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Donovan Mitchell, un rookie déjà chef d'orchestre du Jazz

Antoine Pimmel

Publié 20/04/2018 à 11:23 GMT+2

NBA - Superstar en saison régulière puis patron de son équipe en ce début de playoffs. Donovan Mitchell ne cesse de surprendre. Après avoir battu un record de Michael Jordan, le rookie peut aider Utah à sortir Oklahoma City au premier tour des playoffs.

Donovan Mitchell (Utah Jazz), face à Paul George et Carmelo Anthony (Oklahoma City Thunder)

Crédit: Getty Images

Spécial“. Quand il faut décrire Donovan Mitchell, ses coaches et ses coéquipiers reprennent souvent le même terme. Parce qu’il a cette soif d’apprendre et de devenir meilleur. Parce qu’il a cette ambition de faire gagner son équipe mais tout en respectant les conseils des vétérans. Parce que des rookies comme lui, il y en a un tous les dix ans. Le petit arrière du Jazz est d’ailleurs devenu le premier débutant à boucler une saison à plus de 20 points par match (20,5) depuis Blake Griffin en 2011. Sauf qu’à l’époque, l’intérieur des Los Angeles Clippers avait bénéficié d’une saison blanche pour s’entraîner avec un staff NBA. Comme c’est le cas aujourd’hui de Ben Simmons, concurrent de Mitchell dans la course pour le ROY (Rookie Of The Year). Taquin, le jeune joueur de Salt Lake City insiste sur le fait que l’Australien n’est pas vraiment un rookie. Mais à vrai dire, lui non plus. Du moins, ce n’est pas l’impression qu’il renvoie à chaque fois qu’il met les pieds sur un parquet.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des joueurs aussi inexpérimentés qui portent leur franchise dès leur arrivée dans le championnat le plus relevé du monde ? Depuis Carmelo Anthony en 2004, pas un seul rookie n’avait terminé meilleur marqueur de son équipe tout en la qualifiant en playoffs. Seuls David Robinson, Larry Bird, Kareem Abdul-Jabbar et Wilt Chamberlain – quatre Hall Of Famers – l’ont fait en gagnant 48 matches ou plus, total compilé par le Jazz, cinquième à l’Ouest cette saison. Voilà de quoi classer un bonhomme.

Profil à la Dwyane Wade

Une réussite hâtive difficilement prévisible. Ni pour le joueur, ni pour l’organisation de l’état mormon. Utah encaissait à peine le départ de Gordon Hayward, son seul All-Star, pour Boston quand le treizième choix de la draft 2017 prenait ses quartiers dans sa nouvelle ville. Le coach Quin Snyder se retrouvait alors à la tête d’un groupe trop fort pour viser les profondeurs du classement mais tout de même soudainement privé de ses deux principales options offensives (Hayward et Hill, lui aussi parti l’été). Sans réel scoreur capable de marquer des points. Puis un jeune homme de 21 ans s’est décidé d’assumer ce rôle quasiment jamais réservé aux premières années. Encore moins à un prospect pioché en dehors du top dix.
Mais Donovan Mitchell est… spécial. Comme ils le disent. Il a surfé sur sept premiers matches délicats en sortie de banc avant de placer des pointes fréquentes au-dessus des vingt pions. Puis il a passé la barre des 40 (41 points, le 1er décembre lors d'un succès face aux Pelicans). La machine était lancée. Vainqueur du concours de dunk, patron de son équipe, élément moteur de la fin de la saison fantastique du Jazz. Une star est née. A tel point que le garçon a été comparé à Dwyane Wade. Encore fallait-il assumer toute cette pression en playoffs. Valider les acquis. Frapper encore plus fort. Et il ne s’est pas caché. Là encore, sur une scène pourtant plus grande, avec des regards plus nombreux et des attentes plus élevées, le rookie (paraît-il) a vite fait ses preuves. Très vite. Sa performance lors du Match 2 de la série contre le Thunder en dit long sur son attitude, ses capacités et son potentiel.

Plus solide que le "Big Three" d'OKC dans le money time

Utah se devait de remporter la rencontre pour récupérer l’avantage du terrain et surtout éviter de se retrouver à 0-2. C’est pourtant Oklahoma City qui menait au score à l’entame du quatrième quart temps. Une situation compliquée, encore plus quand Russell Westbrook, Paul George et Carmelo Anthony se partagent la gonfle dans le camp adverse. Trois All-Stars. 221 matches de playoffs en cumulé. Et juste un gamin à peine sorti de la faculté pour leur tenir tête. Il a fait mieux que ça. Il les a dominés. Mitchell a inscrit 13 points dans les douze dernières minutes contre seulement 2 pour le trio du Thunder. Le Jazz l’a emporté sur le fil (102-95) dans son sillage. Un nouvel exploit pour celui qui, à défaut d’être élu rookie de la saison régulière, peut s’affirmer comme le rookie des playoffs. Car rarement un joueur n’avait fait une entrée aussi fracassante à ce stade de la compétition.
Il a donc bouclé le deuxième match avec 28 points – malgré une contusion à l’orteil – juste après en avoir inscrit 27 lors du premier. Soit 55 points compilés. Pour ses deux premières sorties en playoffs en carrière. C’est plus fort que Michael Jordan (53). C’est plus fort que Stephen Curry, Dwyane Wade, Kobe Bryant ou n’importe quel autre meneur ou arrière dans l’Histoire de la NBA. Car il a beau être jeune et inexpérimenté, Mitchell est le facteur clé du succès de son équipe. Même en playoffs. Le parcours de sa franchise découlera d’abord de ses performances. Pas seulement sur cette série, dont le troisième match sera disputé dans la nuit de samedi à dimanche. Pas seulement sur ces playoffs. Mais aussi à l’avenir. Le Jazz ira aussi loin que ce que la superstar en devenir peut le porter. Tant qu’il défendra les couleurs de Salt Lake City (une ville qu’il adore), le futur de l’organisation sera à l’image de son nouveau joyau… spécial.
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Donovan Mitchell (Utah Jazz) et Klay Thompson (Golden State Warriors)

Crédit: AFP

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