Finales NBA : comment Draymond Green a redonné vie aux ambitions des Warriors

Antoine Pimmel

Publié 30/05/2019 à 15:26 GMT+2

NBA – Mous par moments, inquiétants parfois, les Golden State Warriors ont repris de leur splendeur au même moment où Draymond Green retrouvait son niveau de jeu. Tout sauf un hasard.

Draymond Green (Golden State Warriors)

Crédit: Getty Images

"Si vous n’entrez pas sur le terrain avec le sentiment que vous êtes le meilleur, alors vous avez déjà perdu. Je garderai toujours cet état d’esprit. Vous ne devenez pas un grand joueur par hasard." Ce n’est donc pas un hasard si Draymond Green, qui détaillait sa philosophie devant les journalistes avant le Match 1 contre Toronto, en est là aujourd’hui. C’est-à-dire en passe de disputer ses cinquièmes finales consécutives, pour partir à la conquête d’un quatrième titre NBA après avoir été déjà trois fois All-Star, cinq fois nommé dans l’un des meilleurs cinq défensifs de la saison, deux fois sélectionné dans l’une des trois équipes types de l’année et une fois vainqueur du trophée de meilleur défenseur. Sa combinaison d’atouts si particuliers fait de lui l’un des vingt (dix ?) basketteurs qui ont le plus d’impact dans le Championnat – du moins, quand il est vraiment engagé sur le terrain. Et ce en atteignant à peine la barre des 10 points de moyenne en carrière. C’est peut-être justement parce qu’il ne marque pas autant de paniers que certains de ses camarades qu’il est sous-estimé, à tort.

Régime, tempérament, et revoilà Green à son meilleur niveau

Il faut dire que son dernier exercice ressemblait à un long fleuve tranquille. Le natif de Saginaw, Michigan, a décidé de ne plus trop se secouer entre octobre et avril. Il est descendu à 7 points par match – après quatre saisons de suite à 10 points ou plus – avec une adresse en baisse, notamment à trois-points, et même une défense moins sérieuse qu’à l’accoutumée. Green était devenu une caricature de lui-même. "Je suis sûr que j’étais dégoûtant à voir jouer donc j’ai voulu me concentrer à nouveau sur le jeu", explique celui qui regrette notamment ses nombreuses prises de bec avec les arbitres. La solution ? Un régime express pour perdre une demi-dizaine de kilos à la fin de la saison régulière. Un retour à son poids de forme et à un niveau plus en adéquation avec son pedigree. Mais aussi un tempérament plus calme avec aucune faute technique à son compteur depuis le début des playoffs.
C’est ainsi qu’il a montré à tous le joueur qu’il était… et qu’il est toujours finalement. Une piqure de rappel. Combatif, énergique, concentré, créatif, altruiste. Tranchant. Un vrai vainqueur. Les Warriors en avaient besoin. Ils accusaient le coup. Physiquement et mentalement, les deux étant de toute façon souvent liés. Ils semblaient moins motivés. Un Green rafraîchi leur a montré l’exemple. "Mes coéquipiers me disent toujours qu’ils suivent mon langage corporel. Je pense que ça leur donne de l’énergie [quand il est concentré]." Klay Thompson confirme : "Il donne le ton. Je suis fier de lui." Golden State montrait des signes inquiétants mais leur guerrier les a maintenus à flot pendant que Durant cartonnait les défenses. C’est après la blessure de ce dernier que le joueur de 29 ans a encore haussé son niveau de performance.
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Kevin Durant et Draymond Green (Golden State Warriors) se congratulent contre les Boston Celtics

Crédit: Getty Images

"Je suis payé pour bien jouer en playoffs"

Déjà quatre triples-doubles en 16 matches de playoffs. Dont deux de suite pour éliminer Portland. 13,6 points, 52% aux tirs, 9,9 rebonds et 8,2 passes de moyenne depuis le début des playoffs. Il n’a jamais été aussi régulier. Il n’a peut-être même jamais été aussi fort. "Je ne sais même pas quoi dire sur Draymond. Il détruit tout son passage. Son tempo est incroyable et il donne l’impression de ne jamais se fatiguer. Je pense que je ne l’ai jamais vu jouer aussi bien", confiait un Steve Kerr admiratif après le Match 3 contre les Blazers.
Draymond Green est le moteur des Warriors – avec Stephen Curry évidemment – en l’absence de Kevin Durant. Comme en 2015 et en 2016, quand son équipe a décroché le titre puis gagné 73 matches de saison régulière avant de s’incliner en finales (3-4 contre Cleveland). Il a toujours ça en lui. On l’oublie parfois parce qu’il est un scoreur médiocre. Mais il excelle partout ailleurs. Et s’il se met à mettre ses tirs de loin, Golden State devient quasiment impossible à battre. "Je suis payé pour bien jouer en playoffs", rappelle l’intéressé. C’est en jouant bien qu’il a redistribué les cartes pour sa franchise. Il a redonné vie à la conquête d’un triplé historique. Les Raptors sont prévenus.
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