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NBA - Aux Brooklyn Nets, Steve Nash fait face au plus grand défi de sa carrière

Antoine Pimmel

Mis à jour 15/12/2020 à 15:25 GMT+1

NBA - Général des parquets tout au long de son parcours chez les pros, double MVP, Steve Nash se lance dans une nouvelle aventure sur le banc des Nets. Avec un défi immense : celui de mener Brooklyn au titre tout en gérant les caprices de Kevin Durant et Kyrie Irving.

Steve Nash aux côtés de Kevin Durant et Kyrie Irving

Crédit: Getty Images

C’est tombé subitement et personne ne s’y attendait. Au début du mois de septembre, en plein playoffs dans la bulle, les Nets révélaient le nom de leur nouveau coach : Steve Nash. Une signature venue de nulle part. Malgré un énorme QI basket du double MVP qui laissait présager d’une disposition certaine pour coacher, le Canadien n’avait jamais émis un intérêt particulier pour le job. Aucun signe avant-coureur, aucune rumeur à ce sujet. Aucune réelle expérience dans le domaine aussi. Pas même un poste d’assistant. Et le voilà bombardé à la tête de l’une des équipes les plus intéressantes, les plus intrigantes et les plus ambitieuses de la Conférence Est.
Un sacré projet, un sacré défi et un sacré casse-tête pour l’ancienne superstar. Parce qu’il va devoir gérer deux des joueurs les plus talentueux (surtout un) et les plus capricieux (surtout un) de leur génération : Kevin Durant et Kyrie Irving.

Pourquoi les Nets ont misé sur Steve Nash

C’est à se demander pourquoi les dirigeants new-yorkais ont misé sur un entraîneur sans aucun background pour une tâche aussi compliquée. Mais Steve Kerr était lui aussi un novice à son arrivée sur le banc des Warriors et ça ne l’a pas empêché de mener Golden State au titre dès sa preemière saison. C’est justement en Californie, sous l’œil de l'ancien meneur des Bulls et des Spurs, que Nash a posé les bases de son prochain boulot.
Il se chargeait alors du développement des joueurs aux Warriors. L’occasion de nouer des liens forts avec Durant. Les deux hommes s’entraînaient ensemble, l’ailier apprenant au côté de son aîné, mais discutaient aussi pendant des heures. D’ordinaire introverti, KD se livrait à ses côtés, évoquait son épanouissement personnel, comment il se voyait en tant que joueur, etc. Ce passif, cette relation significative entre les deux basketteurs, a probablement eu un rôle important dans la nomination du natif de Johannesburg (Afrique du Sud). Parce que Durant et Irving ont très certainement été consultés. Débarqués à Brooklyn sans demander leur avis à personne – parce que les Knicks ne les attiraient pas – les deux personnages semblent disposer d’un droit de regard sur tout ce qui se trame au sein de l’organisation. Et à vrai dire, c’est de toute façon le cas pour chacun des meilleurs joueurs de cette ligue.

Quel style de jeu à Brooklyn ?

Même s’il n’a jamais coaché, Steve Nash reste un visionnaire. Un génie de la balle orange. L’icône des Suns, une équipe formidable – bien que jamais couronnée – qui avait dix ans d’avance sur son époque. Avec le maestro à la baguette, Phoenix pratiquait du basket très offensif au rythme très rapide lors de la deuxième moitié des années 2000. Des principes repris depuis et qui forment les bases du jeu d’aujourd’hui. Une touche qui a un visage, celui de Nash, mais aussi ceux de Mike D’Antoni (son ancien entraîneur) et Amar’e Stoudemire (ex-coéquipier) qui seront… tous les deux ses assistants aux Nets.
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Steve Nash and Amare Stoudemire

Crédit: Eurosport

On peut donc s’attendre à ce que le tacticien débarque avec ses idées : un accent mis sur la polyvalence, le jeu rapide en mouvement et les espaces en attaque. Kevin Durant a déjà révélé que Nash comptait l’utiliser en tant que "poste quatre et parfois même en pivot dans une configuration small ball." C’est parfait pour lui à ce stade de sa carrière. Il revient d’une terrible blessure au tendon d’Achille et retrouve les terrains après un an et demi d’absence. Même si ses débuts en présaison sont prometteurs, il ne sera pas de suite à 100%.
Mais avec son adresse, son agilité et sa taille, KD peut dominer pendant encore de nombreuses années. En se développant peu à peu comme une arme dos au panier, sur pick-and-roll (courir vers le panier après un écran) ou pick-and-pop (s'écarter à trois points après un écran) aussi. Un peu comme Dirk Nowitzki, qui a pu peser en NBA même à plus de 35 ans. L’Allemand étant justement… un ancien camarade de Nash, qui a d’ailleurs essayé de l’embaucher dans son staff (son ami a décliné l’invitation). Sans doute pas un hasard.

Gérer Kevin Durant et Kyrie Irving, quel casse-tête !

Mais quels que soient les plans du coach, la grande question n’est pas là. La vraie problématique consiste plutôt à savoir si Durant – et surtout Kyrie Irving ! – accepteront de se plier aux décisions de leur entraîneur. C’est là que se situe le plus gros du travail. Et après les dernières déclarations d’Irving, on peut s’attendre au pire. Dès la nomination de Nash, le meneur All-Star indiquait, maladroitement, qu’il n’y avait pas "un seul coach" mais bien "plusieurs coaches" à Brooklyn. Il s’incluait dans le lot. Lui et son compère All-Star. Une manière de rappeler que lui aussi pouvait dicter les choix en attaques. Encore plus en tant que meneur.
Et à peine ses commentaires oubliés, "Uncle Drew" en a remis une couche lors d’un live Instagram, toujours avec Durant. On y voit les deux hommes débattre de la répartition des tâches offensives aux Nets. Un rôle censé revenir au staff, qui devra équilibrer les munitions entre eux mais aussi en incluant Caris LeVert et Spencer Dinwiddie. La séquence fait peur.
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Kyrie Irving lors de Brooklyn Nets - Atlanta en NBA le 12 janvier 2020

Crédit: Getty Images

Bien que mesuré à 1,90 mètre, Irving explique réclamer huit possessions par match dos au panier parce qu’il "se sent haut comme Kevin Durant" et capable de "tirer par-dessus n’importe quel défenseur." Même KD semblait décontenancé et lui rétorque un "on verra" qui ne présage rien de bon pour Nash et ses assistants. Le voilà le challenge. Mettre ces artistes dans le rang tout en les laissant exprimer leurs talents. C’est ça son métier aujourd’hui. Il ne va pas leur apprendre à jouer, comme c’est le cas pour certains coaches dans des formations en reconstruction. Son rôle, aux Nets, sera avant tout de gérer des egos. Des egos surdimensionnés.
Nash était un incroyable leader sur les terrains. Le sera-t-il aussi sur le banc ? Le sera-t-il suffisamment pour canaliser Irving, si tant est que ce soit possible ? Petite lueur d’espoir, hier, avec le grand retour de Kyrie devant les médias. En expliquant son boycott de la presse, ce dernier est aussi revenu sur ses propos au sujet du "coaching collégial" à Brooklyn, avouant que Steve "forçait le respect." Ouf. Mais les questions se posent toujours. Et ce sont les grandes interrogations de la saison pour les Nets. Soit ça passe et les résultats seront brillants, soit ça explose en plein vol devant la moindre adversité.
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