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LeBron, l’Est et Davis : Les gagnants et les perdants d'une folle période des transferts

Antoine Pimmel

Mis à jour 08/02/2019 à 18:17 GMT+1

NBA - Le marché des transferts a fermé jeudi soir. Quelques heures agitées en rumeurs mais pauvres en échanges au cours desquelles quelques équipes ont tout de même tiré leur épingle du jeu pour se renforcer.

Marc Gasol

Crédit: Getty Images

Les perdants

  • LeBron James, Rich Paul, les Lakers et Magic Johnson
L’influence de LeBron James, de son ami et agent Rich Paul ainsi que celle des Los Angeles Lakers et de Magic Johnson a montré ses limites depuis quelques jours. Poussé par son représentant, le fameux Paul, Anthony Davis a tenté de s’évader de New Orleans en demandant soudainement son transfert. Le timing n’avait pas été choisi parce qu’il éliminait Boston, l’équipe qui dispose des meilleurs atouts pour un échange, de la course jusqu’en juillet. Davis a même insisté pendant un moment sur le fait qu’il ne voulait que les Lakers – toujours par le biais de son agent qui défendait autant les intérêts de LeBron que les siens.
Les dirigeants californiens ont tout donné dans la bataille, littéralement, en proposant la moitié de leur effectif. Un signe qu’ils sont désespérés et craignent sans doute de ne pas être en mesure de signer une autre superstar pour épauler le King cet été. Les Lakers ne partent pas favoris, pas du tout même, sur les dossiers des principaux agents libres que sont Kevin Durant, Kawhi Leonard, Klay Thompson ou Kyrie Irving. Alors ils ont fait pression pour Davis. Mais les Pelicans n’ont pas cédé. Partie remise en juillet mais l’empire de James, qui fait évidemment mine de ne pas être lié, fait face à ses limites.
  • Chicago Bulls
OK, les Bulls ne voulaient sûrement pas prolonger Jabari Parker et Bobby Portis, tous les deux sur le point de devenir agent libre cet été (Portis est un agent libre protégé et Parker a une option – équipe – sur sa prochaine année de contrat). Mais est-ce que ça valait le coup de faire venir l’énorme contrat d’Otto Porter ? L’ancien joueur des Wizards est doué mais il est meilleur au poste quatre, une position déjà tenue par Lauri Markkanen. Et il risque de faire doublon avec le futur rookie drafté par les taureaux étant donné que plusieurs ailiers seront disponibles à la draft. Il y avait mieux à faire.
  • Nik Stauskas
Être joueur NBA, parfois, c’est être considéré comme un objet. Un « asset » en VO. Surtout pour les moins puissants, pour ne pas dire les moins talentueux de la ligue. Nik Stauskas en a fait les frais. Le Canadien, qui avait déjà transféré deux fois depuis le début de sa carrière en 2014, a connu quatre franchises et donc autant de villes différentes en même pas trois jours. Il jouait pour les Blazers depuis le début de la saison, équipe avec laquelle il a signé en juillet après avoir évolué aux Nets l’an dernier. Il a d’abord été transféré aux Cavaliers il y a trois jours. Puis de Cleveland il a été envoyé à Houston avant-hier. Enfin, les Rockets l’ont expédié aux Pacers hier soir dans le but de faire des économies. Il ne devrait pas jouer une seule minute avec Indiana, qui s’apprête à le couper. Et le voilà déjà en quête d’un nouveau club.
  • Harrison Barnes
La NBA peut être cruelle, acte deux. Alors qu’il était en train de défendre les couleurs des Mavericks, Harrison Barnes a appris son transfert aux Kings. En plein match ! En. Plein. Match. La scène cocasse, un brin choquante (LeBron James s’est emporté sur Instagram pour dénoncer le traitement des franchises, petit message qui lui servait à rappeler qu’il aimerait bien que les Pelicans libèrent Anthony Davis) est quasiment du jamais vu en NBA. Beau joueur, Barnes est resté sur le banc pour applaudir ses… ex-coéquipiers. Mais l’ailier était visiblement au courant de ce qui se tramait. Il avait été prévenu avant le match qu’un échange avec Sacramento pouvait avoir lieu. Il a décidé de jouer quand même. Il a pris un risque, ça n’a pas tourné en sa faveur mais il va désormais pouvoir relancer sa carrière au sein d’une équipe jeune et ambitieuse.
  • Anthony Davis
Il n’a pas obtenu ce qu’il réclamait – ou ce que son agent lui a fait réclamer soudainement à une dizaine de jours de la fermeture du marché des transferts. Anthony Davis va finir la saison aux Pelicans, une équipe qui a déjà entamé sa reconstruction maintenant qu’elle sait que sa superstar veut quitter les lieux le plus tôt possible. New Orleans est actuellement treizième à l’Ouest et une qualification pour les playoffs paraît très sérieusement compromise. A.D. va donc encore jouer des matches pour du beurre en attendant de voir où il va atterrir en juillet.
  • Memphis Grizzlies
La reconstruction a commencé à Memphis… enfin à moitié. Les Grizzlies ont libéré Marc Gasol, qui s’apprêtait sans doute à partir cet été (il a une option sur sa prochaine saison). Ce qui est étonnant, c’est que la franchise du Tennessee n’a même pas réussi à mettre la main sur un premier tour de draft – même si l’âge de l’Espagnol et sa situation contractuelle faisait baisser sa valeur. Du coup, le principal atout récupéré est Delon Wright, jeune meneur arrivé en provenance de Toronto… c’est léger. Les Grizzlies ont aussi sacrifié deux joueurs de rotation aux contrats expirants, JaMychal Green et Garrett Temple, sans obtenir de picks en échange. Juste un Avery Bradley de plus en plus cuit. Les supporters du Tennessee avaient des raisons de tirer la tronche hier. Une page se tourne mais on a du mal à comprendre quelle est la direction prise par l’organisation qui a tout de même conservé Mike Conley (pour le moment).

Les gagnants

  • Dallas Mavericks
En un peu plus de six mois, les Mavericks sont passés d’une équipe avec une direction peu attrayante – une reconstruction hasardeuse autour d’un Dennis Smith Jr certes prometteur mais peut-être pas vraiment en mesure de s’affirmer comme un futur patron – à une formation qui rêve désormais de dominer la ligue sous l’impulsion de Luka Doncic et Kristaps Porzingis. Les dirigeants ont réuni les deux joueurs européens les plus talentueux de leur génération (avec Jokic) dans l’espoir de les faire jouer ensemble pendant dix ans. Et ils ont même libéré de l’espace sous le Cap pour prolonger le Letton en sacrifiant un Harrison Barnes terriblement pas rentable vu son salaire.
  • Sacramento Kings
Les Kings veulent absolument retrouver les playoffs pour la première fois depuis 2006 alors ils ont fait ce qu’il fallait le soir de la deadline. Ils se sont renforcés en faisant venir Alec Burks et Harrison Barnes sans même lâcher de gros atouts en contrepartie. Voilà l’équipe en bonne position pour se mêler à la lutte jusqu’au bout cette saison… mais aussi les suivantes. Parce qu’hormis Nemanja Bjelica, aucun autre joueur de l’effectif n’a fêté ses 30 bougies.
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Harrison Barnes (Dallas Mavericks) en NBA 2018/2019

Crédit: Getty Images

  • Orlando Magic
Les Floridiens voulaient un jeune meneur et ils ont mis la main sur celui qui était considéré comme le plus talentueux et le plus prometteur de sa génération il y a encore deux ans. Markelle Fultz, premier choix de la draft 2017 et véritable énigme depuis, avait besoin d’un nouveau départ. Les Sixers l’ont envoyé au Magic et Orlando n’a pas cédé beaucoup d’atouts : un premier tour de draft qui n’était pas le sien, un second tour et le vétéran Jonathon Simmons. Peut-être que les problèmes physiques et psychologiques de Fultz l’empêcheront d’avoir une grande carrière. Mais s’il retrouve le niveau, et surtout la confiance, qui était le sien à la fac, le Magic aura fait une très belle affaire.
  • Toronto Raptors
Masai Ujiri est un Président toujours actif, toujours à l’affût d’un gros coup. Le dirigeant vise les finales pour ses Raptors et il n’a pas hésité à sacrifier C.J. Miles, Delon Wright et un second tour de draft pour récupérer Marc Gasol. A voir à quel niveau de jeu sera le vétéran, ancien All-Star, mais vu le prix payé ça valait le coup pour Toronto. Un risque à prendre. L’équipe perd un peu en mobilité – Gasol n’a plus les mêmes jambes du haut de ses 34 printemps – mais elle paraît encore plus talentueuse dans l’ensemble. Le coach Nick Nurse pourra aligner différentes combinaisons avec Siakam, Ibaka et Gasol selon les adversaires en playoffs.
  • Houston Rockets
Ils ont réussi à rajouter un homme de qualité à leur rotation, Iman Shumpert, tout en passant sous le seuil de la Luxury Tax en se séparant de James Ennis, Nik Stauskas et Wade Baldwin. Une fois au complet, les Rockets auront neuf ou dix hommes forts pour aller taquiner les équipes de l’Ouest en playoffs. Et ils ne paieront pas le prix fort en esquivant l’impôt sur la fortune.
  • Philadelphia Sixers
Les Sixers avaient anticipé la deadline en faisant venir Tobias Harris un jour avant. Un transfert massif qui permet à Philadelphie de composer un quatuor de joueur au statut All-Star (Harris n’a pas été invité mais il est au niveau cette saison). L’équipe est très talentueuse sur le papier et elle va sans doute renforcer son banc en signant des joueurs coupés dans les prochains jours. Elle a déjà commencé en récupérant James Ennis et Jonathon Simmons – obtenu en l’échange de l’ancien premier choix de draft Markelle Fultz – hier soir. Les dirigeants ont clairement mis tapis sur la table en espérant rejoindre les finales.
  • Milwaukee Bucks
Nikola Mirotic a eu un fort impact sur la campagne de playoffs des Pelicans, demi-finalistes de Conférence, la saison dernière. Les Bucks espèrent que son arrivée fera le même effet. L’intérieur fuyant espagnol était convoité par plusieurs équipes ambitieuses mais il a été déniché en l’échange de Stanley Johnson – qui avait déjà été récupéré aux Pistons en cédant Thon Maker – Jason Smith et un second tour de draft. Autrement dit, pas grand-chose pour un basketteur qui pesait plus de 16 points et 8 rebonds depuis le début de la saison. Milwaukee met la main sur un tireur d’élite de plus pour étirer ses lignes et laisser des espaces au terrible Giannis Antetokounmpo. La franchise du Wisconsin a le meilleur bilan de la ligue depuis le début de la saison et son effectif est de plus en plus profond. Elle est armée pour aller loin. Très loin.
  • Boston Celtics
Même sans faire le moindre échange, les Celtics sortent gagnants de cette deadline. Parce qu’Anthony Davis n’a pas été échangé par les Pelicans, ce qui signifie que les dirigeants de Boston pourront négocier avec leurs homologues de New Orleans l’été prochain. Et la franchise du Massachussetts sera la mieux armée pour récupérer la superstar. Selon ce qui filtre sur internet, les Celtics seraient prêts à proposer Jayson Tatum, Marcus Smart, Robert Williams et plusieurs choix de draft en l’échange de Davis. De loin l’offre la plus alléchante.
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Jayson Tatum

Crédit: Getty Images

  • Les playoffs à l’Est
Si la logique est respectée, les demi-finales de Conférence Est s’annoncent explosives, indécises, équilibrées et palpitantes ! En effet, Milwaukee, Toronto, Boston et Philadelphie sont quatre des meilleures équipes de la ligue et il est difficile de définir une hiérarchie nette et précise au sein de ce quatuor. Toutes se sont franchement renforcées à l’approche de la deadline, sauf les Celtics – qui avaient de toute façon l’effectif le plus profond sur le papier avant le coup d’envoi de la saison. Leurs affrontements au second tour vaudront clairement le coup d’œil. Vivement !
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