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NBA - Sur les traces de Tony Parker : Victor Wembanyama aux San Antonio Spurs, c'était écrit

Antoine Pimmel

Mis à jour 17/05/2023 à 12:57 GMT+2

NBA - Les San Antonio Spurs ont hérité du premier choix de la draft 2023. Sauf catastrophe, Victor Wembanyama débutera donc sa carrière NBA dans le Texas. Comme Tony Parker, icône tricolore qu'il est amené à rejoindre, voire à dépasser, un jour au panthéon du basket hexagonal. Un coup du destin mais aussi une aubaine pour le jeune homme qui va débarquer dans une franchise établie.

Victor Wembanyama

Crédit: Getty Images

Ça sonne comme une évidence. Comme si c’était écrit. Vingt-deux ans après la draft de Tony Parker et 20 ans après le premier titre NBA du plus grand basketteur français de tous les temps, Victor Wembanyama, celui qui est peut-être amené à lui reprendre cette étiquette un jour, devrait, sauf renversement de situation énormissime et quasiment impossible, être sélectionné par les San Antonio Spurs en juin prochain. La franchise texane a tiré le gros lot, et c’est un euphémisme, en héritant du premier choix de la draft 2023.
Wembanyama, prodige tricolore, superstar des Mets de Boulogne-Levallois et premier représentant de l’hexagone attendu en première position d’une draft NBA (Killian Hayes est le joueur ayant été pioché le plus haut jusqu’à présent : septième choix en 2020), est le jeune prospect le plus attendu en NBA depuis LeBron James. Les attentes sont immenses, et c’est là encore un euphémisme, autour du jeune homme de 19 ans.

Victor Wembanyama, le prospect le plus attendu depuis LeBron James

Considéré depuis longtemps comme un profil unique du haut de ses 219 centimètres en raison d’un bagage technique exceptionnelle et quasiment jamais vu pour un joueur de sa taille, le natif du Chesnay a fait fantasmer les scouts, les dirigeants, les fans et même les stars américaines lors des deux matches d’exhibition contre le G-League Ignite de son principal concurrent Scoot Henderson en octobre dernier. Deux rencontres qu’il a dominé de la tête et des épaules – 37 et 36 points – affirmant alors son statut de joueur générationnel et entraînant les commentaires admiratifs de LeBron James, Giannis Antetokounmpo ou encore Stephen Curry. Ses performances en Betclic Elite (21,6 points et 10,5 rebonds), assez inédites pour un joueur français, ont alors été suivies de très près outre-Atlantique, la NBA allant même jusqu’à diffuser les matches des Mets sur son League Pass.
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Victor Wembanyama

Crédit: Getty Images

Contrairement à Parker, qui a débarqué dans la grande ligue quasiment incognito à une époque où les Européens suscitaient beaucoup de doutes pour un public américain peu intéressé par ce qui se tramait en dehors de ses frontières, Wembanyama va arriver avec une étiquette de phénomène et une très forte pression sur les épaules. "C’est incroyable", remarque le propriétaire de la franchise Peter Holt. "Notre futur était déjà brillant et là, c’est exceptionnel." Rien que sa venue pourrait faire augmenter sensiblement la valeur de l’organisation. C’est donc une très forte pression mais aussi un lourd héritage.
Parce que le "story telling", cher à la NBA et au sport en général, est déjà tout trouvé : Victor Wembanyama va marcher sur les traces de Tony Parker. Mais aussi des autres français passés par San Antonio, les Boris Diaw, Ian Mahinmi et Nando De Colo. "Nous n’avons pas besoin d’embaucher de traducteurs, nous avons déjà eu de grands joueurs français ici", plaisante le GM Brian Wright. "C’est excitant ce que Victor peut incarner pour le basket français." Alors que les jeunes talents du territoire s’exportent de plus en plus aux Etats-Unis – ses compatriotes Rayan Rupert et Sidy Cissoko sont d’ailleurs eux aussi susceptibles d’être draftés en juin – ils peinent à s’affirmer dans le championnat le plus relevé du monde. Wembanyama pourrait, comme TP, devenir non pas seulement un All-Star mais bien une superstar en NBA. En allant même plus loin puisque, contrairement à son glorieux aîné, la franchise pourrait se construire autour de lui. Il est perçu comme un potentiel candidat au MVP un jour. Les possibilités, même si elles relèvent pour l’instant de l’imaginaire, sont encore plus élevées.
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Tony Parker et Boris Diaw - San Antonio Spurs 2014

Crédit: AFP

Sur les traces de Parker et Diaw

"Il y a une relation spéciale entre les Spurs et la France grâce à Tony mais aussi Boris. La moitié du pays, voire même tout le pays, voulait que San Antonio récupère le premier choix. J’ai regardé autour de moi et tout le monde était heureux donc je le suis aussi", confiait l’intéressé après la loterie. C’est la troisième fois que les Spurs héritent du "first pick." Les deux premières, ils ont choisi David Robinson et Tim Duncan, deux Hall Of Famers, deux légendes et deux des quatre joueurs de l’histoire qui ont décroché un titre avec l’équipe qui les a choisis en première position depuis l’instauration de la loterie en 1985 (les deux autres étant Kyrie Irving et LeBron James).
Mais avant d’être comparé avec Duncan et Robinson, 'Wemby' sera constamment ramené à TP. La filiation est inévitable. Mais la veut-il vraiment ? Le défi sera justement de sortir de l’ombre du joueur emblématique de l’équipe de France. Il avait déjà commencé à se "détacher" de TP en quittant l’ASVEL, club présidé par l’ancien joueur des Spurs, pour suivre sa propre route dans les Hauts-de-Seine. Un choix payant puisqu’il s’est affirmé comme l’un des meilleurs éléments du championnat de France à Boulogne, sous les ordres du sélectionneur Vincent Collet. Quelques mois en arrière, il insistait sur le fait "qu’il n’y avait pas de mauvaises franchises en NBA." Une déclaration diplomatique qui illustre la communication déjà bien maîtrisée du bonhomme. Mais pour le coup, il va atterrir dans une "bonne" franchise.
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NBA - Tim Duncan, Tony Parker, Gregg Popovich et Manu Ginobili, sacrés en 2005 avec les San Antonio Spurs

Crédit: Getty Images

Une franchise réputée pour développer ses joueurs

Les Spurs ont squatté les sommets de la ligue pendant plus de vingt ans suite à l’arrivée de Duncan. Avec 22 qualifications de suite en playoffs, aucune saison sous les 60% de victoires sur la période, 6 finales et bien sûr 5 titres dont 4 avec Parker. L’organisation est réputée pour son ouverture d’esprit et sa capacité à développer ses joueurs. Avec évidemment le légendaire Gregg Popovich sur le banc. Il y a une culture déjà forte sur place. Même si San Antonio a fait plusieurs pas en arrière au cours des quatre derniers exercices, tous conclus sans playoffs, pour donc enclencher sa reconstruction.
Il y a déjà un noyau dur jeune et de qualité dans le Texas. Keldon Johnson (23 ans, champion Olympique avec Team USA), Devin Vassell (22 ans), Jeremy Sochan (19) et Tre Jones (23) sont des basketteurs talentueux et complémentaires de Wembanyama. Mais il sera évidemment la pièce centrale du projet. Avec donc déjà peut-être à ses côtés un meneur gestionnaire, Jones, deux extérieurs capables de prendre le relais au scoring, Vassell et Johnson, ainsi qu’un ailier-fort bon défenseur et playmaker intrigant, Sochan.
La base est alléchante. Maintenant, ça reste très jeune. Les Spurs devront trouver les bons vétérans pour encadrer le tout et aider ce groupe à grandir avant, d’un jour, retrouver les sommets de la Conférence Ouest. TP est arrivé dans une équipe déjà compétitive avec Duncan et Robinson. Son successeur devra (presque) tout bâtir de ses mains. Parce que pour vraiment rentrer dans l’Histoire, il faudra des bagues. "Je veux gagner le plus vite possible", prévient-t-il. "Donc soyez prêts." Lui, très clairement, l’est déjà.
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