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NBA - Evan Fournier ne joue plus à New York, comment peut-il relancer sa carrière ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 02/12/2022 à 15:45 GMT+1

NBA - Plus du tout utilisé par Tom Thibodeau, Evan Fournier reste sotché sur le banc à chaque match des New York Knicks. S'il espère encore que la situation va évoluer, il lui faudrait peut-être tout de même un transfert dans une équipe qui saura mieux apprécier ses qualités.

Evan Fournier après la défaite de l'équipe de France en finale de l'Euro 2022

Crédit: Getty Images

Même si le jeune Killian Hayes donne enfin un peu d’élan à sa carrière, le bilan des représentants français en NBA cette saison est plutôt terne jusqu’à présent. Déjà parce que l’un de ses principaux chefs de file, Evan Fournier, capitaine de la sélection nationale, traverse une période particulièrement délicate. C’est simple, il ne joue plus du tout ! Le vétéran de 30 ans, censé être au sommet de son art et qui dispute son onzième exercice dans le championnat le plus prestigieux de la planète, n’a plus passé la moindre minute sur un terrain depuis une défaite des Knicks contre le Thunder le 13 novembre dernier.
Il est pourtant en bonne santé. Aucun pépin physique. Mais son coach, Tom Thibodeau, l’a complètement écarté de la rotation à New York. Quel que soit l’adversaire, quel que soit le résultat, Fournier reste scotché sur le banc de la première à la dernière seconde. Déjà 9 matches de suite sans rentrer en jeu. "Je ne suis pas content mais qu’est-ce que je peux faire ? Je reste professionnel, j’essaie de me tenir prêt et je reste patient", confiait l’intéressé à Basket USA le… 19 novembre dernier. Deux semaines plus tard, il est toujours au placard.
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Tom Thibodeau, coach des New York Knicks, contre Milwaukee en NBA le 30 novembre 2022

Crédit: Getty Images

Plus aucune minute depuis 9 matches, Fournier au placard

C’est vrai qu’il ne peut pas y faire grand-chose. Les cartes ne sont pas entre ses mains. Parce que ce n’est clairement pas une question de niveau de jeu. Si Jericho Sims, Svi Mykhailiuk, Miles McBride et Ryan Arcidiacono sont assez forts pour jouer avec les Knicks, alors le natif de Saint-Maurice l’est évidemment aussi. Ce serait donc plus une question de profil. Le coach ne sait pas vraiment comment utiliser son joueur – qui perçoit 18 millions de dollars cette saison – ni comment masquer ses faiblesses défensives. Alors il l’ignore.
Une gestion étonnante. Avant de recruter l’international tricolore, Thibodeau disait « adorer » le jeu de l’ancien scoreur du Magic et des Celtics. Les Knicks lui ont offert 73 millions sur quatre ans en 2021. Dans la foulée, ils l’ont poussé à ne plus jouer sur ses points forts, ceux qui lui ont permis de signer ce contrat, mais à évoluer dans un rôle différent. Moins de ballons, moins de création, plus de jeu en mouvement et de tirs après réception. "J’ai quand même réussi à bien m’adapter je trouve. On était à 3 victoires, 4 défaites et je tournais à 40% à trois-points. (…) Après tout s’est passé très vite : au septième match, je sors du cinq et là, au treizième match, je suis hors de la rotation."
Il ne sait même pas vraiment pourquoi le voilà cantonné à un statut de treizième homme à Manhattan. Ses limites défensives permettent d’émettre une première hypothèse – et encore, ce n’est pas comme si ses coéquipiers avaient un trophée de DPOY dans chaque jambe. Mais c’est surtout son rendement offensif en baisse (34% aux tirs, 33% derrière l’arc), combiné avec les lacunes en question, qui a peut-être poussé Thibodeau à le sortir du cinq. Mais de là à ne plus le faire jouer…
Fournier sort tout de même d’une première saison correcte avec les Knicks. Le bilan a été décevant sur le plan collectif – non qualifié pour les playoffs après avoir fini quatrièmes à l’Est en 2021 – mais le Français apportait 14 points et 39% derrière l’arc. Sans forcément briller, certes, mais en battant tout de même un record de franchise, celui du nombre de paniers extérieurs inscrits sur un exercice. Quelques mois plus tard, le voilà donc mis de côté. L’arrivée de Jalen Brunson, avec qui il peut difficilement jouer sans que ce soit problématique pour l’équipe des deux côtés du parquet, aura peut-être eu raison de son aventure new-yorkaise.
Il pourrait très bien assumer un rôle de joker offensif en sortie de banc mais Thibodeau lui préfère Cam Reddish et Derrick Rose. Il y a sans doute des minutes à trouver pour Evan Fournier. Même s’il n’est pas une star dans cette ligue, il est trop talentueux pour regarder tous les matches assis au premier rang. Le coach des Knicks avait déjà imposé le même traitement à Kemba Walker l’an passé, en le sortant subitement de la rotation. Revenu quelques semaines plus tard, l’ancien All-Star claquait carrément un match à 44 points.

Quelle franchise et quel rôle en NBA ?

Il reste donc de l’espoir. Ce n’est peut-être pas complètement fini avec les Knicks. Mais en revanche, il faut se demander si ça vaut vraiment le coup. Si cette équipe ne trouve pas la meilleure manière de l’utiliser, alors peut-être qu’il serait mieux d’aller voir ailleurs. Ce qui mène à une autre question : quelle est l’équipe idéale pour Fournier en NBA ?
Avec son profil de compétiteur et de scoreur productif mais pas au point de porter toute une franchise, il serait plus intéressant au sein d’une formation vraiment ambitieuse. En tant que joueur de complément. Ce n’est pas une tare. 500 des meilleurs basketteurs du monde évoluent outre-Atlantique. Tous ne peuvent pas écoper d’un rôle majeur. Il a été l’une des deux premières options offensives d’une équipe de playoffs, certes, mais à Orlando, pour deux sorties dès le premier tour et au sein d’une Conférence Est toujours moins relevée que sa voisine de l’Ouest.
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Evan Fournier avec les New York Knicks, 2022

Crédit: Getty Images

C’est difficile de l’imaginer au côté d’un meneur très prolifique. Ou en tout cas pas dans le cinq. Pour les mêmes raisons qu’il est difficile de l’associer à Jalen Brunson. Il y a deux équipes qui nous viennent cependant en tête : les Clippers et les Raptors. Los Angeles, où évolue déjà ses compatriotes Nicolas Batum et Moussa Diabaté, est la formation la plus profonde de toute la ligue. Ce qui signifie que les Californiens peuvent assez facilement se séparer de deux joueurs de rotation (dont un jeune de préférence, pour convaincre les Knicks de faire le deal) pour récupérer Fournier. Par exemple Luke Kennard, Amir Coffey et un second tour de draft pourraient faire l’affaire. New York mettrait la main sur un vrai spécialiste du tir à trois-points en "spot-up." Les Clippers aurait un scoreur de plus à leur disposition, notamment pour les soirs sans Paul George et Kawhi Leonard.
L’offre des Raptors est un peu plus dure à imaginer. Chris Boucher intéressera sans doute les dirigeants de la grosse pomme mais pas sûr que leurs homologues canadiens souhaitent s’en séparer. En tout cas, une équipe comme Toronto, où le danger peut venir de partout, collerait plutôt bien. Surtout si la franchise de l’Ontario décide finalement de ne pas payer Gary Trent Jr (peu probable cela dit), dont le contrat arrive à expiration, et de le remplacer par Evan Fournier en cours de saison. Ce sont des options à surveiller. Un transfert du cadre des Bleus paraît presque inévitable. Et c’est, quelque part, ce qui peut l’aider à relancer sa carrière.
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