S. et jamaïcaines, il faudra déjà rentrer en finale...

Les grands championnats sont un merveilleux théâtre pour de grandes révélations. Qui aurait imaginé par exemple que Mahiedine Mekhissi décrocherait l'argent à Pékin sur 3000m steeple ? Les médailles viennent parfois de là où on ne les attend pas, ou pas trop. Derrière Pascal Martino-Lagarde, le 110m haies peut ainsi également compter sur Dimitri Bascou et Garfield Darien.

Trop attendu l'an dernier à Zürich, Pierre-Ambroise Bosse arrive tranquille cette année sur 800m. Peut-être cela peut-il lui faire du bien. Certains héros des Championnats d'Europe 2014, à la peine cette saison, peuvent toujours ressusciter,  à l'image de Benjamin Compaoré au triple saut ou Yohan Kowal sur 3000m steeple.

Kafétien Gomis, avec ses 8,26m, figure dans le Top 10 mondial en 2015. La médaille sera très compliquée à aller chercher, mais pas impossible. Enfin, il y a les relais, par tradition un atout de l'athlétisme tricolore. Si Vicaut et Lemaitre tiennent physiquement, le 4x100 masculin aura son mot à dire pour le bronze. Le 4x400m dames, éblouissant à Zürich en 2014, nourrit également des ambitions.

Combien de médailles ?

Le scénario rêvé : 7-8 médailles. Lavillenie tient son rang et décroche l'or, Martinot-Lagarde, Métivier, Robert-Michon et Vicaut accrochent un podium et les relais se fraient un chemin sur la boite eux aussi. En gros, la France fait carton plein sur pratiquement toutes ses chances de médailles, plus ou moins grandes. Hautement improbable.

Le scénario raisonnable: 3-4 médailles. Un titre pour Lavillenie. Une médaille en relais, et une ou deux autres en individuel (Martinot-Lagarde ? Robert-Michon?)

Le scénario catastrophe : Moins de 3 médailles et pas de titre. Renaud Lavillenie monte sur le podium mais toujours pas sur la première marche. Des médailles en chocolat à la pelle et une spirale négative infernale. Un peu noir, on vous l'accorde, mais compte tenu de la cascade de blessures qui a frappé l'équipe de France, ce n'est malheureusement pas à exclure.