Divins et des Jeux

Les Bleus peuvent exulter et sauter dans les bras de leurs supporters. Pour la première fois depuis Sydney, l'équipe de France de basket défendra ses chances dans une olympiade. La génération Parker, après avoir raté ceux de 2004 et 2008, sera enfin au rendez-vous planétaire qu'elle voulait tant découvrir. Les protégés de Vincent Collet repartiront en plus de Lituanie avec une médaille au tour du cou. Il faudra attendre dimanche et une finale face à l'Espagne pour savoir de quel métal elle sera. Mais pour la première fois dans son histoire, l'équipe de France s'offre une finale d'un championnat d'Europe. La dernière médaille d'argent française dans un Euro remonte à 1949 mais c'était sous la forme d'un championnat. Et dans un autre siècle.

Après deux demi-finales manquées, Tony Parker a enfin une fin d'un tournoi international digne de son talent. Concentrés d'un bout à l'autre de la rencontre, les Français ont livré vendredi soir une belle copie pour se débarrasser des Russes et leur infliger leur premier revers de la compétition (79-71).  Ils ont évacué la pression qui les avait bloqués pendant de longues minutes face aux Grecs. Et ils ont pris le match par le bon bout.  Il était temps dans cet Euro. TP and co ont répondu présent dès les premières minutes. La défense, très haute, a fermé la raquette. Parker, incisif (9 pts de ses 22 pts dans premier 1er quart), a montré le chemin à suivre.  Mais c'est bien collectivement que les Français ont gagné le match.

Neuf scoreurs différents : les neuf qui ont joué

La France termine sa demi-finale avec neuf scoreurs différents. Les neuf qui ont joué. Chaque joueur rentré sur le parquet a apporté sa pierre à l'édifice. En défense où les Français ont étouffé les Russes malgré l'apport d'Andreï Kirilenko (19 pts). Mais aussi en attaque. Malgré de nombreuses pertes de balles (19), les Tricolores, dominateurs sous les panneaux (35 rbds à 21), ont réussi à prendre une première fois le large (39-31, 19e) dans le sillage notamment d'un Nando De Colo qui a encore sorti une performance très propre (7 pts à 3 sur 5), et d'une belle adresse longue distance (7 sur 12 au final) avec Nicolas Batum.  

Malgré un passage à vide au début du troisième quart-temps, les Français ne sont jamais inquiétés.  Comme toujours dans cet Euro.  En toute sérénité, ils ont refait un petit écart grâce à l'apport de leurs pivots, transparents offensivement  en première mi-temps, et si précieux après la pause. Noah, auteur d'un "chantier" aux rebonds, a montré le chemin à suivre avec deux gros rebonds offensifs avant de remonter tout de suite pour marquer. Ali Traoré a suivi avec quatre points clefs pour permettre aux Bleus de s'envoler (57-47, 31e). Comme face à la Grèce, les leaders offensifs ont alors terminé le boulot. Déjà excellents jusque là, TP et Batum ont assumé leurs responsabilités dans le money time et permis à la France de conserver son avance. Les Bleus peuvent chanter. Ils sont en finale.  Ils ont un jour pour digérer cette qualification pour Londres, qui était le vrai moteur de leur aventure. Car, il y une médaille d'or en jeu face à l'Espagne dimanche. Et avec cette équipe, tout est possible.