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Pas de prolongation pour Ayton à Phoenix : mariage avorté ou coup de poker dans l'Arizona ?

Fabien Esvan

Mis à jour 19/10/2021 à 14:40 GMT+2

NBA - Ça sentait le cramé, ça n'a pas loupé. Lundi soir, Adrian Wojnarowski a confirmé les bruits de couloir qui circulaient depuis quelques jours dans l'Arizona : le jeune pivot Deandre Ayton et Phœnix ne sont pas parvenus à s'entendre pour une prolongation de contrat. Une issue redoutée, mais qui jette un certain froid autour des Suns alors que la saison régulière débute ce mardi.

Deandre Ayton lors d'un match de présaison contre les Los Angeles Lakers, en octobre 2021

Crédit: Getty Images

Tout allait pourtant si bien dans l'Arizona. Et ça faisait bien longtemps que l'on n'avait pas connu ça. Une jeune superstar en plein boom, un collectif rodé et séduisant, un vétéran superstar à classer parmi les meilleurs meneurs de l'histoire, des joueurs à développer à la pelle et surtout une dynamique exceptionnelle symbolisée par une finale NBA perdue contre les Milwaukee Bucks, il y a quelques semaines à peine, tout était radieux.
Pourtant, le soleil n'est pas vraiment au zénith du côté de Phoenix depuis quelques heures. Lundi soir, date butoire pour la signature de prolongations pour les joueurs issus de la cuvée de draft 2018, un nom était sur les lèvres des suiveurs de la grande ligue : celui de Deandre Ayton. Le pivot bahaméen était l'un des derniers gros poissons de sa cuvée à ne pas avoir signé d'extension. Et il devra encore patienter, jusqu'en juin 2022 au moins.
Au sortir de playoffs où il s'est affirmé comme l'un des piliers du collectif Suns et après une saison où il a confirmé tout son potentiel, Deandre Ayton, numéro un de la draft 2018, était candidat à une belle prolongation. Comme Luka Doncic, Trae Young, Michael Porter Jr, Shai Gilgeous-Alexander ou encore Jaren Jackson Jr, ses camarades de promotion qui avaient, eux, déjà signé de très juteux contrats. Mais celui qui a posé ses valises dans l'Arizona dès le lycée a vu ses rêves de s'inscrire encore plus durablement à Phœnix reportés, faute de parvenir à un accord avec sa direction, après des semaines d'âpres négociations.

Légère part d'ombre et mauvais message

Après sa très belle saison 2020-2021, Ayton ne s'était d'ailleurs jamais caché et attendait un signe du board des Suns. Comme une marque de confort, de confiance, mais surtout une récompense. "J'aime Phoenix, mais je me sens vraiment déçu que nous n'ayons pas trouvé un accord jusqu'à maintenant. Nous étions à deux victoires d'un sacre NBA et je veux simplement du respect, pour être franc", confessait-il, il y a quelques jours à ESPN. En vain.
Ce jeu de poker menteur n'a finalement pas trouvé d'épilogue heureux. Au grand dam de "DA". Quelques minutes après la confirmation de l'échec des négociations, Adrian Wojnarowski en a remis une couche ce lundi soir sur le plateau d'ESPN. "Il est très mécontent de la situation actuelle avec Phoenix…" De quoi soulever quelques questions et des inquiétudes.
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Chris Paul, Deandre Ayton et Devin Booker lors du game 6 des finales de conférence face aux LA Clippers, en juin 2021

Crédit: Getty Images

Avec ce dossier délicat, la direction arizonienne prend donc le "risque" de ne pas satisfaire immédiatement le "big man" pour mieux le jauger sur une année décisive. Jusqu'à déstabiliser un vestiaire parfaitement soudé ? Rien n'est moins sûr. Garant et grand artisan du retour des Suns sur le devant de la scène, le coach Monty Williams a placé le curseur très haut sur l'état d'esprit de ses troupes et a plusieurs fois apporté son soutien à Deandre Ayton, ces derniers jours. "Mon rôle est de permettre aux joueurs d'obtenir ce qu'ils veulent. Je vais faire en sorte qu'il puisse avoir ce qu'il souhaite". Un appui de poids pour le jeune pivot qui en aura besoin pour rebondir.

Timing, choix, priorités : les choix du board de Phœnix pointés du doigt, mais

Et cet été, après un retour dans les hautes sphères de la NBA, le management de la franchise n'a pas lésiné sur le portefeuille. Agent libre, le meneur all-star Chris Paul a vite réussi à négocier un nouveau contrat à 120 millions de dollars sur quatre ans. Son remplaçant attitré Cameron Payne a lui aussi été récompensé de sa belle campagne printanière dans la foulée.
De plus, au moment où le pivot ne parvenait à trouver un accord avec sa direction, cette dernière en profitait pourtant pour offrir de beaux contrats à deux autres joueurs issus de la draft 2018. Si le nouveau bail de l'ailier Mikal Bridges a été salué aux quatre coins du pays et classé parmi les belles affaires de cette intersaison, le package de 43 millions de dollars sur quatre ans offert à Landry Shamet, arrivé pendant l'intersaison et qui n'avait pourtant pas disputé le moindre match de saison régulière, a créé quelques remous.
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45,8M de dollars pour le n°1 : Le Top 10 des salaires de la saison

Ayton a donc fait les frais des choix de sa direction. Il a désormais un an pour prouver à Robert Sarver et au board arizonien qu'il mérite le statut auquel il aspire tant. Toujours réticent à payer la fameuse luxury tax et surtout à donner un contrat max à son jeune joueur, le patron de la franchise attend ce dernier au tournant cette saison pour confirmer les progrès et les belles promesses entrevues l'an passé. Un scénario qui n'est pas sans rappeler celui de John Collins il y a un an avec les Hawks, avant que l'intérieur ne prenne un très beau chèque cet été du côté d'Atlanta.
Mais Phoenix prend également un risque dans cette opération, un pari extrême certes, mais à prendre en compte. L'été prochain, l'ancien joueur des Wildcats de l'Arizona pourrait rejeter tous les contrats s'il ne trouve pas son bonheur et se contenter de signer la "qualifying offer" en fin de saison. Le Bahaméen devient alors agent libre non-restreint pour la saison 2022-2023 et serait alors libre de signer où il le désire lors de l'intersaison 2023. Une hypothèse extrême, mais à ne pas négliger surtout si "DA" n'est pas comblé à l'issue de la saison.
S'il sait que le profil du géant des Bahamas devrait susciter bon nombre de convoitises l'été prochain, Robert Sarver est le maître à bord et c'est lui qui tient les rênes dans ce dossier. Car Deandre Ayton sera agent libre restreint l'an prochain et les Suns auront tout le loisir de s'aligner avec toutes les offres sur la table pour conserver le géant. Phoenix a grillé un bel atout ce lundi, mais la franchise a encore les cartes en main pour satisfaire son pivot. Un report bon an, mal an en somme ?
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