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NBA – Les Lakers foncent dans le mur : peuvent-ils encore l'éviter ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 25/10/2022 à 11:08 GMT+2

NBA – Trois matches et toujours aucune victoire pour les Los Angeles Lakers de LeBron James, derniers à l’Ouest et sujets à de grosses difficultés. L’équipe montre déjà des vraies limites mais il reste encore des raisons de penser qu’elle va finir par redresser la barre. Reste à trouver comment et surtout avec qui.

Anthony Davis, Russell Westbrook et LeBron James (Los Angeles Lakers), lors d'un succès face aux Boston Celtics - 07/12/2021

Crédit: Getty Images

Les Los Angeles Lakers sont censés ne pas pouvoir faire pire – à défaut de faire mieux – que la saison passée, quand ils ont terminé onzièmes de la Conférence Ouest en ratant les playoffs et même le play-in. C’est très mal parti. LeBron James et ses partenaires n’ont toujours pas eu la moindre victoire à célébrer après une semaine de compétition. Trois matches, autant de défaites. Et une frustration déjà palpable autour d’un groupe constamment sous le feu des projecteurs. Trois défaites de suite, pour une franchise aussi exposée médiatiquement, pour une équipe drivée par l’un des plus grands joueurs de tous les temps, c’est une situation de crise. Le traitement serait probablement différent s’il s’agissait des Grizzlies, des Hawks ou des Raptors. Mais les Lakers sont les Lakers.
Même en restant mesuré dans les attentes, il est difficile de ne pas être déçu des performances de Los Angeles. Il paraît acquis que cette formation ne jouera pas le titre cette saison. Mais de ce qu’elle montre jusqu’à présent, et sans tirer de conclusions trop hâtives, même les playoffs ne semblent pas à sa portée. Ce qui serait catastrophique pour une organisation tractée par James et Anthony Davis, avec un ancien MVP en la personne de Russell Westbrook et une masse salariale faramineuse évaluée à plus de 170 millions de dollars, soit la septième équipe la plus chère de la ligue.

La pire équipe de la NBA à 3-points

Ce qui ressort d’abord des trois défaites de suite des Angelenos, c’est évidemment leur adresse catastrophique. Le basket étant un sport où le but reste de mettre un ballon dans un panier, ça devient compliqué sans le moindre joueur en réussite. Les statistiques sont effrayantes. 6 sur 33 à trois-points contre les Blazers dimanche soir. 9 sur 45 face aux Clippers et 10 sur 40 contre les Warriors en ouverture de la saison. Soit un total de 25 sur 118 derrière l’arc. 21%. C’est cataclysmique. L.A. est l’une des équipes qui tente le plus de trois-points tout en étant la plus maladroite. Le pire étant que la plupart des tirs sont ouverts. Mais c’est peut-être justement parce que les adversaires des Lakers ne s’attendent pas à être sanctionnés, comme l’a souligné LBJ après le premier match contre Golden State. Il en profité aussi pour glisser un petit tacle à sa direction. "Notre équipe n’a pas été construite autour d’excellents tireurs à trois-points. C’est juste la vérité." Une erreur déjà commise la saison dernière. Le King a quasiment toujours été entourés de spécialiste du tir lointain au cours de sa carrière. Parce que ce sont des profils qui le complètent bien, en raison de sa capacité à attirer les défenses, les fixer et à créer du jeu pour lui ou pour les autres.
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LeBron James

Crédit: Getty Images

Les Californiens ont des espaces pour tirer mais ils n’en ont plus pour attaquer le panier. Parce que les défenses adverses n’hésitent pas à se regrouper dans la raquette, privant ainsi Anthony Davis et LeBron James, les deux meilleurs joueurs de Los Angeles, de leur zone de prédilection. Elles n’hésitent pas non plus à laisser un pivot se coltiner sur Russell Westbrook. Ivica Zubac a "défendu" sur le meneur dans les dernières minutes du match contre les Clippers et les Blazers ont fait de même en plaçant Jusuf Nurkic au marquage dans le money time. En réalité, les intérieurs en profitent simplement pour rester dans la peinture et venir plus rapidement en aide en cas de pick-and-roll impliquant James ou Davis. Westbrook est laissé libre, dans le but de l’inciter à tirer. Ce qu’il fait. Sans succès, justifiant ainsi toute la stratégie.
Comme l’an passé, l’ex-MVP est au cœur des critiques. Il n’est pas le seul problème des Lakers, loin de là, mais il est l’incarnation du problème de fond : un manque de compatibilité entre les différentes pièces de l’effectif et une maladresse récurrente. Il n’a marqué que 11 paniers en 3 matches, le tout en 38 tentatives (29%). Avec un terrible 1 sur 12 derrière l’arc. Sa venue était une erreur que les dirigeants ont essayé de réparer tout l’été en cherchant à le transférer. Pour l’instant, le staff n’a pas le choix et fait avec. Mais Darvin Ham n’a pas hésité à laisser son meneur de longues minutes sur le banc contre Portland et il n’hésitera pas non plus à le faire sortir du banc, voire de la rotation. Ce sera peut-être la seule solution. Le pire, c’est que ça ne changera pas tout.

Des raisons de garder espoir...

Derrière ce tableau bien sombre se cache tout de même quelques éclaircies. Dans le jeu en tout cas, c’est déjà plus solide que l’an dernier. Notamment en défense. Los Angeles est deuxième dans cet aspect en termes de points encaissés sur 100 possessions (plus parlant que les points encaissés par match) avec un indice de 103,4. Quand les tirs ne rentrent pas, bien défendre est une obligation. Les joueurs de Darvin Ham ont le mérite de se donner du côté du terrain, là où ils ont parfois été pathétiques la saison dernière. Un signe que le message du coach peut passer. Les Lakers sont aussi premiers aux interceptions. Ils posent des difficultés à leurs adversaires avec Davis en patrons de la défense, épaulé par des athlètes comme Westbrook et James ou encore des joueurs tenaces comme Patrick Beverley, Austin Reaves ou Juan Toscano-Anderson. Il faut maintenant que le staff trouve la bonne rotation pour conserver cette envie défensive sans être trop pénalisé en attaque.
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Russell Westbrook lors de la défaite des Los Angeles Lakers contre les Los Angeles Clippers en octobre 2022.

Crédit: Getty Images

Même là, tout n’est pas à jeter. La base formée par James et Davis reste solide. Les deux stars combinent bien et elles amènent le gros des paniers californiens. Encore une fois, le problème, c’est ce (et ceux) qu’il y a autour. Sauf que dans le jeu, c’est de mieux en mieux. Avec du mouvement et de la circulation de balle sur certaines séquences. "J’aime notre façon de jouer en ce moment. On se partage vraiment la balle. Il y a du mouvement. Je pense que nous allons finir par mettre nos tirs", confie LeBron. C’est une certitude. Depuis 2012, aucune équipe NBA n’a fini une saison avec moins de 30% de réussite derrière l’arc. Les Lakers se rapprocheront peut-être de cette triste marque mais ils vont faire mieux que leur 21% actuel. James, Beverley, Reaves, Davis, Westbrook, Walker ou Kendrick Nunn affichent tous des pourcentages inférieurs à leur moyenne en carrière. Les tirs ouverts vont finir par rentrer. En tout cas le coach s’attend à ce que ses joueurs continuent à les prendre. "Si nos adversaires veulent nous donner ces tirs, nous allons les accepter avec bon cœur. (…) Le pire qui peut nous arriver serait d’hésiter quand un tir est ouvert. Ça casserait tout notre rythme offensif. Je veux que nos gars soient en confiance. Je veux qu’ils sachent que je crois en eux."

... Mais des changements inévitables

Malgré cette maladresse, les Lakers ont finalement perdu de peu contre les Clippers et les Blazers, deux belles équipes. Le calendrier n’est pas en leur faveur avec des affrontements à venir contre les Nuggets (deux fois), les Cavaliers ou encore les Timberwolves. Ils vont progresser. Maintenant, pour vraiment se hisser dans la course aux playoffs, il va falloir effectuer quelques changements dans l’effectif. Il manque un ou deux joueurs de rotation confirmés pour vraiment passer un cap et viser le top-6. Ça pourrait passer par un transfert de Russell Westbrook – les Pacers seraient prêts à le prendre en échange de deux futurs choix de draft non protégés en 2027 et 2029 – ou par des ajustements en cours de saison.
La bonne nouvelle c’est que les bons shooteurs sont plus faciles à trouver que les bons défenseurs. Ajoutez un Eric Gordon, un Buddy Hield ou Jordan Clarkson à ce groupe et il aurait déjà une autre allure offensivement. Ce qui serait presque le plus inquiétant, c’est le langage corporel de LeBron James, dont les statistiques flatteuses masquent en partie le manque d’envie et l’irrégularité entre les différents quart-temps. Le King est sans doute agacé par la situation, lui aussi. Il vaudrait mieux que les Lakers ne perdent pas espoir ou explosent avant même d’avoir eu l’occasion de renouveler leur effectif. Il y a encore de la place pour sauver cette saison qui vient à peine de débuter. Mais le temps presse déjà.
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