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NBA : Racisme, sexisme, misogynie, les Suns de Phoenix dans la tourmente

ParAFP

Mis à jour 05/11/2021 à 08:55 GMT+1

NBA - La Ligue nord-américaine a ouvert une enquête à l'encontre de Robert Sarver après la parution d'un article sur ESPN accusant le propriétaire des Phoenix Suns d'avoir tenu des propos racistes, sexistes et misogynes, selon des témoignages d'employés de la franchise de l'Arizona. Sarver s'en est défendu. Mais il risquerait très gros si ces allégations étaient avérées.

Robert Sarver, le propriétaire des Phoenix Suns

Crédit: Getty Images

L'ombre du racisme et du sexisme plane sur les Phoenix Suns. La NBA a ouvert une enquête sur des allégations visant le propriétaire Robert Sarver, également pointé du doigt pour avoir créé un environnement de travail toxique, selon une enquête d'ESPN que l'intéressé juge mensongère. "Les allégations contenues dans l'article d'ESPN sont extrêmement graves, et nous avons demandé au cabinet d'avocats Wachtell Lipton de lancer une enquête approfondie", a indiqué l'instance, peu après la parution de cet article sur le site internet du géant des médias sportifs américains. "Une fois l'enquête terminée, ses conclusions permettront à la Ligue de mener d'éventuelles actions", a conclu la NBA.
Il y a trois semaines, Sarver avait réagi avant l'heure, en fustigeant "des mensonges, des insinuations et un faux récit". Dans cette enquête qui remonte à l'arrivée du dirigeant à la tête de la franchise en 2004, les allégations sont nombreuses et ont été formulées par plus de 70 employés anciens et actuels des Suns, la très grande majorité sous couvert d'anonymat.
Earl Watson, qui fut l'entraîneur de l'équipe entre 2015 et 2017, licencié au tout début de sa troisième saison, est un des rares à ouvertement dénoncer le comportement de Sarver, affirmant que ce dernier a utilisé le mot à caractère raciste "nigger" (équivalent de "negro" en français), un soir de 2016 après un match et qu'il l'a plusieurs fois enjoint à "ne pas dire ça". Watson raconte aussi qu'une autre fois où il a souligné un manque de diversité au sein du club, Sarver a répondu : "Je n'aime pas la diversité".
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Earl Watson, ex-coach des Phoenix Suns

Crédit: Getty Images

"Fausse enquête"

Le langage raciste présumé de Sarver est dénoncé de nombreuses fois dans l'article. Des comportements misogynes aussi. Il aurait ainsi fait circuler une photo de sa femme en bikini aux employés du club et aurait fois parlé lors de réunions de leur intimité sexuelle. Il aurait aussi demandé à une femme s'il la "possédait" du fait qu'elle était salariée des Suns. "Le niveau de misogynie et de racisme dépasse les bornes", a confié à ESPN un des actuels copropriétaires des Suns.
A contrario, le directeur général des Suns, James Jones, et le président Jason Rowley, ont défendu leur propriétaire, déclarant que l'histoire était "totalement scandaleuse et fausse" et que Sarver "n'est ni raciste ni sexiste". Sarver, 59 ans, a réitéré jeudi "être choqué par la fausse enquête" d'ESPN. "Le mot 'negro' n'a jamais fait partie de mon vocabulaire. Je n'ai jamais appelé quelqu'un ou un groupe de personnes comme cela. Je n'utilise pas ce mot. Il est odieux, laid, dénigrant et contraire à tout ce en quoi je crois. La façon dont je mène ma vie personnelle et professionnelle le montre clairement."

Le précédent Sterling

"Au lieu de rapporter la vérité, cette histoire est basée sur des fausses déclarations. Maintenant nous sommes dans la position d'essayer de réfuter des choses qui ne sont pas arrivées. A ce stade, j'accueillerais volontiers une enquête impartiale de la NBA, qui pourrait s'avérer notre seul moyen de blanchir mon nom et la réputation d'un club dont je suis si fier", a-t-il ajouté. Il a été entendu par la Ligue, qui n'a pas "reçu de plainte pour mauvaise conduite de la part de membres des Suns", a précisé son porte-parole, Mike Bass.
Les allégations auxquels fait face Sarver, si elles s'avéraient fondées, pourraient avoir de sérieuses conséquences. En 2014, Donald Sterling, alors propriétaire des Los Angeles Clippers, avait été condamné à une amende de 2,5 millions de dollars et fut banni à vie de la NBA, après avoir été enregistré en train de tenir des propos racistes. La ligue avait ensuite forcé la vente de la franchise. Sarver a lui acheté les Suns en 2004 pour 401 millions de dollars et la valeur de la franchise est désormais estimée à 1,55 milliard de dollars. La saison passée, son équipe a atteint la finale NBA, étant battue par les Milwaukee Bucks.
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Donald Sterling

Crédit: AFP

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