En route vers les étoiles

Le manque d'expérience du jeu FIBA, l'arbitrage, la méconnaissance de ses adversaires, l'absence de shooteurs... A chaque papier, les mêmes arguments reviennent pour expliquer que les Etats-Unis ne vont pas être champions du monde. Pourtant contre l'Australie, le Team USA a encore démontré l'étendue de sa force de frappe. Surpuissants, les coéquipiers de Lebron James ont offert une véritable démonstration avec quarante points d'écart à l'arrivée. Et aujourd'hui, ils semblent bien partis pour reconquérir le monde.

Avec toutes leurs stars, les Américains sont annoncés comme les grands favoris du tournoi depuis longtemps. Et étant donné la jeunesse de leur effectif, le risque de les voir prendre la grosse tête semblait élevé. Mais les joueurs de Mike Krzyzewski ont retenu la leçon de leurs ainés. Après les fiascos du Mondial-2002 (6e) et des J0-2004 (3e), les All Star américains ont rangé leurs arrogances au placard et prennent tous leurs adversaires au sérieux. La Dream Team n'existe plus et on parle désormais de Team USA. Une formation qui ne voit pas que par le show.

Pour opérer cette métamorphose, coach K a trouvé le guide idéal sur le parquet. Il s'agit de Lebron James. A 21 ans, le messie sportivo-médiatique de la NBA est présenté comme le futur plus grand joueur de tous les temps. Toujours sans titre, il reste pourtant très humble et ne veux pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. "On ne va pas tomber dans un excès de confiance, car nous avons en mémoire ce qui s'est passé à Athènes et on ne veut pas revivre ça. On n'a encore rien fait ici", explique King James.

Avant de devenir roi dans son pays, Lebron James rêve de remporter le titre mondial. Pour cela, il est prêt à réaliser tous les sacrifices. Et alors que Dwayne Wade et Carmelo Anthony sont plus préoccupés par le panier, la star de Cleveland se met au service de son équipe et ne force rien. Avec 5 points (à 2 sur 5) et 4 passes, il s'est contenté de distribuer le jeu contre l'Australie. Grâce à ce comportement, il semble même inspirer tous ses coéquipiers. Ainsi, les Américains ont eu huit joueurs à 8 points et plus, face aux Boomers. Et pour une fois, ils ont l'air d'une vraie équipe, qui a plaisir à jouer ensemble.

Fort de cet état d'esprit, les Etats-Unis risquent d'être intouchables pour la suite de la compétition. Surtout si leur adresse (54%) reste aussi impressionnante. "La différence entre cette équipe et celle d'Athènes c'est que cette année, elle joue avec un esprit beaucoup plus collectif et que chacun y accepte son rôle, analyse Brian Goorjian, le sélectionneur australien. Elle a vraiment une très grande chance de remporter l'or". Avec la maturité de ses jeunes cadres, la sélection US fait donc forte impression. Pourtant, les Américains ont encore beaucoup de choses à prouver face à des équipes mieux structurées. Sans équivalent en attaque, l'équipe aux trois co-capitaines (James, Anthony et Wade) a en effet été bousculée contre l'Italie. La seule vraie nation européenne qu'elle a affrontée jusqu'à présent avec la Slovénie.

En fait, le vrai problème des Etats-Unis reste sa défense (83.5 pts encaissés de moyenne). Depuis le début du tournoi, le manque d'agressivité sur l'homme et les grands trous dans les intervalles lors des changements de défenses sont évidents. Mais l'entraineur de Duke ne cesse de mettre l'accent sur cet aspect et ses protégés font des progrès comme le démontre les six petits points qu'ils ont laissé aux coéquipiers de Bogut, lors du deuxième quart temps dimanche. Les Américains montent donc en puissance. A l'heure des quarts de finale, la machine de guerre est en route...