La France en redemande

Face à l'Allemagne, tout n'a pas été parfait. Mais le mieux était là. Tout du moins en première période. Les Bleus, en l'emportant 75 à 73 dans leur premier match de classement, ont eu le mérite de rebondir après la terrible claque subie la veille face à la Grèce : "On a relevé la tête ce soir, on a fait un bon match et à la fin on gagne, c'est bien. Ça récompense tous les efforts qu'on a fournis depuis Divonne (début de la préparation). Finir derrière le top 4, ce n'est vraiment pas mal", explique Mickaël Pietrus, auteur de son meilleur match (8 points, 3 rebonds) au Japon face à l'Allemagne.

Cette place de 5e, la France la convoite avec gourmandise et ambition. Et en l'absence de Tony Parker, forfait avant l'ouverture du Mondial en raison d'une fracture à un doigt, elle satisferait pleinement l'entraîneur des Bleus, Claude Bergeaud : "Jouer la place 5 et 6, c'est formidable. Si on me l'avait dit il y a deux mois, je n'y aurais pas trop cru. Car en faisant preuve d'objectivité et de non-patriotisme, il faut reconnaître que les quatre devant sont largement plus forts que nous".

La Grèce, l'Argentine, l'Espagne et les Etats-Unis, au vu du basket pratiqué par ces quatre nations, semblent effectivement au-dessus des Bleus. On ne saura jamais si avec la présence du meneur des San Antonio Spurs, l'équipe de France aurait pu viser plus haut. Mais avec des si, on pourrait pratiquement mettre Tokyo en bouteille... Contre l'Allemagne, la France, privée de son meneur intérimaire Aymeric Jeanneau (victime d'une fracture du nez contre la Grèce) a fait preuve, de temps en temps, d'un collectif retrouvé en attaque mais s'est également montrée solidaire en défense.

Pour Frédéric Weis, une nouvelle fois bien dans le rythme, "l'équipe a su réagir, et pour une fois, toute l'équipe. Dans ces matches de classement, tout le monde est un peu déçu d'avoir perdu avant, c'est celui qui a le plus d'orgueil qui arrive au bout". A présent, les Bleus sont à un match de sauver un Mondial qui n'aura pas permis de les faire grimper dans l'élite mondiale. Face à la Turquie, tombeuse de la Lituanie dans une fin de match épique (95-84 a.p), les Bleus espèrent s'offrir cette fameuse cinquième place. "Quand on pense qu'on sera devant une équipe comme la Lituanie, qui en 2003 était encore intouchable, je trouve que c'est magnifique" , conclut Claude Bergeaud.