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Doumbouya, le jeune phénomène Français qui secoue la NBA

Antoine Pimmel

Mis à jour 17/01/2020 à 11:11 GMT+1

NBA - Auteur de 24 points pour mener ses Pistons à la victoire contre les mythiques Celtics hier soir, Sekou Doumbouya, 19 ans depuis la fin décembre, est en train de se faire un nom dans la plus grande ligue de basket au monde. Focus sur la sensation tricolore du moment.

Le rookie français Sekou Doumbouya (Detroit Pistons) s'envole au dunk face aux Cleveland Cavaliers

Crédit: Getty Images

24 points. Et une victoire retentissante des Pistons contre les Celtics (116-103), l’une des trois meilleures équipes de la Conférence Est, malgré l’absence de l’intérieur All-Star, Blake Griffin. Faire presque aussi bien que Kobe Bryant et mieux que Tony Parker le même soir, c’est très fort. Voilà le nouvel accomplissement, sans doute pas le dernier, de Sekou Doumbouya cette nuit. Le rookie de Detroit a battu des records de précocité en terminant meilleur marqueur des siens. 24 points à 75% de réussite à 19 ans et moins d’un mois est un exploit presque unique que seule la légende des Lakers a réussi en étant moins âgé (18 ans et 7 mois).

Sekou Doumbouya, talent précoce

Ces statistiques très pointilleuses qui font les gros titres n’ont pas grand intérêt. Le comparatif ne s’applique même pas vraiment avec TP puisque ce dernier est arrivé en NBA un peu plus tardivement que Doumbouya. Ce qu’il faut retenir, en revanche, c’est le constat : malgré ses 19 bougies, l’ailier des Pistons est déjà performant. Ce n’est pas si surprenant vu son évolution très rapide vers les sommets depuis ses 16 printemps mais ça reste une superbe performance. Il est le plus jeune basketteur du championnat nord-américain ! Plus de la moitié des prospects universitaires qui débouleront dans la ligue l’an prochain sont plus vieux que le quinzième choix de la draft 2019.
Un phénomène à peine sorti de l’adolescence mais au physique d’adulte – 2,06 mètres et 103 kilos – solidement installé dans le cinq majeur de la franchise du Michigan. Ce n’était pas gagné à son arrivée de l'autre côté de l'Atlantique. Le Français a d’abord été contraint de faire ses preuves en G-League, à l’échelon inférieur. Ses prestations (16 points de moyenne) lui ont alors permis d’intégrer l’effectif NBA avant que les blessures de Blake Griffin et Markieff Morris ne poussent le coach Dwane Casey à lancer le gamin dans le grand bain le 2 janvier dernier. Il a su se faire sa place de titulaire depuis. D’abord avec un double-double, d’entrée : 10 points et 11 rebonds contre les Warriors. Puis 16 et 10 devant les Lakers de LeBron James, tout en se coltinant le King en défense. Au total, sept matches sur huit à 10 points ou plus en comptant ce carton de 24 points contre les Celtics.
Sekou Doumbouya a impressionné la planète basket, bien au-delà des frontières françaises. Son poster dunk monstrueux sur la figure de Tristan Thompson lui a fait gagner en notoriété. De même que sa défense sur James, donc, mais aussi Draymond Green et Kawhi Leonard. Deux autres All-Stars. Une explosion de sa cote de popularité qui rappelle évidemment celle de Parker à ses débuts en 2001-2002. D’une manière ou d’une autre, chaque représentant de l’hexagone qui se fait un nom est rapporté au meneur culte des Spurs et des Bleus. Mais il y a effectivement des points communs entre le guide et l’un de ses successeurs. Surtout un : la confiance en soi. Comme TP avant lui, Doumbouya est déjà très sûr de lui malgré son jeune âge.

Le corps et la tête taillés pour la NBA

Il n’a peur de rien et c’est exactement l’attitude à adopter pour se faire respecter dans cette ligue. C’est sa personnalité. Il vient, il joue. Sa mentalité depuis ses premiers pas dans le basket à 11 ans. Alors footballeur en herbe, il avait été repéré pour sa taille par Benoit Burguet, formateur du club de Fleury-les-Aubrais, petite ville de la banlieue d’Orléans. Il dépassait déjà 1,80 m en CM2. Deux années plus tôt, le natif de Conakry avait débarqué en France avec sa mère, en provenance de la Guinée. Et quel chemin parcouru depuis ! L’INSEP, dont il a été renvoyé pour des raisons disciplinaires, puis Poitiers en Pro B, à 15 ans, et enfin Limoges en Jeep Elite avant de rejoindre la NBA. Athlétique et scoreur, il a le profil idéal pour briller parmi les meilleurs joueurs du monde.
Encore plus maintenant qu’il progresse aux tirs. Sekou Doumbouya a les atouts pour s’imposer comme une force majeure des deux côtés du terrain. Un potentiel à la Pascal Siakam, révélation camerounaise des Raptors qui a justement été formé par Casey, le coach actuel des Pistons. Les perspectives d’évolution sont intrigantes mais elles restent encore floues. Après tout, l’échantillon est très faible pour l’instant : huit matches seulement dans la peau d’un titulaire. Mais huit matches très prometteurs. Huit matches qui ont suffi pour se faire une réputation naissante. Ses performances ont donné un peu de saveur à une organisation mythique vraiment terne depuis plusieurs saisons. L’âge d’or des Pistons est passé depuis longtemps. Cela fait un moment que les supporteurs n’ont pas eu de raisons de s’enthousiasmer. Avec Doumbouya, ils peuvent le faire et se remettre à espérer, peut-être, un futur brillant. C’est ce que leur assure en tout cas Markieff Morris, avec cette déclaration peut-être prémonitoire : "C’est le prince. Vous verrez, dans cinq ans, il portera Detroit sur son dos."
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