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Chris Paul et le Thunder, coup de foudre surprise à OKC

Antoine Pimmel

Mis à jour 14/01/2020 à 11:26 GMT+1

NBA – Annoncée en reconstruction, la franchise d’Oklahoma City est revigorée par un Chris Paul revanchard et un Shai Gilgeous-Alexander prometteur. L’ensemble forme l’une des équipes les plus intéressantes à suivre cette saison.

Shai Gilgeous-Alexander et Chris Paul

Crédit: Getty Images

L’humiliation subie au premier tour des derniers playoffs a laissé des traces à Oklahoma City. Ce n’est sans doute pas cette élimination, en cinq manches, qui a été à l’origine du projet de reconstruction de la franchise. Mais les dirigeants ont peut-être pris conscience que leur équipe était encore loin de pouvoir jouer le titre à ce moment-là. Du coup, quand Paul George a finalement demandé à rejoindre Los Angeles en juillet, ils n’ont plus hésité à simplement tourner la page pour repartir de zéro. Ou presque. PG a été envoyé aux Clippers en l’échange de plusieurs tours de draft et du prometteur Shai Gilgeous-Alexander. Quelques jours plus tard, la franchise se séparait de l’emblématique Russell Westbrook. L’icône de l’organisation a été expédié aux Rockets, tandis que le Thunder héritait en échange de Chris Paul et de son contrat boulet.
CP3 n’était pas censé rester en ville. Trop compétiteur pour participer sereinement au redressement d’un club qui entendait miser sur la jeunesse. Pas à ce stade de sa carrière, lui qui rêve encore de pouvoir disputer au moins une fois les finales NBA. Mais avec plus de 40 millions annuels jusqu’à ses 37 ans, en 2022, le salaire de l’ancien All-Star refroidit n’importe quelle formation susceptible d’être intéressée par ses services. Et ce malgré tout son talent. Sa production, justement, a été revue à la baisse l’an dernier. Il est passé de 18,6 à 15,6 points, de 46% de réussite à 42% et de 38% derrière l’arc à 35%. Rien de dramatique mais c’est le cran d’en-dessous qui sépare l’ex-génie du très bon joueur surpayé. Personne n’a voulu prendre le risque de le sortir d’Oklahoma City.
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Chris Paul

Crédit: Getty Images

La revanche d'un battant

Les deux parties ont fini par se faire une raison. Paul a donc décidé de jouer le jeu. Mais à sa manière. Hors de question pour lui de passer l’année à squatter les profondeurs de la Conférence Ouest. Où qu’il soit, il veut gagner. C’est l’attitude qu’il a en permanence sur le terrain, au point d’en devenir parfois (souvent) exécrable pour ses adversaires, les arbitres et même ses coéquipiers. Mais c’est comme ça qu’il excelle. Il refuse de se laisser abattre. Même quand son équipe est dominée. Un état d’esprit contagieux qui s’est propagé à l’ensemble de ses partenaires. Il a fait du Thunder un groupe spécialisé dans les remontées fantastiques, sous son impulsion.
En décembre dernier, OKC a compté 26 points de retard contre Chicago avant de finalement s’imposer sur le fil (109-106) grâce notamment à 19 points de son vétéran dans le money time. Deux jours plus tard, rebelote avec une victoire contre Memphis (126-122) après avoir été mené de 24 longueurs. Deux exploits incroyables signés de l’un des meilleurs meneurs de l’Histoire de la NBA. Parfois critiqué pour ses ratés en playoffs, Chris Paul est l’un des joueurs les plus décisifs du championnat cette saison. Depuis le début de la saison, il a déjà marqué 103 points dans les cinq dernières minutes des rencontres où l’écart au tableau d’affichage était de moins de cinq points. Soit 40 de plus que son dauphin… son propre coéquipier Gilgeous-Alexander.
Surtout, il a accepté de prendre à cœur son rôle de leader et de mentor. Il a rarement été si peu entouré depuis son arrivée en NBA en 2005. Il est pourtant en passe de mener cette équipe atypique, en transition, en playoffs. Le Thunder occupe pour l’instant la septième place à l’Ouest avec 23 victoires en 40 matches, soit 5 succès de plus que le huitième actuel (les Grizzlies). Ce serait un sacré tour de force. Aussi une très belle surprise, étant donné que la franchise était plutôt attendu autour du dixième ou onzième rang. La preuve que Paul n’est pas fini.
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Chris Paul prend des nouvelles de Dennis Schroder

Crédit: Getty Images

Une surprise… et un dilemme

Shai Gilgeous-Alexander est le premier à profiter de la présence de Chris Paul. Le voilà décharger des responsabilités de la création, parfois trop difficiles à assumer pour un jeune joueur. Le meneur de 21 ans peut apprendre au côté de l’un des plus grands tout en se concentrant pour l’instant sur le scoring. Il est passé à 20 points par rencontre. Il est aussi devenu mardi le quatrième sophomore à compiler un triple-double avec au moins 20 rebonds au compteur (20-20-10 contre Minnesota). Et le plus jeune à le faire. Encore plus précoce que Shaquille O’Neal. Le Canadien a de l’avenir et il sera au centre du projet futur d’Oklahoma City.
Le futur, justement, semble pourtant difficile à deviner pour l’organisation. En étant plus forte que prévue, l’équipe de Billy Donovan a en quelque sorte fait déjouer les plans des dirigeants. Le Thunder est en route pour les playoffs et ne disposera donc sans doute pas d’un choix de draft bien placé. Les picks refourgués par les Clippers seront tous en dehors de la loterie a priori. De quoi ajouter plein de jeunes talents mais tout en limitant vraiment les chances d’en trouver un qui a le potentiel pour devenir une superstar susceptible d’être alignée avec SGA.
D’autant plus que l’effectif regorge encore de vétérans de qualité à la valeur marchande intéressante. Danilo Gallinari sera libre en juillet 2020. Il ne restera probablement pas dans l’Oklahoma. Doit-il être transféré vers une équipe plus ambitieuse, peut-être même un concurrent direct, pour ne pas le laisser partir sans contrepartie ou le Thunder doit-il le garder pour son baroud d’honneur en playoffs ? La même question se pose pour Dennis Schroder (libre en 2021), Steven Adams (2021) et sans doute un jour Chris Paul. OKC a la cinquième masse salariale la plus grasse de toute la ligue sans être la cinquième meilleure équipe.
Elle n’aspire pas à faire mieux qu’un premier tour à l’Ouest. Et son propriétaire, réputé pour avoir la main près de son portefeuille (c’est pour éviter de payer des taxes que le Thunder a transféré James Harden en 2012 – NDLR), pourrait avoir envie de faire des économies en se séparant de quelques gros contrats. La franchise fait une très belle saison et elle est plaisante à voir jouer. On a envie qu’elle reste en l’état. Mais le management ne doit pas non plus oublier les intérêts à moyen terme. Il y a des chances qu’au moins l’un de ces joueurs (Gallinari ?) soit échangé d’ici la deadline du 6 février. Ça ne devrait pas empêcher Paul et sa bande d’aller jouer les trouble-fête dès le mois d’avril. Ça promet.
Shai Gilgeous-Alexander et Chris Paul
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