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NBA - Le jeu, les finales, et même l’avenir des Toronto Raptors : Pascal Siakam peut tout changer

Antoine Pimmel

Mis à jour 31/05/2019 à 15:35 GMT+2

NBA – Pascal Siakam a donné une nouvelle dimension aux Raptors cette saison. Ça s’est senti sur le parquet jeudi, avec sa performance épique (32 pts) contre les Warriors en ouverture des finales NBA. Le Camerounais a pesé sur la rencontre, mais il peut aussi déterminer la suite de la série, et même l’avenir de la franchise de Toronto.

Pascal Siakam, Toronto Raptors-Golden State Warriors, NBA Finals 2019

Crédit: Getty Images

"Fantastique, il a fait un peu de tout", pour l’ex-joueur NBA et désormais consultant Jalen Rose. "Un match incroyable", selon Draymond Green. "Il a très bien joué", ajoute Kyle Lowry. Aucun des acteurs du premier match des finales, disputé hier soir entre Golden State et Toronto, ne fait allusion à Stephen Curry ou Kawhi Leonard, les deux superstars de la série. L’homme en question, l’homme du match, c’est Pascal Siakam, jeune intérieur de 25 ans qui a mené les Raptors à la victoire (118-109). Avec 32 points à son compteur personnel. La cinquième meilleur performance individuelle sur un Match 1 à ce niveau de la compétition au cours des trente dernières années. Seules les légendes Allen Iverson, Michael Jordan, Tim Duncan et Kevin Durant on fait mieux depuis 1989. Sa prestation a aussi une dimension historique pour sa franchise, qui joue ses toutes premières finales.

Pascal Siakam, héros du Match 1

Le natif de Douala a effectivement fait un peu de tout sur le terrain dans la nuit de jeudi à vendredi, au point où il donnait l’impression d’être partout, tout le temps. Il a surtout fait la différence. Parce que Kawhi Leonard était diminué physiquement par sa blessure à la jambe. L’ailier All-Star des Raptors a aussi été bien contenu par la défense collective des Warriors. Les Californiens se sont essentiellement concentrés sur lui, ce qui a laissé des espaces aux autres joueurs majeurs de Toronto. Siakam en a profité en exploitant le moindre mètre pour prendre le dessus sur chacun de ses vis-à-vis. Ça donne un match plein avec donc 32 points à 14 sur 17 aux tirs – avec onze paniers marqués entre le milieu du deuxième et le milieu du quatrième quart temps. Mais aussi 8 rebonds, 5 passes décisives, 2 blocks… Un peu de tout.
Et de plein de manières différentes. Il a vraiment fait l’étalage de son arsenal complet sur cette rencontre. Il a parfois pris le dessus en démarrant dos au panier grâce à sa puissance. Il a converti ses tirs lointains (2 sur 3 à trois-points) quand il en avait l’opportunité. Il a surtout souvent agressé la défense en dribble. Le plus souvent en contre-attaque, en profitant du repli hasardeux d’adversaires pourtant prévenus par leur coach, Steve Kerr, qu’il était primordial de bien revenir en défense contre Toronto. "J’ai eu beaucoup de paniers faciles en transition, ce qui n’avait pas forcément été le cas depuis le début des playoffs", reconnaissait l’intéressé qui refusait de se mettre en avant au micro des journalistes. "Notre repli défensif était horrible et on a laissé se mettre en rythme", confirmait Draymond Green. Une fois bien lancé, le jeune homme a engrangé les paniers. Avec notamment 14 points inscrits au cours du troisième quart temps, pour empêcher Golden State de revenir au score.

La révélation de la saison en NBA

Pascal Siakam a été au cœur de ce succès mais c’est finalement dans la lignée de sa saison. Son évolution a donné une toute nouvelle dimension à sa franchise. Sa progression est d’ailleurs tellement fulgurante que le terme "explosion" paraît très bien approprié ici. Aujourd’hui, en NBA, il faut plusieurs stars. Plusieurs options offensives. Avant le coup d’envoi de l’exercice, Toronto n’en comptait que deux : un Leonard qui revenait de blessure et un Lowry qui se trimbale une étiquette (à tort ou à raison) de joueur peu fiable dans les moments importants. Trop léger pour aller loin. Mais Siakam s’est révélé, au point de devenir le deuxième meilleur marqueur de l’équipe. Il s’est montré en mesure d’assumer le poids du scoring quand KL n’était pas là ou dans un jour sans. Ça a donné beaucoup de poids à l’attaque des Raptors, trop prévisibles en playoffs depuis quelques années.
Surtout que son impact sur le parquet ne se limite pas qu’à planter des pions. C’est aussi un excellent défenseur. Il a un profil physique qui peut se rapprocher, en partie, de Draymond Green : il est très robuste, avec beaucoup de force dans les jambes, mais il est aussi très mobile et très agile. Si Leonard est comparé à Michael Jordan, Siakam est son Scottie Pippen. Et c’est évidemment, évidemment, évidemment (insistons) toutes proportions gardées. Mais il y a là une vraie doublette avec deux ailiers polyvalents, athlétiques et durs sur l’homme.
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Pascal Siakam (Toronto Raptors) lors du match 1 des finales NBA contre Golden State

Crédit: Getty Images

C’est assez stupéfiant de placer Siakam et Pippen dans la même phrase. Il y quelques mois, le staff des Raptors ne savait pas encore si l’intérieur serait aligné dans le cinq majeur au poste quatre. Il n’y était pas nécessairement prédestiné. Arrivé dans le Texas à 16 ans, sans avoir encore vu de match NBA dans sa vie, le Camerounais est arrivé chez les pros six ans plus tard. Par la petite porte. Il a été drafté en toute fin de premier tour par la franchise canadienne (27ème choix) en 2016. Il compilait à peine plus de 4 points et 3 rebonds de moyenne lors de sa première saison. Puis il est monté à 7 points l’an dernier. Rien ne laissait penser qu’il deviendrait un joueur de ce calibre.

Siakam, la meilleure raison de rester à Toronto pour Leonard ?

Il a finalement un parcours un peu similaire à Jimmy Butler, bien que leur jeu soit différent. Comme l’arrière All-Star, il a donc débarqué en NBA en pensant s’imposer dans un rôle de joueur de devoir. Principalement un défenseur. Avant de finalement franchir subitement un cap en attaque, au sein d’une équipe qui compte déjà une superstar. Derrick Rose à l’époque pour Butler, et Kawhi Leonard pour "Spicy P". Sa capacité à se créer son propre tir grâce à un dribble en nette progression a fait la différence pour lui. Comme pour Jimmy "Buckets". Il n’a plus besoin d’attendre la balle dans un coin du terrain – même s’il peut toujours le faire. Donnez-lui la gonfle et il ira provoquer ses adversaires en profitant de sa vitesse pour aller au cercle et son agilité pour marquer malgré le contact.
Pascal Siakam n’est pas encore une vraie première option. Il manque encore d’expérience et de régularité. Il a souffert contre les Bucks de Giannis Antetokounmpo au tour précédent par exemple (14 pts à 40% aux tirs). Il profite du fait que l’attention de la défense soit portée sur Leonard. La donne ne serait pas la même s’il se retrouvait soudainement ciblé par tous les schémas adverses. Mais c’est justement ce qui en fait le parfait lieutenant. Et ça, ça peut aussi tout changer pour l’avenir de Toronto. Tout changer parce qu'il peut avoir un impact des finales qui s’annoncent vraiment disputées. Tout changer aussi parce qu'il peut convaincre Leonard de rester, et de continuer à profiter de son association avec un jeune joueur qui n’a décidément pas fini de progresser. Et de nous surprendre.
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Pascal Siakam (Toronto Raptors) lors du match 1 des finales NBA 2019 contre Golden State

Crédit: Getty Images

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