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"Il n'y a pas que le fric"

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ParEurosport

Publié 02/06/2007 à 19:15 GMT+2

Jean-Denys Choulet savoure sa victoire en finale de Pro A et se réjouit que le basket ne soit pas qu'une question d'argent. L'entraîneur de la Chorale, qui va partir aux Etats-Unis mercredi, a réussi l'exploit de monter son équipe au sommet du basket hexa

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Crédit: Eurosport

JEAN-DENYS CHOULET, à la mi-temps, qu'avez vous dit à vos joueurs dans les vestiaires pour les relancer ?
J-D. C. : J'ai tout simplement souligné que l'on était mauvais sur les aides défensives. Nancy nous baladait avec les drives en permanence. On n'était jamais placé sur les aides défensives. A l'inverse, ils défendaient très durs sur les drives en étant souvent limite. On reculait au lieu de faire tourner le ballon. On avait oublié nos systèmes de jeu. Et on s'obstinait à prendre des tirs rapides. Conclusion à la mi-temps, j'ai insisté sur les phénomènes défensifs. Et surtout, sur le travail défensif d'équipe. D'ailleurs, on a vu la différence en seconde période avec le nombre de contres et de passages en force provoqués.
Vous étiez notamment dominé au rebond en première mi-temps, un secteur où vous aviez fait la différence en demi-finale contre Chalon...
J-D. C. : Le rebond ne fait pas tout. C'est de la volonté. Et puis surtout on a pris ceux qui étaient importants : ils peuvent en prendre 20 de plus tant qu'on prend ceux qui font la différence. Celui de Badiane par exemple à la fin ou ceux sur lancers-francs ratés...
Votre début de rencontre difficile peut-il s'expliquer par une crispation liée à l'événement ?
J-D. C. : Non. Nancy était très bon en première période. Il ne peut pas y avoir de crispation. On est le 14e budget du championnat, alors être à Bercy était déjà un bonheur. On avait déjà le sourire jusqu'aux oreilles. On ne s'est pas pris le chou. La clef de notre réussite cette année : c'est une grande alchimie dans l'équipe, une envie de réussir ensemble. Il n'y a pas que trois Américains dans cette formation.
Nancy réalise une saison fantastique mais Roanne s'offre le titre. Personne ne vous attendait à ce niveau...
J-D. C. : On a battu Nancy sur un match. Si on joue le SLUC dix fois de rang, on peut perdre huit fois. Mais voilà, on a gagné celui qu'il fallait. Sur la saison, Nancy mérite amplement de terminer devant nous. Mais sur un match, la Chorale est capable de battre tout le monde. Ce qui est sûr, c'est que l'on n'est jamais perdant sur un match sec. Même si Nancy a beaucoup de bons joueurs, ils ne sont que cinq sur le parquet. A partir de là on peut "matcher".
A partir de quel moment avez-vous senti que cette équipe pouvait aller au bout ?
J-D. C. : Je ne l'ai jamais senti. Ou plutôt si ce soir quand on était à plus sept avec six secondes à jouer. Il faut rester très modeste. Je crois que les gens ne se rendent pas compte : ce qu'on a réalisé est exceptionnel, compte-tenu de notre budget, de nos installations. On a prouvé que ce n'était pas qu'une question de pognon, et heureusement. On n'est pas obligé d'avoir des budgets énormes pour y arriver. J'espère que ça donnera des idées à tout le monde.
Justement, malgré votre budget de deux millions d'euros vous faites la "nique" aux grosses écuries comme l'ASVEL, Pau, Nancy qui tournent avec des budgets à 5-6 millions... C'est quoi la différence ?
J-D. C. : Nous avons des joueurs de très grands talents. On a des joueurs qui ne doutent pas. Notre système est efficace et permet à tout le monde d'y trouver son compte. Ça n'a pas été facile tout le temps. La presse a régulièrement mis en avant les trois joueurs US mais quand on voit encore ce soir l'apport de Cazalon et Badiane... On a peur de rien. On peut jouer tous les matches, les yeux dans les yeux avec toutes les équipes.
A priori, le champion de France est qualifié pour l'Euroligue mais Roanne est encore dans l'expectative. Quelle est votre position sur ce sujet ?
J-D. C. : Déjà, je tiens à rectifier les choses. Comme on dit que j'ai une grande gueule, je vais en profiter. Je n'ai pas trop apprécié les déclarations avant la finale. Que l'on fasse l'Euroligue ou pas, c'est notre décision. Le président va étudier le dossier et si le cahier des charges est trop lourd on ne la fera pas. Mais la décision n'appartient qu'à nous. A priori, l'Euroligue n'est pas une compétition pour la Chorale mais qu'on nous laisse au moins jouer la finale.
Et donc...
J-D. C. : Franchement, je ne pense que l'on ait toutes les cartes en main pour faire quelque chose de propre en Euroligue la saison prochaine. Si c'est pour renforcer le côté sportif, on ira tout de suite. Mais si c'est pour toucher les dividendes de l'Euroligue et c'est à 99,9 % ce qui va arriver, ça va nous servir à quoi ? Pas grand chose au niveau sportif. On ne va pas se griller avec l'Euroligue. Les finances commandent. Ce qui est sûr c'est que si on fait l'Euroligue, on ne pleurerait pas comme les autres. J'en ai marre d'entendre les clubs français pleurer chaque année car ils n'ont pas de quoi lutter sur la scène européenne à cause de leur budget. Dans ce cas, nous devrions dire quoi à Roanne avec notre budget. Tout est possible quand on y croit vraiment. A partir de là, on écrit une belle histoire. Je le répète ce qui me fait plaisir : c'est qu'on a prouvé que ce n'était pas qu'une question de pognon.
Vous êtes un spécialiste pour trouver les joueurs dont personne n'a entendu parler. Vous n'avez pas le nom de votre prochaine trouvaille ?
J-D. C. : Non pas encore. J'ai quelques noms en tête mais rien n'est fait. On est obligé de faire des choix comme cela à cause de notre budget. Toutefois, je pars mercredi matin aux Etats-Unis...
Propos recueillis par Glenn CEILLIER et François-Xavier RALLET (Photos : DDPI)
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