Les rois de la défense

Claude Bergeaud a le sourire aux lèvres. La France a rempli son contrat. Grâce à leur victoire sur l'Angola, les Bleus ont obtenu leur qualification pour les quarts de finale. Pour la première fois depuis 1963, les Tricolores, vice-champions olympiques en 2000 et troisièmes de l'Euro-2005, atteignent ce stade dans un Championnat du monde. Et pourtant, Tony Parker, la star de l'équipe de France, a déclaré forfait juste avant le début de la compétition. Ils termineront donc dans le Top huit mondial. L'objectif tant annoncé par le sélectionneur tricolore !

Cette qualification en poche, l'équipe de France va pouvoir savourer. En deux jours, les coéquipiers de Boris Diaw vont avoir le temps de réaliser leur performance. Aymeric Jeanneau garde toutefois les pieds sur terre et ne veut pas s'emballer. "Ce n'est pas une consécration, sinon on va prendre 30 points au prochain tour mais c'est tout de même quelque chose de très beau. On est encore là pour une semaine donc autant faire les choses bien", prévient la belle surprise de ce huitième de finale qui termine meilleur marqueur avec 16 points. Mais contre l'Angola, le Vendéen et ses coéquipiers ont rassuré.

Dimanche face aux champions d'Afrique, les Bleus ont réalisé une partie encourageante. Avec une adresse aux tirs retrouvée en première période, les protégés de Claude Bergeaud se sont débarrassés des accrocheurs angolais. Et si tout s'est joué dans les dernières secondes avec des lancer-francs de Jeanneau, ce succès s'est construit dès les premières minutes de la partie grâce à une défense de fer. La grosse satisfaction tricolore depuis le début du Mondial.

En effet, malgré la maladresse chronique de son équipe qui, avec 21,4% de réussite, est la moins efficace du tournoi jusque-là, Claude Bergeaud peut s'appuyer sur une défense imperméable pour faire déjouer ses adversaires. Et c'est tout simplement, la meilleure défense de la première phase (65,8 points encaissés). Pour cela, les médaillés de bronze à l'Euro 2005 ont leur secret : chacun se donne à fond. Ainsi, Mike Pietrus, transparent en attaque, se démène pour gêner les arrières adverses à l'image de sa prestation contre Igor Rakovecic. Son frère, Florent Pietrus, est sur tous les ballons comme Laurent Foirest. Alors que Weis et Petro intimident avec leur taille. Et derrière ses leaders défensifs, tous les joueurs ont leur rôle.

Grâce à cette activité, les Français ont encore baissé leur moyenne contre l'Angola. En fermant le panier, ils ont obligé les Angolais à tenter des tirs difficiles, eux qui avaient été si adroits jusque-là (37% de réussite au final). "On leur a montré d'entrée qu'ils ne pourraient pas faire ce qu'ils ont l'habitude de faire, s'est félicité Claude Bergeaud. Ils n'ont pas pu prendre les mêmes tirs que d'habitude. On a vraiment été à la hauteur de l'événement." Et sans un dernier quart complètement débridé (27 points encaissés), les Tricolores auraient même limité leurs adversaires à un peu plus de la moitié de leur production habituelle (90 points).

Avec cette défense, la France peut espérer aller plus loin. Et créer une petite surprise. Habitués à défendre en individuel, les Bleus peuvent en plus évoluer en zone quand il le souhaite à l'image du match contre les Argentins. "Ça fait du bien mais c'est difficile d'en faire longtemps car c'est un coup de bluff", tempère Bergeaud, qui peut toutefois sortir cet atout de sa manche à tout moment. Les jeunes pousses tricolores rêvent de s'offrir une demi-finale contre les Etats-Unis et feront tout pour y arriver. Mais pour cela, il faudra se débarrasser des Grecs. Des spécialistes de la défense...