Quand Simmons, Durant et les Warriors se fâchent, ça fait des dégâts

Les Sixers ont déjà fait oublier leur première défaite à domicile en allant battre les Nets sur le parquet de Brooklyn ce jeudi (131-115). De ce fait, ils “récupèrent” l’avantage du terrain. Une victoire qu’ils sont allés chercher sans leur meilleur joueur, Joel Embiid, gêné par un genou endolori. Mais son absence a été compensée par un énorme Ben Simmons.

La presse et les supporters new-yorkais ont provoqué la mauvaise personne. Jeudi, quelques heures avant le match, le Daily News balançait un article avec cette rumeur : Elton Brand, le GM des Sixers, aurait demandé à ses employeurs de considérer un transfert de Ben Simmons parce qu’il serait “impossible à coacher” et “invisible en playoffs“. Ce qui ressemblait fortement à une histoire inventée de toute pièce, juste pour déstabiliser le joueur avant une rencontre important. Ce dont les journalistes locaux sont tout à fait capables, c’est même une pratique coutumière au moment des playoffs. C’est presque de bonne guerre. Des fans des Nets ont eux choisi une affiche “personne disparue” avec le visage de Simmons qu'ils ont placardée un peu partout autour du Barclays Center. Des provocations qui ont juste donné un peu plus de force au jeune australien.

Parce qu’il n’est pas du genre à s’éteindre face à l’adversité. Au contraire, il a sorti le meilleur match de sa (jeune) carrière en playoffs : 31 points, 11 sur 13 aux tirs et 9 passes décisives. Dans son sillage, Philly a compté jusqu’à 16 points d’écart (97-81) avant que Brooklyn revienne par l’intermédiaire de D’Angelo Russell et Caris LeVert (26 pts chacun). Les Nets ont recollé à six longueurs dans le dernier quart. Mais Simmons, décidément tranchant, a multiplié les lancers-francs pour assurer la victoire. Certains noteront que ce match démontre qu’il est encore plus fort sans Embiid, quand il a les ballons pour créer et distribuer avec quatre shooteurs autour de lui. Mais ce débat sera pour un autre jour. Pour l’instant, Philadelphie et Simmons savourent.

Cette fois-ci, les Warriors n’ont pas été rejoints. Ils ont menés de 36 points et ils ont plus que tenu bon, contrairement au match précédent où les Clippers avaient remonté 31 points – un record NBA – avant de l’emporter. Secoués, fâchés, et piqués dans leur orgueil, les doubles-champions en titre ont fait une démonstration cette nuit. Le tout dans le sillage d’un Kevin Durant remonté comme une cocotte-minute.

Le MVP des deux dernières finales a été particulièrement passif lors de la remontée fantastique des Clippers dans le Match 2. Il jouait en marchant. Sans motivation. C’est un tout autre homme qui s’est présenté au Staples Center de Los Angeles ce jeudi. Déterminé à se rattraper, à l’instar de son équipe, l’ailier All-Star a écrasé la défense adverse toute la soirée. 38 points au total. Il a laissé parler son jeu. Avec 23 tentatives (14 réussites) après en avoir compilé seulement 24 sur les deux premiers matches. Durant était plus agressif et ça a évidemment fait la différence. Un peu à son image, les Warriors ont démontré cette nuit qu’ils restaient largement au-dessus du lot à chaque fois qu’ils étaient concentrés et appliqués. C’est à eux de le faire sur au moins quatre matches par série pour aller au bout.

Tout au long de la saison, les analystes ont répété que Denver, qui a occupé la première ou la deuxième place à l’Ouest pendant des mois, avait l’allure d’une équipe forte pendant la régulière mais capable de se trouer en playoffs. C’est exactement ce que les Nuggets sont en train de faire. Nikola Jokic et ses coéquipiers sont loin d’être éliminés mais ils vont devoir réagir. Parce qu’ils ont encore été mis à mal ce jeudi. Battus par des Spurs qui n’ont rien à perdre et donc vainqueurs de ce Match 3 (118-108) sous l’impulsion d’un excellent – et surprenant – Derrick White (36 pts).

C’est toujours délicat de parler des Spurs en France, où la franchise est vénérée. Mais les éperons allaient droit dans le mur (ou plutôt droit dans le ventre mou du classement) avant que White ne sorte de nulle part. C’est depuis qu’il a pris son envol, et depuis qu’il a été titularisé avec des responsabilités, que les Texans ont remonté la pente. Un facteur X improbable. Un héros inattendu. Et il ne cesse d’élever son niveau de jeu ! Le jeune sophomore a été incroyable avec 36 points. Son record en carrière, évidemment.

Une performance décisive qui a mené San Antonio vers une victoire importante. Le jeune homme de 24 ans (né à Parker, dans le Colorado, assez cocasse pour un joueur qui a pris le relais de TP) a martyrisé Jamal Murray. Le meneur des Nuggets est considéré comme plus prometteur que lui. Mais c’est bien White qui a pris le dessus. Murray a fini avec 6 points tout en prenant un torrent de points dans la figure toute la soirée. En plus de ses 36 points, la star montante de San Antonio a pris 5 rebonds, distribué 5 passes et volé 3 ballons. S’il continue à jouer à ce niveau, les Spurs seront en bonne position pour créer la surprise dès le premier tour.