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LeBron James, redorer le blason des Lakers et partir à la conquête de l'Ouest

Antoine Pimmel

Mis à jour 16/10/2018 à 07:11 GMT+2

NBA – LeBron James a fait le choix de rejoindre les mythiques Los Angeles Lakers cet été. Une décision qui dépasse largement le cadre du basket. D’ailleurs, après huit finales de suite, il sera difficile, voire impossible, pour lui et son équipe de se mêler à la course au titre cette saison.

LeBron James (Los Angeles Lakers) lors de la pré-saison

Crédit: Getty Images

LeBron James a donc choisi Los Angeles comme destination pour le nouveau, et probablement dernier chapitre de sa carrière. Un rêve pour le King qui a toujours souhaité évolué pour un club mythique. Le voilà aux Lakers, l’une des deux franchises les plus cultes de toute la NBA. Un bond en avant pour l’organisation qui peinait à attirer les superstars depuis quelques années. Les heures glorieuses de l’équipe californienne sont loin derrière. C’est donc toute une nation de supporters qui fantasment sur un retour au sommet.
Mais pour ça, il faudra être patient. Le groupe actuel, même renforcé par l’arrivée du basketteur le plus dominant du monde, est bien loin d’être en mesure de se hisser dans la course au titre. James en est lui-même conscient. “Nous avons beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le niveau de Golden State. On part de zéro.

Un James enfin patient ?

Ce n’est pas ce à quoi il nous a habitués. Tyran sans partage au sein de la Conférence Est, il a joué huit finales consécutives avec le Heat puis les Cavaliers. Mais pour seulement trois sacres, dont un magistral (miraculeux, aussi) offert à la ville de Cleveland en 2016. Il ne l’avouera pas, et peut-être même qu’il ne le pense pas, mais aller jouer à l’Ouest est aussi une manière d’éviter d’aggraver son propre dossier. Parce qu’aller en finales autant de fois d’affilée, c’est incroyablement fort.
Mais difficile de ne pas retenir son bilan à ce stade de la compétition : trois victoires et déjà six défaites (si on ajoute le sweep de 2007 contre les Spurs de Tony Parker et Tim Duncan). LeBron est un homme qui fait attention à soigner son image en orientant le débat à travers ses déclarations. Quand il dit que les Lakers sont loin du niveau des Warriors, il prépare déjà la foule à une élimination prématurée en playoffs. "Il n’y a qu’un seul champion chaque année. Cela ne veut pas dire que vous n’avez pas eu de succès", enchérit celui qui tenait un discours bien différent quand il était dans l’Ohio.
Depuis son retour aux Cavaliers en 2014, il n’avait cessé de mettre la pression sur ses dirigeants pour que l’équipe soit la plus compétitive possible. Quitte à sacrifier complètement l’avenir de la franchise (plusieurs choix de draft échangés, peu de marge de manœuvre financière) pour finalement partir à nouveau. Le fonctionnement sera différent à Los Angeles. "Je n’ai jamais été un homme patient mais je comprend que je n’ai pas le choix." Il bouleverse les codes qu’il avait précédemment établis. Il n’a pas poussé pour que les Angelenos recrutent à tout prix un autre All-Star, ce qu’il avait fait dès son arrivée à Cleveland. Il a assuré sa confiance au management en signant pour quatre ans. Un changement d’attitude marquant.
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LeBron James (Los Angeles Lakers) le 24 septembre 2018 à El Segundo

Crédit: Getty Images

Passer moins pour marquer plus

La nouveauté est aussi de mise sur le terrain. Déjà, LBJ n’a plus joué avec une équipe aussi peu préparée pour le très haut niveau depuis ses premières années aux Cavaliers. Mais son rôle sera peut-être (légèrement) différent au coup d’envoi de sa seizième saison NBA. En effet, Magic Johnson, le patron des Lakers, lui a proposé un plan à l’opposé de celui qui était celui appliqué au cours des quatre dernières saisons. James nous a habitués à monopoliser la balle au point de stéréotyper le flow offensif de ses équipes. Alors, oui, sa vision du jeu est telle qu’il est capable de faciliter la vie de ses coéquipiers en leur offrant des tirs ouverts.
Mais il s’est finalement retrouvé à jouer avec des plots en tenant absolument à tout contrôler sur le parquet. Et ce n’est pas avec quatre plots qu’une formation viendra à bout des Warriors et de leurs quatre (maintenant cinq) All-Stars. Magic a donc imaginé un effectif composé de créateurs, là où LeBron était essentiellement entouré de shooteurs. Le but ? Le laisser se décharger un peu de cette pression. Créer (un peu) moins pour marquer plus. Rajon Rondo, Lonzo Ball ou encore Lance Stephenson et même Brandon Ingram auront des responsabilités balle en main. Avec le King un peu plus finisseur que par le passé.
Ça ne serait même pas étonnant de le voir se rapprocher des 30 points par match, une barre qu’il n’a plus atteinte depuis… 2008 ! Surtout que les Lakers vont pratiquer un basket très rapide. Avec donc plus d’opportunités de marquer. Parce que les statistiques sont importantes pour le joueur qui a avoué en 2016 “chasser le fantôme de Chicago“, à savoir évidemment Michael Jordan. Il aspire à devenir le meilleur joueur de tous les temps, ou au moins d’être vu comme tel. Mais avec autant de finales perdues, cela devient compliqué.
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Stephen Curry (Golde State) - LeBron James (LA Lakers) NBA

Crédit: Getty Images

La conquête du titre commencera en 2019

Jordan a joué six finales et il les a toutes gagnées. Six, comme le nombre de fois où James a fini vaincu en juin. Il n’y a pas discussion. Alors la néo-star des Lakers peut trouver un autre moyen pour donner une autre saveur à sa carrière et à sa légende. Il peut prendre sa retraite en ayant dépassé Kareem Abdul-Jabbar au classement des meilleurs marqueurs de l’Histoire. Une performance qui paraissait encore impossible il y a vingt ans. Mais avec sa longévité (assez incroyable) au plus haut niveau, il est désormais à trois ou quatre saisons pleines de réaliser l’exploit.
Il zonait autour des 2000 points par saison et son compteur est actuellement arrêté à 31 000 unités et des poussières. Soit à 7000 longueurs de KAJ. En acceptant de porter un peu moins le ballon et de se laisser plus souvent pousser dans un rôle de scoreur, il peut non seulement marquer plus de points mais aussi rester plus frais (55 000 minutes jouées en carrière !). Moins de risques de blessure et donc plus de chances de prendre la tête du classement avant la fin de son contrat à Los Angeles. Il peut aussi devenir le premier joueur NBA de l'histoire à compiler 40 000 points, 10 000 rebonds et 10 000 passes.
Mais le public attend évidemment un titre. C’est logique. C’est ce qu’il met sur la table dès qu’il rejoint une équipe et il s’en vante fréquemment. LeBron James prône la patience mais il l’avait déjà fait en revenant à Cleveland. Six mois plus tard, il pressait ses employeurs de lui offrir une équipe capable de viser la bague. Les Lakers ont une année d’essai. Avant de devoir lui trouver une autre superstar dès l’intersaison 2019. Klay Thompson, Kevin Durant, Kawhi Leonard ou encore Jimmy Butler seront sur le marché. Anthony Davis, qui a récemment signé avec le même agent que James (Rich Paul), est aussi pressenti pour quitter New Orleans. Du beau monde pour partir à la conquête du dix-septième titre de la franchise.
A défaut d’être le meilleur joueur de tous les temps, le prodige d’Akron peut être celui qui relève l’une des organisations les plus cultes du championnat. Pourquoi pas avec une nouvelle finale contre Boston, le rival historique. Enfin là, ça reste du domaine du rêve. Parce que pour l’instant, les Lakers sont encore bien loin du compte, même avec James.
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