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Les Celtics ont perdu... mais ils vont dominer pendant dix ans

Antoine Pimmel

Mis à jour 29/05/2018 à 08:18 GMT+2

NBA - Battus sur leur parquet lors de l'ultime match 7 par les Cavaliers, les Celtics doivent garder la tête haute. Parce que Boston a toutes les armes pour se hisser au sommet de la Conférence Est pendant un bon moment.

Terry Rozier, Marcus Smart et Jayson Tatum (Boston Celtics) à la fête lors du match 7 face aux Bucks de Milwaukee

Crédit: Getty Images

Peu sont ceux à avoir imaginé ces Celtics aussi haut, aussi tôt. Par ces Celtics, il faut comprendre cette équipe rafistolée, forte en caractère, combative et certainement plus talentueuse qu’elle ne le laissait penser sur le papier. Ce groupe mené par un rookie, des basketteurs sous-cotés et coaché par le plus fin tacticien NBA. Mais leur beau parcours s’est donc arrêté aux portes des finales avec cette défaite – cruelle au vue de l’évolution de la série – contre les Cavaliers de LeBron James lors de l’ultime rencontre (un match 7 perdu 87-79). Boston a mené 2-0. Puis 3-2 après un Match 5 crucial remporté devant son public. Invaincus au TD Garden en playoffs jusqu’alors, les joueurs de Brad Stevens ont concédé leur premier revers à domicile au pire moment. Ils ont été battus quand il ne fallait absolument pas s’incliner. Ça peut laisser un goût amer. Un sentiment d’inachevé. De la frustration, voire même de la déception.
Mais c’est une réaction trop précipitée. Trop à chaud. Sans recul. Parce qu’il ne faut pas oublier le contexte. Les Celtics ont joué l’intégralité des playoffs sans Kyrie Irving et Gordon Hayward. Soit deux de leurs trois All-Stars. Leurs deux principales acquisitions de la dernière intersaison et leurs deux principaux leaders désignés. Aucune autre équipe n’aurait pu rêver d’un tel parcours après avoir perdu ses deux meilleurs joueurs. Peut-être pas même Golden State, qui compte pourtant quatre têtes d’affiche dans ses rangs. Ils ont fait mieux que l’an dernier en poussant le King dans ses derniers retranchements malgré la jeunesse, et donc l’inexpérience, d’un effectif remanié en profondeur pendant l’été.

Jayson Tatum, la carrure d’un futur grand

Cette élimination n’est donc que le début d’une nouvelle ère. Car la franchise du Massachusetts dispose de nombreux ingrédients pour dominer sa moitié de pays à l’avenir. Et le futur, il s’articule d’abord autour de Jayson Tatum. Quelle révélation ! Quel joueur ! Le jeune homme de 20 ans a éclaboussé les playoffs de sa classe et de son talent. Le troisième choix de la draft 2017 réclamait plus de responsabilités. Sans faire de vague, il écoutait avec forcément un brin de jalousie les nombreux commentaires élogieux envers son camarade de promotion Donovan Mitchell, vite starifié, ou encore le rookie Ben Simmons (drafté en 2016) déjà présenté comme l’un des meilleurs joueurs NBA à son poste. Son coéquipier Shane Larkin avouait même que Tatum n’attendait que ça : pouvoir prouver que lui aussi a les épaules pour porter son équipe.
Il a eu l’opportunité à travers cette découverte des playoffs. Il a parfaitement saisi sa chance. Il s’est approprié la cape du super héros. Sans forcer. Naturellement. L’ailier a fini meilleur marqueur de son équipe (18,5 points par match) tout en devenant le sixième rookie à dépasser la barre des 300 points sur une campagne. C’est aussi lui qui a inscrit le plus grand nombre de points (24) sur ce Match 7 pourtant pas facile à négocier à cet âge-là. Il a joué les yeux-dans-les-yeux avec James sur l’ensemble de la série. Une sacrée performance. Il a d’ailleurs gagné le respect du triple champion NBA. “J’aime tout chez ce gamin. Son parcours, son attitude et son jeu. Il est fait pour gagner. Je sais qu’il est fait pour devenir une superstar“, confiait James après la rencontre. Tatum fait l’unanimité : il est perçu comme un futur grand alors qu’il est déjà très bon. “Il peut devenir beaucoup plus fort, c’est ça qui est amusant“, notait son coach Brad Stevens. Un joueur spécial qui peut tirer Boston vers le haut. Il ne serait même pas étonnant qu’il s’impose comme la deuxième option offensive de l’équipe dès l’an prochain.
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LeBron James Jayson Tatum

Crédit: Getty Images

Toutes les pièces d’un puzzle parfait ou presque

Mais sans pression. Le garçon n’a peur de rien. Ça n’empêche pas que les attentes n’étaient pas trop élevées vu tous les absents. Elles ont été explosées. L’année de la confirmation est souvent la plus difficile. L’avantage, c’est qu’il y a d’autres excellents joueurs autour de lui. Les Irving, Hayward mais aussi les prometteurs Jaylen Brown et Terry Rozier. Autant de talents de moins de 30 ans (moins de 25 pour Brown, Rozier) qui vont continuer à se développer. Le potentiel est terrifiant. Surtout que l’organisation a encore de nombreux choix de draft. Les Celtics auront peut-être quatre picks au premier tour en 2019 (Kings, Grizzlies, Clippers et le leur). Soit autant d’atouts pour frapper à nouveau un grand coup sur le marché des transferts. Il sera difficile de garder autant de talents au prix fort. Mais Danny Ainge, l’un des dirigeants les plus malins du circuit, peut jongler avec ses choix de draft et ses jeunes joueurs pour monter un package et pourquoi pas débaucher un nouveau cador. Anthony Davis est un nom qui circule souvent du côté de Boston…
Même sans ça, les Celtics ont vraiment tout pour s’inscrire dans la durée : un excellent Président, le meilleur coach de la ligue, une équipe déjà douée, trois All-Stars, une superstar en puissance, d’autres bons jeunes, un état d’esprit intéressant et de la flexibilité pour renforcer l’effectif. Cette défaite contre Cleveland n’est donc pas une fin en soi. Au contraire. Ce n’est que le début. La première étape d’une ascension qui paraît inévitable.
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