NBA Les blessures de Wembanyama, une aubaine financière pour les Spurs qui pourraient économiser 51 millions ?

Rien ne prédestinait les Spurs à une telle mauvaise nouvelle. Bien sûr, c'est en civil que Victor Wembanyama s'était assis sur le banc dimanche soir à l'occasion du duel remporté contre les Kings mais 24 heures plus tard, les fans texans apprenaient que leur star, leur chouchou, leur alien à eux, allait manquer plusieurs semaines de NBA, révélation faite par ESPN et bientôt confirmée, en partie, par un communiqué de la franchise. Un coup dur qui n'a pas empêché les Spurs de gagner à nouveau depuis et qui pourrait même leur donner un léger sourire en coin.

A première vue, aucune absence de Wembanyama ne pourrait être vue comme une bonne nouvelle. D'abord, ce nouveau couac fait revenir les démons du passé quand, avant son arrivée dans la ligue, on imaginait Wembanyama fragile physiquement du haut de ses 2,24, 25 ou 26 (comme vous voulez). Ses deux premières saisons n'ont pas tout à fait acté la fragilité de son corps, sa thrombose veineuse ne pouvant pas être mise sur le même plan que des blessures plus classiques. Sportivement aussi, l'absence de la star française (26,2 pts, 10,9 rbds, 4 passes et 3,6 contres de moyenne cette saison) est handicapante, évidemment.

Il y a tout de même, peut-être, un petit coin de ciel bleu dans cette affaire. Pour le voir, il faut se projeter un peu plus loin, aimer les chiffres et l'optimisation du salary cap, nerf de la guerre en NBA, d'autant plus depuis que la ligue a durci ses règles. Actuellement, Victor Wembanyama se trouve dans son contrat "rookie". Il a touché 12,1 millions en 2023/2024, 12,8 en 2024/2025, 13,3 cette saison et il gagnera 16,8 millions l'an prochain. A l'été 2026, le Français pourra d'ores et déjà signer une prolongation qui prendra effet à compter de la saison 2027/2028 et pour cinq saisons.

Cet été, il a été évoqué que ce nouveau contrat pourrait valoir plus de 300 millions de dollars. Wembanyama peut toujours espérer y avoir droit mais il va devoir éviter les blessures. Dans le nouvel accord collectif qui la régit, la NBA a imposé une nouvelle règle afin d'éviter que des stars non-blessées ne se reposent trop souvent. Ainsi, pour prétendre aux récompenses de fin de saison (MVP, défenseur de l'année etc.), il faut avoir joué 65 des 82 matches de la saison. C'est ce qui a notamment empêché Wembanyama d'être élu meilleur défenseur de la saison 2024/2025 durant laquelle il s'est arrêté à 46 rencontres.

Le CBA (Collective Bargaining Agreement) prévoit deux types de contrat maximum pour les joueurs qui sortent de leur premier deal en NBA. Si un joueur prolonge dans l'équipe avec laquelle il a débuté sa carrière, il peut prétendre à 5 ans et au maximum à un salaire représentant 25% du salary cap chaque saison (*). A minima, c'est donc à ça qu'aura le droit Victor Wembanyama s'il reste aux Spurs.

Voilà pour le "minimum", un contrat équivalent à 254,6 millions de dollars sur 5 ans (environ 220 millions d'euros) à compter de la saison 2027/2028. Mais Wembanyama peut toucher encore plus gros. S'il était nommé MVP ou défenseur de l'année d'ici juin 2027 ou s'il était nommé dans l'un des trois meilleurs 5 de la saison 2026/2027, "Wemby", pourrait prétendre chaque année au contrat "super-max" représentant jusqu'à 30% du salary cap.

Durant les cinq saisons qui suivront la saison 2027/2028, Victor Wembanyama pourrait donc gagner jusqu'à 306 millions de dollars (environ 265 millions d'euros). Les Spurs, en concertation, avec le joueur, pourraient-ils être tentés de le tenir éloigné des récompenses individuelles et donc de ce "super-max" ? Notons que si le Français signera sa prolongation l'été prochain, elle inclura en elle la possibilité qu'il remplisse les critères sur l'ultime saison de son premier contrat NBA. Après tout, ce serait une formalité pour lui s'il disputait plus de 65 matches dans n'importe laquelle des deux saisons à venir.