L'Est peut trembler : ces Sixers ont une bonne tête d'épouvantail !

Quand Brett Brown, le coach des Sixers, a annoncé en début de saison que son équipe visait les playoffs, ses propres dirigeants se sont mis à le regarder de travers. Ce groupe semblait trop jeune et encore traumatisé par des années de défaites et autres humiliations. C’est vrai. Après tout, Philadelphia restait sur 75 victoires et 253 revers au cours des quatre dernières saisons. Difficile d’imaginer alors un changement de direction aussi brutal. Surtout avec les pépins de santé répétés des deux stars de l’équipe, Joel Embiid et Ben Simmons. Deux patrons très jeunes, qui plus est.

Si le pivot camerounais est effectivement indisponible actuellement (il a tout de même joué 63 matches de saison régulière), son camarade australien a pris le relais. Il s’est affirmé comme le véritable maître à jouer d’une machine qui ne cesse de gagner depuis qu’Embiid a rejoint l’infirmerie. 14 victoires de rang, dont la dernière en date décrochée cette nuit contre les Mavericks (109-97). Simmons a encore été très complet (16 points, 7 rebonds, 9 passes) et il a été épaulé au scoring par les shooteurs JJ Redick (18 points) et Robert Covington (15).

Voilà Philly à 50 succès. 50. Deux ans seulement après avoir hérité du premier choix de la draft qui a permis aux Sixers de piocher le fils spirituel de LeBron James. La dernière fois que les Sixers terminaient une saison avec plus de 50 victoires, c’était en 2001. Menés par Allen Iverson, ils avaient alors disputé les finales NBA. Pronostiquer une pareille issue en juin prochain provoquerait probablement une nouvelle fois les regards suspects. Mais ce groupe a des arguments. Il défend bien, il attaque vite. Il y a des shooteurs, de la taille et un maestro extraordinaire avec Simmons. Le banc a été renforcé par Markelle Fultz, premier choix de la dernière draft, et surtout par les vétérans Ersan Ilyasova et Marco Belinelli (15 points cette nuit). C’est tellement ouvert à l’Est que Philadelphie peut espérer y jouer les trouble-fêtes. Les playoffs seront d’une tout autre intensité, mais cette équipe a prouvé qu’il était risqué de la sous-estimer…

Une équipe qui perd beaucoup, c’est fatigant. Ça use. Les défaites répétées pèsent sur le mental des joueurs. Mais pour les jeunes, c’est aussi l’occasion de s’illustrer en ayant moins de pression sur les épaules. Atlanta ne visait rien d’autres qu’un bon choix de draft cette saison. Elle a donc lancé ses basketteurs les plus prometteurs dans le grand bain en espérant que certains d’entre eux se développent. Taurean Prince en est le parfait exemple. Le sophomore profite du faible niveau de ses coéquipiers pour avoir des responsabilités très tôt dans sa carrière. Et il ne déçoit pas ces dernières semaines.

L’ailier de 24 ans est monté en puissance mois après mois et il termine l’exercice en boulet de canon. La nuit dernière, il a tout simplement battu son record en carrière en postant 33 points à 12/17 aux tirs, 7/8 à trois points, 8 rebonds et 5 passes contre Boston. Les Hawks ont même battu les Celtics sous son impulsion (112-106) ! Prince restait sur deux pointes à plus de 20 unités avant de claquer ce carton. Il affiche désormais 14 points par match, presque 5 rebonds et 38% de réussite à trois points pour sa deuxième année dans la ligue. En voilà un qui a profité de la reconstruction à Atlanta pour se faire une vraie place en NBA.

Mais quelle deuxième partie de saison du Jazz ! Portés par les 28 points, 9 rebonds et 8 passes de Donovan Mitchell, les joueurs de Quinn Snyder ont validé leur ticket pour les playoffs au sein de la terrible Conférence Ouest en battant les Lakers cette nuit (112-97). Ils sont mêmes encore en course pour le top 3 ! Avec 47 victoires, ils ne pointent qu’à un petit succès des Trail Blazers. Une sacrée performance. Car ils partaient de loin.

La franchise mormone a perdu ses deux meilleurs marqueurs (et son seul All-Star, Gordon Hayward) l’été dernier. Promis à une saison délicate, les coéquipiers de Rudy Gobert (4 points, 6 rebonds cette nuit) pointaient à 19 victoires et 28 défaites le 4 janvier dernier. Le pivot français était alors blessé. Le Jazz a tout raflé sur son passage depuis son retour. 28 succès et 5 petits revers pour s’installer à la quatrième place à l’Ouest. Très fort.

C'est officiel : les Suns termineront bons derniers cette saison. Engagés dans une lutte acharnée avec plusieurs équipes pour… la dernière place, ils se sont assurés de finir avec le pire bilan du championnat en s’inclinant contre les Warriors (100-117) cette nuit. La franchise aura donc 25% de chances de récupérer le gros lot à la draft. Vu les principaux prospects (DeAndre Ayton, Luka Doncic), ça pouvait effectivement valoir le coup.

Celtics – Hawks : 106-112
Sixers – Mavericks : 109-97
Hornets – Pacers : 117-123
Grizzlies – Pistons : 130-117
Lakers – Jazz : 97-112
Raptors – Magic : 112-101
Suns – Warriors : 100-117