6,16m à Stockholm : et dire qu'Armand Duplantis peut mieux faire : "J'ai encore de la marge"

C’est un showman. Armand Duplantis est une star de l’athlétisme, par ses performances. Ne cherchez pas plus loin. Mais il l’est aussi par sa façon de se nourrir d’une atmosphère, du soutien d’un public, et de savoir le lui rendre avec tant de brio. Jeudi, à Stockholm, il a ainsi signé la meilleure performance de l’histoire du saut à la perche en plein air, "chez lui".

"Quelle sensation délicieuse. C'est extra de sauter sur la piste où je m'entraîne, je vis à 10 minutes de là", s’est-il enthousiasmé après sa victoire en Ligue de Diamant, fort d’une barre effacée à 6,16 mètres, soit un centimètre de mieux que son saut de référence, effectué en 2020. Deuxième du concours, Christopher Nilsen l’a regardé de bien bas, avec un saut à 5,93 mètres (ce qui est pourtant remarquable). Quand il est dans cet état d’esprit, il y a un monde entre "Mondo" et le reste de la planète.

"Je voulais en quelque sorte défendre mon territoire. Le public suédois m'a donné une motivation supplémentaire", a-t-il poursuivi, en zone mixte, comme rapporté par l’AFP. Champion olympique l’an passé à Tokyo, détenteur du record du monde (la distinction entre indoor et outdoor n’est plus opérée depuis 1998), ave 6,20 mètres, Duplantis est un objet volant parfaitement identifié mais dont les limites ne le sont pas.

"Je sentais que j'avais la forme pour faire une telle performance. Pas forcément la forme de ma vie parce que je sens que je peux encore m'améliorer. Je n'ai pas été parfait. J'ai encore de la marge", souffle-t-il en guise d’avertissement. Que ce soit en extérieur ou en intérieur, on ne sait pas si cet homme à un "plafond". La concurrence est prévenue. Mais était-ce encore nécessaire ?

Le temps fort de l’été de Duplantis n’est plus qu’à quelques encablures : les Mondiaux d’athlétisme se tiendront du 15 au 24 juillet. Titré à l’échelle planétaire, en salle, en mars dernier (record du monde amélioré à cette occasion), le perchiste suédois de 22 ans n’a encore jamais connu cet honneur en plein air (2e à Doha en 2019). Il pourrait y remédier à Eugene… aux Etats-Unis, pays dans lequel il est né, puis a grandi. S’il considère qu’il a "un territoire à défendre", cela promet.