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Kevin Mayer, la consécration tant attendue du déca français

Julien Chesnais

Mis à jour 13/08/2017 à 11:05 GMT+2

MONDIAUX 2017 - Une médaille d'or historique. À plusieurs titres. Sacré champion du monde le soir même de la sortie ratée d'Usain Bolt, Kevin Mayer a décroché la première médaille mondiale française sur décathlon. Une anomalie réparée.

Kevin Mayer avec sa médaille d'or à Londres.

Crédit: Getty Images

Il était un peu plus de 23h et le Stade Olympique de Londres était ce condensé de vie cruel, où des émotions contraires se côtoient, s'entrecroisent sans pour autant s'adoucir. L'athlé est sous le choc de la sortie ratée de la plus grande star de son siècle, victime d'un claquage dans la dernière ligne droite de sa carrière. Usain Bolt s'est retrouvé à terre, évacué en chaise roulante et ses supporters le pleurent encore. Kevin Mayer pleure aussi. Il connaît lui un bonheur absolu.
La Marseillaise retentit et le Français laisse couler des larmes de joie sur la plus haute marche du podium du décathlon. Champion du monde, il peut savourer sa consécration. Après un titre de vice-champion olympique à Rio, le voilà sur le toit du monde, à 25 ans. Ce sont aussi des larmes de libération. Si la conquête de son premier titre planétaire a été savoureuse, elle ne s'est pas faite sans une tension extrême. Comme prévu. Comme redouté. "J'ai l'impression que ses deux jours ont été à la fois le paradis et l'enfer, commentait-il à la sortie du 1500m, la dernière des dix épreuves du décathlon. Toute la pression accumulée dans sa préparation, et tirée de son statut d'ultra favori, pouvait enfin se libérer. "Ça fait deux mois que je suis super stressé. J'avais envie d'en finir. J'étais tellement relou avec ma famille et mes proches. Il fallait que ça se termine !"

Premiers Mondiaux à deux titres individuels pour la France

Présents dans le stade ou devant la télé, les anciens noms du déca français ont sans doute mouillé quelques mouchoirs eux aussi. Christian Plaziat (4e en 1987), Sébastien Levicq (4e en 1999), Alain Blondel (5e en 1993), Laurent Hernu (5e en 2003), sans oublier Romain Barras (7e en 2005)… tous avaient échoués d'un rien dans la quête d'un podium en Mondiaux. Mayer l'a fait. Quelque part, son titre est aussi le leur. Premier champion du monde français de décathlon, il est donc aussi le premier médaillé. Une anomalie que Mayer n'était d'ailleurs pas loin de réparer dès 2013 à Moscou. Quatrième, il lui avait manqué 66 points pour arracher le bronze à Damian Warner. En revanche, ce n'est pas une première dans les épreuves combinées. À l'heptathlon, Eunice Barber avait été sacrée en 1999 à Séville avant de décrocher l'argent en 2003 et 2005.
Pour l'athlé français, cette médaille d'or constitue évidemment un évènement majeur. Mayer n'est que le 7e champion du tricolore sur une épreuve individuelle après Marie-Josée Pérec (400m en 1991 et 1995), Stéphane Diagana (400m haies en 1997), Eunice Barber (heptathlon en 1999, longueur en 2003), Ladji Doucouré (110m haies en 2005), Teddy Tamgho (triple saut en 2013) et Pierre-Ambroise Bosse (800m, mardi dernier). Son titre est d'autant plus historique qu'il est le deuxième pour la délégation tricolore à Londres. Jamais la France n'avait remporté deux couronnes mondiales en individuelle sur de mêmes championnats du monde. Elle pourra peut-être en ajouter un troisième avec Mélina Robert-Michon ou Yohann Diniz ce dimanche. Deux belles chances de faire couler à nouveau de chaudes larmes.
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