Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tokyo 2020 - Jeux Olympiques - Le 400m, ultime chance du sprint US masculin de sauver les meubles

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/08/2021 à 11:49 GMT+2

TOKYO 2020 - Sans titre sur 100m ni 200m chez les hommes à Tokyo, une disette qui dure depuis 2004, les Etats-Unis n'ont plus que le 400m, jeudi (14h00), pour redorer un peu le blason de son sprint qui a perdu sa tradition d'excellence. Après sept titres olympiques de suite de 1984 à 2008 sur le tour de piste, Team USA s'était cassé les dents sur Kirani James en 2012 et Wayde van Niekerk en 2016.

Michael Norman lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 le 1er août 2021

Crédit: Getty Images

Usain Bolt n'est plus là mais les Etats-Unis ont du mal à se remettre des coups de foudre à répétition. "Lightning Bolt" a déserté le tartan mais le sprint US masculin en est encore à se demander s'il va profiter de ces Jeux Olympiques de Tokyo 2020 pour retrouver sa fulgurance, restaurer un peu de sa suprématie d'antan.
A Athènes, en 2004, les flèches du Nouveau monde avaient trusté les médailles d'or sur les trois distances du sprint, le 100m, le 200m, et le 400m. Une véritable razzia, même si le titre du 4x100m leur avait échappé. Quatre ans plus tard, à Pékin, le roi Usain avait débuté son règne sur la ligne droite et le demi-tour de piste. Avec pour dégâts collatéraux la seule présence de Walter Dix sur la troisième marche du podium du 100, et celles de Shawn Crawford et Walter Dix aux côtés du Jamaïcain sur celui du 200.
Le 400m était quand même resté la chasse gardée des hommes à la Bannière étoilée, fort d'un triplé signé LaShawn Merritt, Jeremy Wariner et David Neuville. A la parade comme Shawn Crawford, Bernard Williams et Justin Gatlin devant l'Olympe grecque sur 200m quatre ans plus tôt.
picture

19"62, De Grasse sacré sur un 200m explosif : sa course en vidéo

Jacobs et De Grasse ont pris le pouvoir

Et puis, un sentiment de déclassement plus manifeste s'était fait ressentir à partir des Jeux de Londres, en 2012, où le bronze de Justin Gatlin n'avait pas suffi à cacher des déceptions en série. L'accident n'en était pas un : à Rio en 2016, le sprint US avait pris l'eau de tous les côtés, réduit à l'orgueil de ce même Gatlin, deuxième du 100m, et Merritt, troisième sur le tour complet. Des accessits qui n'ont jamais été que des lots de consolation dans les standards américains. Sans compter qu'il n'était déjà plus question depuis longtemps - Sydney 2000 -, d'or en relais. Ni même de médailles, depuis quatre éditions à présent, puisque Trayvon Bromell, Fred Kerley, Ronnie Baker et Cravon Gillespie ont tristement quitté la scène dès les séries, ce jeudi.
Dimanche, à Tokyo, l'histoire aurait pu refermer ce pénible chapitre. "The Star-Spangled Banner" aurait pu retentir pour Fred Kerley. Mais voilà, le sensationnel italien Marcell Jacobs est sorti de sa boîte, de nulle part en fait, pour anéantir les certitudes américaines quant à l'imminence de ce retour dans la caste des tout-puissants. Et mercredi, ce fut une nouvelle occasion manquée. Kenneth Bednarek a vu Andre de Grasse lui filer sous le nez sur le 200m, et un Noah Lyles un peu suffisant n'a pas justifié son statut de champion du monde en titre.
Bref, l'athlétisme US a une fois de plus différé son retour en grâce. A jeudi, donc. Et sans énorme star masculine dans ses rangs, il se tient même loin de ses standards, avec "seulement" trois médailles d'or glanées par les dames (Athing Mu au 800m, Valarie Allman au lancer du disque, Sydney McLaughlin au 400m haies).

Merritt cherche son successeur

Vu les aspirations profondes des Américains aux Jeux, cela ne saurait évidemment suffire. Surtout à l'heure d'un sprint féminin toujours secoué par la tornade jamaïcaine nommée Elaine Thompson-Herah.
Voilà, donc. Tout repose sur ce fameux 400m dont personne dans le Team USA n'est plus sûr de rien, vu les forces affichées sur le papier et la tournure des 100 et 200m sur le tartan. La tâche ne s'annonce donc pas simple, si tenté de dire qu'elle pouvait l'être. Car le 400m a lui aussi fini d'être une citadelle olympique imprenable pour les Etats-Unis depuis le titre olympique de LaShawn Merritt en 2008, au bout d'une invincibilité de sept olympiades, lancée par Alonzo Babers en 1984. Et une suprématie planétaire au placard depuis l'ultime consécration de ce même Merritt aux Mondiaux de Moscou, en 2013.
A l'image de ses rois de la vitesse devenus des princes au fil du temps, les spécialistes étasuniens du tour de piste ont vu le Grenadien Kirani James débouler à Londres en 2012 et le Sud-Africain Wayde van Niekerk littéralement voler sur l'enrobé de Rio en 2016. Au prix d'un record du monde qui a fait basculer la discipline dans une autre dimension, et a appelé les autres concurrents à refaire leurs gammes.
picture

Après le 100m, le 200m : le sacre de Thompson-Herah en vidéo

Van Niekerk n'est plus là, Ross non plus

Néanmoins, rien n'est écrit avant ce 400m, tant l'épreuve s'annonce indécise. Car si l'élimination dès les séries de Randolph Ross, auteur à 20 ans de la meilleure performance mondiale 2021 en 43"85 le 11 juin dernier à Eugene, a été un coup dur pour tout Team USA, Wayde van Niekerk a laissé son sceptre vacant suite à son élimination en demi-finale. De quoi ouvrir le champ des possibles à Michael Norman et Michael Cherry, en lice à 21h dans le Stade olympique national (14h heures françaises).
Pour autant, comptent-ils parmi les favoris à la consécration suprême ? C'est toute la question même si cela devrait l'être, vu l'écusson qu'ils arborent. Kirani James, vice-champion olympique à Rio, est prêt à gravir la dernière marche. Le Grenadien a réalisé le meilleur temps des demi-finales en 43"88, soit la deuxième meilleure performance mondiale 2021, alors que le Colombien Anthony Jose Zambrano lui a presque emboîté le pas, avec un chrono à 0"05. A la lumière du bilan des demi-finales, le podium théorique est complété par le Bahaméen Steven Gardner, chronométré en 44"14, là aussi son "season best".
Liemarvin Bonevacia et Michael Norman lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 le 1er août 2021

Norman à bonne école

Crédités des quatrième et cinquième temps en demie, Michael Cherry (44"44) et Michael Norman (44"52) vont donc devoir proposer plus que ce qu'ils ont montré jusqu'à présent pour remettre le drapeau américain en haut du mât olympique. Une finale, ça sert à ça et ils le savent. Cherry en est conscient : il n'a pas fait mieux que 44"35 cette année. Et Norman a saturé à 44"07.
Trop juste pour les JO de Rio il y a cinq ans, Michael Norman, 23 ans, donne sa pleine mesure et semble représenter la meilleure chance du Team USA. Coaché par Quincy Watts, champion olympique du 400m en 1992 (et du 4x400m), il reste le seul athlète avec Wayde Van Niekerk à être descendu sous les 10 secondes sur 100m, les 20 secondes sur 200m et les 44 secondes sur 400m. Un CV qui lui doit d'être considéré par certains observateurs comme celui qui peut battre le record du Sud-Africain. Mais on n'en est pas là, et un titre ferait tout simplement son bonheur. Spécialement à Tokyo, pays natal de sa maman, Nobue Saito, qui au collège a détenu le record du Japon du 100m. De quoi faire de ce 400m un moment unique pour lui et conforter son énorme popularité dans l'archipel nippon.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité